5

1090 Mots
La lumière est douce dans la chambre, mais pour moi, cela ne change rien. Le monde reste éteint. J’entends seulement les bruits feutrés du couloir, le bip régulier de la machine à ma gauche, et la respiration de Benjamin, qui n’a pas bougé de mon chevet. Puis des pas. Plusieurs. Pressés, nerveux. La porte s’ouvre. Aniece : Alicia ! c’est moi , c’est maman. Je tourne la tête légèrement , je reconnais immédiatement sa voix, mais quelque chose tremble dedans. Elle essaie de ne pas paniquer. Comme si en restant forte, elle pourrait me maintenir entière. Puis une autre voix , féminine un peu hésitante. Camie : Alicia c’est Camie. Et enfin une troisième, plus grave. Fébrile, rapide. Bruno : Mon amour… Alicia. Bon sang… je suis arrivé dès que j’ai su ! Cela m’agace au plus haut point qu’elle se présente comme si je ne les connaissais pas mais Je ne bouge pas . Je n’ai pas encore décidé ce que je ressens. Bruno s’approche, je l’entends poser quelque chose sûrement des fleurs sur la table. Bruno : Je suis tellement désolé Je comprends pas ce qui s’est passé. Qu’est-ce que t’avais aux yeux ? Tu as mis les lentilles ? Celles que je t’ai offertes ? Je sens le matelas s’enfoncer près de moi. Il prend ma main. Sa voix est tremblante, presque brisée. Bruno : Alicia, je te jure… je les ai achetées dans une boutique de luxe, en ligne. J’ai même vérifié la date sur la boîte , Y’avait rien d’anormal . Je ne dis rien , je sens Camie plus loin, debout, figée. Elle ne dit rien non plus , la porte s’ouvre de nouveau. Le médecin entre , Il s’arrête brièvement en voyant la pièce remplie, puis s’avance calmement. Docteur : Bonjour à tous , Mademoiselle Mbuyi nous avons reçu les résultats complets des analyses concernant les lentilles . Je serre la main de Bruno sans vraiment m’en rendre compte , le silence tombe . Tout le monde retient son souffle. Docteur : nous n’avons trouvé aucune trace de produit corrosif volontairement appliqué. En revanche, les lentilles présentaient des signes de dégradation avancée. Il marque une pause. Docteur : Il est probable qu’elles aient été conservées dans de mauvaises conditions, ou trop longtemps exposées à une chaleur ou une lumière inadaptée. Cela a entraîné une altération chimique de la surface , ce qui a causé des brûlures au contact de vos yeux. Je n’arrive pas à dire si je suis soulagée ou encore plus perdue. Aniece : Donc… c’était un accident ? Demande ma mère à voix basse. Docteur : D’après nos analyses, oui. Il n’y a pas d’éléments criminels pour le moment. Le médecin s’excuse, puis sort de la pièce, nous laissant dans un silence pesant. Bruno relâche un souffle, soulagé. Bruno : Tu vois ? Ce n’était pas intentionnel. Jamais je ne t’aurais fait de mal, Alicia. Jamais. Je tourne la tête vers lui, ou plutôt vers l’endroit d’où vient sa voix. Alicia : Tu les as achetées où, exactement ? demandai-je calmement. Il hésite. Bruno : Je… j’ai trouvé une boutique sur i********:. Une influenceuse en faisait la promo. J’ai suivi le lien… C’était pas une marque officielle, mais les avis étaient bons. Je serre les dents. Benjamin lâche un grognement presque imperceptible derrière moi. Je l’entends marmonner : Benjamin : Bien joué, Bruno… Je l’ignore , je me concentre. Camie n’a toujours pas dit un mot. Alicia : Camie ? fis-je doucement. Tu avais encore la boîte dans les mains quand je suis revenue. Tu t’en souviens ? Un silence. Camie : Oui. J’ai juste… je sais pas. J’étais curieuse. Je voulais voir la couleur, c’est tout. Et puis t’es revenue alors je te les ai rendues. Elle souffle nerveusement. Camie : Tu crois que je les ai abîmées ou quoi ? Tu penses que c’est ma faute ? Je perçois une fissure dans sa voix. Est-ce de la peur ? De la culpabilité ? De Ou simplement de la panique ? Je secoue lentement la tête. Alicia : J’en sais rien, Camie. Mais je vais finir par le savoir. Un silence glacial tombe dans la pièce. Je sens soudain que je n’ai plus envie de les entendre. Ni l’un, ni l’autre , ni leurs explications, ni leurs protestations . Alicia : Je veux me reposer, murmurai-je. S’il vous plaît. Laissez-moi tranquille. Ma mère s’approche pour déposer un b****r sur mon front. Elle sent la vanille et le tissu repassé. Elle ne dit rien, mais je sens son inquiétude dans ses gestes. Bruno m’embrasse la main une dernière fois. Bruno : Je reviendrai demain… D’accord ? Je… Je t’aime, Alicia. Je ne réponds pas. Quand la porte se referme enfin, Benjamin se rapproche et me prend la main. Benjamin : C’était peut-être un accident, me souffle-t-il. Mais parfois, un accident peut cacher des intentions plus tordues que la vérité elle-même. Je ne réponds pas. Je reste là, dans le noir. Mais à cet instant, une certitude s’ancre lentement en moi : quelque chose ne tourne pas rond . Alicia : je suis fatiguée ben . Dis-je pour qu’il me laisse seule , j’en avait marre de toutes ces suppositions . De toutes leurs empathie à la c*n , je n’ai jamais rien demandé moi tout ce que je veux c’est retrouver la vue . Je me souviens des parole du médecin « votre vision est atteinte de manière sévère , on ne peut pas encore dire si elle reviendra » . Et si je restais comme ça pour toujours ? Et si ma vision ne revenais jamais ? Les larmes que je retenais depuis le début finisse par inonder mon visage puis je sens quelqu’un me serrer dans ces bras . Benjamin : hey ! Ça va aller d’accord ? Tout va bien se passer . Alicia : j’ai tellement peur ben ! Et si ma vision ne revenait jamais ? Et si je restais comme ça pour toujours ? Benjamin : hé ! Je t’interdis de penser de la sortes ok ? Tout vas s’arranger je te le promets . Alicia : mais et si … Je n’ai pas le temps de finir ma phrase car il pose un doigt sur les lèvres . Benjamin : je te promets que tu retrouveras la vue , je m’en assurerais personnellement ok ! T’ai-je déjà menti ? Je me contente de secouer la tête . Benjamin : bien ! Alors fais confiance à ton grand frère et tout iras bien .
Lecture gratuite pour les nouveaux utilisateurs
Scanner pour télécharger l’application
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Écrivain
  • chap_listCatalogue
  • likeAJOUTER