LA GARDEUSE DE CHÈVRESLa Cécile Béraud était, de son métier, gardeuse de chèvres. Cela peut mener loin, à condition d’être jolie et de ne pas rester dans son village. Certainement, parmi les prétendues bergères qu’épousa jadis le Fils du Roi, il y eut plus d’une gardeuse de chèvres ; mais être bergère est beaucoup plus distingué. N’en voit-on pas, sur les boîtes de dragées des baptêmes, d’habillées comme de grandes dames et qui portent sur leurs bras un mouton — pardon, un agnelet, — tout frisé, avec un ruban rose autour du cou ? Allez donc tenir de cette façon une chèvre turbulente, même un chevreau ! Mais je doute que, même bergère, la Cécile Béraud eût pu s’habiller en grande dame, et réussir à se faire épouser, ne fût-ce que par le fils d’un roitelet. On ne pouvait lui donner d’âge. Av


