2.Le mystère du téléphone
A Chassemy, ils prirent des vêtements de paysans. Les fatigues et les privations supportées depuis le début de la campagne les avaient vieillis. La barbe et les cheveux avaient poussé, en désordre. Les joues s’étaient creusées et le hâle des soleils brûlants, des pluies diluviennes, des nuits dans la boue, les avait chargées d’une teinte de cuivre vieux, où brillaient des yeux de fièvre, des yeux qui n’avaient plus, sans doute, la joie enthousiaste des premiers jours du départ, quand les trains dévalaient avec leurs wagons de feuillages et de fleurs, mais qui avaient remplacé cette joie un peu factice par de la gravité, de la résolution, de la froide audace. Ils ne conservèrent rien sur eux qui pût faire soupçonner qu’ils étaient soldats. Ils veillèrent surtout a
