La Belle et l'Alpha Bête

Alpha Jordan

Il a donné un dernier coup, envoyant son adversaire voler, du sang coulant de son nez alors qu'Alpha Jordan lançait un regard noir à son camarade tombé. "C'était pathétique", a-t-il aboyé alors que le membre de la meute grimaçait, complètement embarrassé alors qu'ils se relevaient et boitaient vers le groupe qui les avait regardés s'affronter.

"Vous avez tous baissé votre garde et ne vous êtes pas battus de votre mieux", a grogné Alpha Jordon, les lèvres tordues en une ligne désapprobatrice. "Si c'est votre meilleur niveau, vous avez tous besoin d'un entraînement supplémentaire."

Le groupe est resté silencieux, aucun d'entre eux n'osant même se regarder, attendant que leur Alpha ait fini, les épaules affaissées et se sentant battus alors qu'il continuait à les réprimander jusqu'à ce qu'ils veuillent s'enfoncer dans le sol et disparaître.

"Cinquante tours du terrain", a-t-il rugi alors qu'ils ont tous tressailli. "Le dernier à les terminer doit faire cinquante pompes en plus et s'affronter avec moi demain."

Jordon les a regardés courir comme si leur vie en dépendait, les bras croisés et attendant impatiemment. Il exigeait le meilleur de tous les membres de sa meute, ne voulant pas que quelqu'un se relâche. Leur vie même dépendait de leur capacité à attaquer et à se défendre. Sa meute, la meute de Crimson River, était la plus forte du pays, le leadership de Jordan étant la seule raison de cela.

Enfin, sa meute a terminé, Sandy, une jeune femme, étant la dernière à arriver, son visage s'affaissant alors qu'elle voyait tous les autres haletants par terre, les yeux de Jordan se rétrécissant de colère. Elle a failli pleurer alors que Jordan pointait le sol.

"Tous les autres peuvent partir", a-t-il aboyé, les yeux ne quittant jamais la jeune femme qui s'est laissée tomber au sol et a commencé à compter alors qu'elle faisait ses pompes.

Tout le monde en âge d'apprendre à se battre dans sa meute. Jordan n'était pas du genre à penser que les femmes devaient être choyées, étant aussi dur avec elles qu'avec les hommes. Chaque femme et chaque homme devait être capable de se défendre ou de protéger leurs petits. C'était essentiel à leur survie.

Enfin, Sandy a terminé, s'étalant sur le sol et gémissant alors qu'elle roulait. Jordan a soupiré. "Demain, toi, moi, on s'affronte", a-t-il craché, tournant les talons et se dirigeant vers la maison de la meute, ignorant les sanglots qu'il pouvait entendre derrière lui. Elle doit s'endurcir, a-t-il pensé amèrement. Il n'avait pas de temps pour les femmes faibles qui utilisaient leurs larmes pour manipuler les hommes afin qu'ils y aillent doucement avec elles ou pour obtenir ce qu'elles voulaient. Surtout de la part de Sandy qui l'utilisait presque à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle. Elle était rusée, cette fille.

Il est entré dans son bureau et s'est assis à son bureau. Il y avait une pile de paperasse et ses yeux bruns se sont détournés. Jordan n'était pas d'humeur à faire de la paperasse, passant ses mains dans ses cheveux noirs ébouriffés avec exaspération. Il a envisagé de brûler les papiers, mais il était responsable de s'assurer que la meute fonctionnait bien, alors à la place, il a mis la pile dans son tiroir pour plus tard. Sa main a ouvert le tiroir du haut, attrapant la flasque de whisky et prenant de grandes gorgées, soupirant de satisfaction alors qu'il descendait en douceur, la sensation de brûlure réconfortante, le whisky délicieux.

Un coup a retenti à la porte, fort, et il a grogné. "Quoi ?" a-t-il lancé, son Beta Christopher entrant dans la pièce et s'asseyant alors que Jordan le regardait.

"Je vois que tu es de bonne humeur", a dit Christopher, imperturbable, s'adossant confortablement alors que Jordan faisait de même.

Être amis depuis l'enfance signifiait que Christopher n'était pas intimidé par Jordan, l'un des rares dans la meute de Crimson River. Sa capacité à naviguer à travers les humeurs de Jordan et à l'aider à diriger la meute était un trait admirable et cimentait encore plus le choix de Jordan de le faire son Beta. Même si l'homme était sacrément agaçant parfois.

"Ouais, ouais", a marmonné Jordan en prenant une autre gorgée et en la tendant à Christopher qui a simplement mis le bouchon et l'a posée sur le bureau. "La meute devient paresseuse avec leur entraînement. Dieu merci, John est de retour demain."

