3.Les terreurs de Magnificat L’aube vient surprendre les hommes engourdis dans les tranchées. Les passe-montagnes enveloppent la tête, ne laissant à découvert que les yeux, le nez et la bouche. Des poils de barbe poussent à la diable sur des visages, les uns tout jeunes, les autres plus vieux. Il y a là des poilus de vingt ans, d’autres de trente et de trente-cinq. Des cache-nez autour du cou. Des sacs ou des couvertures sur les épaules pour se garer de l’humidité. Des gants de laine. Dans les abris, sur la paille, parfois pourrie, toujours mouillée, d’autres qui ont fini leur tour de garde, sommeillent. Il y en a qui dorment lourdement, ceux qui n’ont pas de nerfs. Il y en a qui essaient vainement de dormir. Il y en a qui rêvent, évoquent d’affreuses visions de guerre… ont des cris de ba


