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2693 Mots

6 Mon père vint enfin me chercher pour me conduire chez son beau-frère Charles. C’était un petit homme vif qui portait des bijoux, chauve, avec quelques longs cheveux très fins et qui, dans les différentes circonstances de la vie, s’habillait de la façon qu’il croyait appropriée à ces circonstances. Il habitait un petit appartement rue Victor-Massé, encombré de bibelots sans valeur et d’objets qui avaient eu une utilité mais qui n’en avaient plus aucune, comme des rouages d’horlogerie, des parties détachées de vieux appareils photographiques, de dynamos, de phonographes. Le jeu, la poésie, les femmes, la musique, la mécanique, lui avaient inspiré successivement une grande passion. En un mot, c’était un personnage pittoresque. Comment avais-je pu en vouloir à mon père d’avoir tant tardé à

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