John était le Gamma de Jordan, dirigeant la meute en l'absence de Jordan et de Christopher et responsable de l'entraînement de la meute. Sinon, Jordan deviendrait fou à cause de l'apparente incapacité et du manque de progrès de tout le monde. Il refusait de laisser sa meute devenir faible et vulnérable aux attaques d'autres meutes ou de renégats. Quiconque n'aimait pas cela était libre de partir et de trouver une autre meute.

"Eh bien, ceci est sûr de t'agacer encore plus", a dit Christopher d'une voix joyeuse qui a irrité les nerfs de Jordan. Cet homme devait-il être aussi sacrément joyeux tout le temps ? C'était contre nature.

"Quoi maintenant ?" a grogné Jordan. "Quoi que ce soit, fais-le disparaître", a-t-il ajouté, désintéressé, alors que Christopher gloussait.

"Impossible", a-t-il dit joyeusement. "La meute Shimmering Lake à proximité a émis une invitation à dîner demain soir. Ils veulent apparemment discuter d'un traité."

Jordan a reniflé, incrédule. "C'est l'une des meutes les plus faibles du pays. Ne sont-ils pas ceux qui croient que les loups ne doivent s'accoupler qu'avec d'autres loups ? Que toute autre race est inférieure ? Que c'est dégoûtant de mélanger le sang de deux types de races et que c'est punissable de mort ou en étant forcé de partir ?"

"C'est eux", a confirmé Christopher, les yeux bleus pétillants alors qu'il esquissait un petit sourire. Cela allait sûrement énerver Jordan, quelque chose que Christopher appréciait beaucoup regarder.

"Pourquoi diable pensent-ils que nous serions intéressés à nous aligner avec eux ? Ils sont pathétiques", a craché Jordan.

"Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose", a argumenté Christopher. "Oui, ils sont faibles, mais que se passerait-il si nous avions quelqu'un pour les entraîner et les rendre plus forts ?"

"Il faudrait un sacré miracle. Je les ai observés, Christopher, leur patrouille est presque risible, personne ne semble jamais s'affronter dans le ring d'entraînement et d'après ce que j'ai entendu, l'Alpha et la Luna de cette meute sont des cas.

Christopher a levé un sourcil. "Et tu ne l'es pas ?" a-t-il dit en riant. "Tu sais que tout le monde t'appelle l'Alpha Bête ou l'Alpha Bestial ?"

"Comme si je m'en souciais", a marmonné Jordan. "C'est bien d'être craint. En plus, ça signifie beaucoup moins de femelles essayant de m'approcher dans l'espoir de devenir Luna. Je ne laisserai jamais personne d'autre que ma compagne m'approcher, mais essaie de leur dire ça", a-t-il dit avec mépris.

Christopher a soupiré. "Cela te donnerait l'occasion d'être à l'intérieur de la maison de la meute et de voir la meute par toi-même. Cela te donnerait l'opportunité de voir comment tout fonctionne et de rencontrer cet Alpha et cette Luna qui sont apparemment horribles et inutiles."

Jordan pouvait voir la sagesse de cela. En plus, il pouvait toujours les remettre à leur place s'ils l'énervaient ou l'insultaient d'une manière ou d'une autre. L'Alpha n'était certainement pas capable de l'affronter ou de se défendre si ses guerriers étaient une quelconque indication. En plus, a-t-il pensé avec un sourire malicieux, cela pourrait être amusant. Au moins, il aurait un dîner.

"D'accord", a dit Jordan, irrité, alors que Christopher cachait un sourire. "Envoie un message en retour. Dis-leur que nous serons là à 20h précises et que le dîner a intérêt à être bon. Un divertissement léger est également un must. Je ne veux pas m'ennuyer à mourir. Le moins qu'ils puissent faire est d'organiser de la bonne musique ou quelque chose pour l'amour de Dieu."

"Je vais leur faire savoir", l'a assuré Christopher, s'étirant avant de se lever. "D'autres exigences ?"

"De l'alcool décent", a dit fermement Jordan alors que Christopher hochait la tête et sortait de la pièce tandis que Jordan tapait sa tête contre le bureau. S'il y avait quelque chose qu'il détestait, c'était être poli et endurer la compagnie de personnes qu'il n'aimait pas. Au moins, il verrait la meute en action, a-t-il pensé sombrement, mais il doutait fortement qu'il signerait un traité avec eux. La soirée de demain le dira, d'une manière ou d'une autre. Il a de nouveau tapé sa tête contre le bureau et a grogné.