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1714 Mots
Dans la vie tout dépend de qui on est, et de qui on devient... politicien ou escroc, médecin ou serial Killer, avocat ou voleur, professeur ou violeur, tout dépend de qui on est...et pour savoir qui nous sommes vraiment il y'a deux option, seulement deux, se comporter convenablement et être une bonne personne, ou briser toutes les règles d'éthiques et devenir une mauvaise personne. Le juste milieu n'existe pas. Le mal, le bien, deux mots que j'ai entendu en boucle depuis que j'ai appris à parler et à me servir des mots, que ce soit chez moi, à l'école, dans la rue, et même dans les églises. Et si la première opinion qu'on s'est faite de nous-même est fausse ? On croit savoir qui on est, on croit comprendre de quoi est faite la vie, de quoi on est fait nous-même. Mais ce n'est pas vrai, car quand j'ai su qui il était, et de quoi il était capable, j'ai compris que toute ma vie était remise en question. Je me suis fait passer pour une personne que je ne suis pas bien trop longtemps. Je me suis fait passer pour une personne que je connais que trop bien, car elle-même a été créé pour me conduire à ma perte, une perte aussi humiliante que douloureuse. J'allais tout droit vers mon autodestruction qui se cachait parfaitement derrière un masque de colère bien trop joli pour paraître aussi dévastateur. Avec lui j'ai pu ressentir ce sentiment qui me rangeait au plus profond de mon être, ce sentiment de colère qui a grandi en moi au fil du temps. Cette colère qu'il a fait exploser en ne se rendant pas compte des tourments que je pouvais causer. Pourtant il est resté, il m'a combattu et j'ai succombé en le laissant canaliser ce sentiment que je traînais  derrière moi comme un fardeau bien trop important pour le cacher sous une tonne d'oubli. Mon tourmenteur a réussi là où beaucoup ont échoué. Il a su qui j'étais... ** -Aurore ! Tu m'écoute là ! S'écrie Kat. Je roule des yeux, ça m'arrive très souvent de me perdre dans mes propres esprits à force de trop réfléchir. Oui, je réfléchis trop...beaucoup trop. -je ne vois pas pourquoi tu te fais martyrisée, on va juste passer des vacances de courte durée, tes parents n'en sauront rien, même si je trouve ça absurde qu'à tes vingt ans, on te surveille autant...bordel ! T'es majeur et vaccinée. Ça fait partie de la loi ! Je ris nerveusement, la loi ? Signifie-t-elle quelque chose dans ma famille ? Oh, non, surement pas. Mon père est tout, vraiment tout sauf un homme de loi. Je rétorque avec un air amusé. -Tu ne connais pas très bien mon père toi...Il est du genre à se foutre royalement de la loi. Elle roule des yeux en se redressant sur son siège, puis elle soupire bruyamment. Parfois j'imagine de la fumée sortir de ses deux oreilles. Kat est une fille sympa. Quand je l'ai rencontrée j'ai su qu'on allait nouer des liens d'amitié forts et c'est le cas. Elle est drôle, gentille et complètement folle. -Qui ne connait pas ton père...Dit-elle dans un long soupire, et un regard presque rêveur. -Et tu vois, là pour lui, je suis tranquillement en train de réviser sur le campus mes cours de droit comme une parfaite petite fille obéissante et docile. Ce que je ne suis pas... -Alors que t'es dans un avion prête à partir à l'autre bout du monde, avec une fille tarée qui a une mauvaise influence sur toi, et qu'on va trop faire la fête ! Je soupire en tournant ma tête de gauche à droite, elle m'exaspère. -Kat, t'es... -Unique ? Trop cool ? Décoincée ? -Hé ! M'emportai-je en lui assénant un coup sur son épaule, elle explose de rire, quelques passagers nous regardent d'un air réprobateur. J'imagine avec tout le bruit que fait Kat, l'avion ne va pas tarder à atterrir n'importe où pour nous faire sortir puis poursuivre sa trajectoire. -Aurore tu devrais te détendre un peu, on ne va pas au triangle des Bermudes, on va juste passer des vacances extraordinaires à Barcelone. Tu verras tout se passera bien, d'ailleurs tes parents sont en voyage, ils ne sauront rien. Le problème ce n'est pas mes parents, enfin peut-être mon père quand il commence à faire son con. Le souci c'est que je ne sens pas ce voyage, j'aimerais tellement apaiser mes craintes, mais c'est plus fort que moi, j'ai un pressentiment, et pas un bon, un mauvais pressentiment. Comme si quelque chose de grave allait se produire. Avec mon père ça n'a jamais été facile, il se comporte comme un vrai soldat avec moi, comme si j'étais née pour aller faire la guerre. Il ne me laisse jamais faire mes propres choix, et ça me met dans tous mes états que je ne puisse pas faire ce que j'ai envie de faire, après tout c'est de ma vie qu'il s'agit pas de la sienne. Contrairement à mon frère qui a le soutien de ma mère, moi mes deux parents sont contre moi. D'après ma mère je ressemble trop à mon père et c'est une