Le bus fait une embarquée dans la circulation et s'arrête au son des klaxons juste à côté de ma fenêtre. Je ferme les yeux, inspire dans mes poumons serrés. Les gens sont appuyés contre les fenêtres ou collés à l'écran de leur téléphone. Retourner chez eux comme si de rien n'était. Combien de ces personnes sont aussi fragiles, aussi malades intérieurement ? Je peux encore voir ses jambes maigres s'éloigner de moi dans le couloir, son T-shirt couvrant ses fesses, son air vague et vide autour d'elle. J'ai déjà rencontré ces yeux vitreux aux urgences : le regard du toxicomane. Un rire amer sorte de ma bouche et l'homme à côté de moi bouge sur son siège. Super. Maintenant, je suis le maniaque du bus. Pas étonnant que la petite amie de Fabian soit intéressée par tout ça ; bien sûr, elle lui pl


