II

717 Mots

IIChuchot agonisant presque, il fallut bien le transporter à l’hospice. Il promenait sur le drap blanc ses grosses mains velues, comme quelqu’un qui n’en a plus pour longtemps à vivre. Mais il était solide ; il ne perdait pas le nord ; il s’étonnait seulement de coucher, pour la première fois de sa vie, dans un vrai lit. Thierry, le menuisier, averti, rabotait grossièrement les planches du cercueil. Il disait : — C’est un paletot pour Chuchot. Pas besoin que ça soit luxueux. Il fallait tout de même les dimensions. Il les avait d’ailleurs. Chuchot était petit, mais bossu. Les deux planches latérales devaient donc gagner en hauteur ce qu’elles perdaient en longueur. Quand le cercueil fut fini, qu’il ne resta plus à faire que le couvercle, on ne put s’y méprendre : le bois blanc disait avec

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