très mauvaise chose, et selon mon père je suis le portrait craché de ma mère, exaspérante et irresponsable. Moi je dirai que j'ai pris les deux caractères de mes parents. J'aimerai gouverner sur le monde comme le fait mon père, et tenir tête au plus dangereux des hommes comme le fait ma mère. Mes yeux fixent l'hôtesse de l'air, vêtue de sa tenue envieuse, elle sourit chaleureusement et s'avance doucement dans le petit passage qui s'épare les sièges, en servant des boissons chaudes, froides, et des amuse-bouche aux passagers. C'est la première fois que je voyage dans une classe économique, en fait, c'est la première fois que je voyage dans un avion public si on peut dire ça comme ça. Avec mon père c'est toujours une protection ultra perfectionniste avec moi. « J'ai beaucoup d'ennemis, et je n'aimerai pas me retrouver dans une impasse à cause de ton irresponsabilité » Dit-il toujours. Va au diable papa ! -Et pour ton ex ? Tu ne m'as pas donné plus de détails, sauf qu'il s'appelle Daniel. Cela fait deux ans que j'ai rencontré Kat, c'est une fille super, et très gentille, elle est toujours là quand j'ai besoin d'elle. On s'est rencontré dans un café près du campus, le courant est vite passé entre nous. Mais je ne déballe pas ma vie sur du papier, ce que j'ai appris dans mon monde, avec une vie comme la mienne, un père comme le mien, c'est qu'on ne doit faire confiance à personne. Alors je ne fais confiance à personne, même si j'aime beaucoup Kat, et que je la considère comme une meilleure amie, je ne lui raconte pas plus de ce qu'elle a besoin de savoir. Pour elle mon père est juste le milliardaire le plus connu des Etats-Unis. Mais elle ne sait pas comment il est arrivé là, ou qui il est vraiment. -Je...et bien...ça n'a pas marché entre nous. C'était compliqué. Pourvu qu'elle change de sujet...Je ne comprends pas pourquoi elle me sort mon ex. Je décide de prendre ça pour une coïncidence. -Vous voulez quelque chose ? Demande à mon plus grand bonheur l'hôtesse. -Oui un café s'il vous plait. -La même chose. Réclame Kat. Nos cafés dans nos mains, Kat replonge de nouveau son regard interrogateur vers moi. -Roh ça va, arrête de faire ton intéressante, dit-moi au moins où il habite ? C'est drôle dit comme ça, parce qu'il habite exactement là où on s'apprête à partir. J'ai rencontré Daniel lors d'une soirée où mon père était convié. Je me rappellerai toujours de cette soirée-là, j'avais presque dix-huit ans, je découvrais peu à peu les réactions de mon corps face aux hommes qui me plaisent. Quand j'avais aperçu ses yeux perçant, je ne pourrai pas décrire ça de coup de foudre, mais d'un coup de tonnerre ! Il était habillé en un smoking assez élégant pour ses dix-huit ans. C'est après la danse qu'il m'avait proposée et que j'avais maladroitement acceptée, qu'on est devenu ce qu'on peut appeler un couple à distance, vu que j'habite à New-York. Au fil des années Daniel et moi on s'est rapprochés, il venait me rendre visite souvent sous l'œil pas très rassurant de mon père qui n'approuvait pas vraiment cette relation. Quand j'étais reçu à Harvard, j'ai quitté New-York pour m'installer au Massachusetts sur le campus. Daniel me rendait souvent visite. Kat l'avais aperçu une ou deux fois. Mais je n'aime pas parler de lui...disons que lui aussi fait partie de ce monde qui est le mien. Elle roule des yeux en abandonnant l'interrogatoire qu'elle me fait subir. -Tu n'es pas drôle ! Et dis-moi mère Térésa t'es pas vierge au moins hein ? Je pouffe de rire. Je ne crois pas que mère Térésa me correspond vraiment, si on devait me comparer à une personne comme telle ça serait plutôt Lilith. -Franchement je ne veux pas vraiment parler de ma vie sexuelle avec toi, mais non, je ne suis pas vierge. Elle souffle l'air soulagé en mettant sa main sur sa poitrine. -Tu me rassure ! Regarde même à ce monsieur tu lui as fait peur ! Je me retourne vers ce monsieur en question qui écarquille les yeux, puis nous lance un regard mauvais ensuite il reprend la lecture de son livre en marmonnant des choses inaudibles. Kat est incroyable, elle va me rendre folle ! Pour Kat, je suis une fille sainte ni touche, une fille gentille, une intello voulant réussir à tout prix en s'affichant comme major de promo. Certes, je le suis. Mais si je lui faisais part de mes pratiques sexuels avec Daniel, de mes soirées dans des boites pas très recommandées, que Daniel n'est pas n'importe quel homme, et que je sais parfaitement me servir d'une arme, là je suis sure que je ne serais plus la même personne à ses yeux. Je ne serais plus la coincée de service. Comme mon père, j'ai deux facette, celle que je montre au monde entier, et celle que je réserve pour mes ennemis. Après tout, ce n'est pas facile d'être la progéniture d'Aleksander Petrov. 
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