IIQuelques jours plus tard, en revenant d’une visite au château de Balbennes, Jean rencontra, à l’entrée de l’avenue, Mme Dormier et sa sœur qui se rendaient à la Varellière.
– Ah ! Tant mieux, c’est vous qui allez nous introduire ! s’écria la jeune femme en lui tendant la main.
Il balbutia une phrase aimable, sans trop savoir ce qu’il disait. Deux grands yeux bleus, d’un bleu d’eau profonde, se posaient sur lui. Ce n’était pas leur rare beauté qui le troublait à ce point. Mais il se demandait s’il ne rêvait pas, devant la lumineuse candeur, l’exquise pureté d’âme que semblaient révéler ce regard et tout l’ensemble de cette physionomie, car il s’était figuré tellement autre la sœur d’Irène Dormier !
– Lysis, le vicomte de Malay, ma sœur, Mlle Orlannes.
Le teint blanc de Lysis devint très rose, tandis qu’elle répondait au salut de Jean. Secouant enfin son étonnement, M. de Malay déclara qu’il serait charmé de faire les honneurs de la Varellière aux amies de ses cousins de Carbonnes. Il mit dans ces paroles un peu plus de chaleur qu’il n’eût pensé le faire quelques minutes auparavant. À première vue, Mlle Orlannes lui semblait devoir plaire à sa grand-mère et à Madeleine. De fait, il constata qu’il ne s’était pas trompé, tandis qu’un peu plus tard les deux sœurs se trouvaient assises dans le grand salon de la Varellière, où Mme de Malay et sa petite-fille les recevaient.
Lysis était une jeune fille un peu timide, très gaie, toute simple et candide, parlant peu, mais avec tact et intelligence. De temps à autre, elle couvait d’un regard de tendresse profonde Mlle Dormier qui tenait avec brio le dé de la conversation. Il fut surtout question d’art, de littérature, et Irène eut le bon goût de ne pas heurter sur ce point les idées de ses interlocuteurs en s’en tenant à des considérations générales. Sans être sympathique aux châtelaines de la Varellière, elle ne leur déplut pas outre mesure, ainsi qu’elles le déclarèrent à Jean, après le départ des visiteuses.
– Mais la jeune fille est charmante, de toute façon, ajouta Madeleine. C’est une petite merveille de grâce virginale et de distinction.
Jean approuva.
– Tu as trouvé les termes exacts, Madeleine. C’est inouï de penser qu’elle est la sœur de Mlle Dormier et qu’elle a été élevée par celle-ci.
Irène leur avait appris que Lysis avait un frère jumeau, Hélos. Comme ses hôtes s’étonnaient de ces noms grecs, elle avait déclaré :
– Je suis une admiratrice enthousiaste de la Grèce antique, comme l’était mon père. Quand ces deux enfants naquirent, coûtant la vie à leur mère – celle-ci était la seconde femme de M. Orlannes – nous nous promîmes de les élever selon nos idées, dans le culte de la beauté que comprenaient si bien les Grecs. Mon père mourut peu après, mais j’entrepris seule cette œuvre d’éducation et j’y ai réussi, je crois. Hélos et Lysis sont de vrais Hellènes, ils le sont d’autant mieux qu’un peu de sang grec coule dans leurs veines par leur mère, descendante d’une vieille famille provençale de race très pure.
« Tous deux, depuis leur enfance, ont vécu à Corfou, élevés d’après mes directives par une femme de grande intelligence et d’esprit fort cultivé, qui a terminé sa tâche près d’eux juste au moment où sa santé l’obligeait au complet repos.
Quand les châtelains de la Varellière se rendirent, quelques jours plus tard, chez leur nouvelle voisine, ils virent Hélos Orlannes, un jeune homme d’apparence un peu frêle dont le visage, d’une matité pâle, s’éclairait de longs yeux noirs ardents. Il ne ressemblait pas à sa sœur, mais il avait, comme elle, la grâce innée des attitudes, de la démarche, du moindre geste. Lysis apparut vêtue d’une robe blanche en forme de tunique qui dégageait son cou et ses bras, d’une forme parfaite. Jean dut s’avouer qu’il n’avait rien vu de plus ravissant que cette enfant. Oui, une enfant vraiment, si naturelle, si délicatement gaie, si visiblement innocente et inconsciente de l’effet qu’elle pouvait produire. Elle se tint presque constamment près de Madeleine, qui semblait lui plaire particulièrement et à qui elle demanda avec grâce l’histoire de la Marbotterie. C’était celle de la chouannerie tout entière, car les de Carbonnes, comme les de Malay, avaient lutté intrépidement près de Charette, de Cathelineau, de La Roche-jaquelein. Madeleine prononçait avec une religieuse ferveur les grands noms de l’épopée vendéenne. Mais elle ne trouvait pas d’écho chez les étrangers. Irène et Lysis écoutaient avec intérêt, mais visiblement sans comprendre les sentiments de leur interlocutrice. Celle-ci et Jean et Mme de Malay les sentirent, à ce moment, loin, très loin d’eux. Ce fut, pour Jean, une tristesse dont l’intensité l’aurait surpris, s’il avait pris le temps de l’analyser.
Par contre, la conversation ayant dévié vers l’antiquité, le frère et la sœur se montrèrent documentés à fond sur ce sujet, enthousiastes des civilisations d’autrefois, de celle de la Grèce surtout. Irène avait dit vrai : elle avait fait d’eux des enfants de la vieille Hellade, des adorateurs de la beauté plastique et des divinités païennes. Leur culture intellectuelle, déjà poussée très loin, rappelait celle des jeunes Hellènes d’autrefois. Irène, autant que possible, en avait écarté l’influence latine, déformatrice de la beauté pure, prétendait-elle.
Jean discuta courtoisement avec elle sur ce point, tandis qu’ils faisaient tous une promenade dans le parc très touffu et accidenté. Mais il s’aperçut vite que Mme Dormier n’était pas femme à démordre d’une idée.
– Vous êtes un barbare latin ! lui déclara-t-elle nettement. Un très beau barbare, il est vrai, et c’est ce qui vous vaut mon indulgence. Dans la Grèce antique, on vous eût divinisé. Phidias aurait fait de vous son chef-d’œuvre. Ah ! Qui nous rendra les merveilles de l’art grec, ses lignes pures, sa beauté sobre.
Ses yeux s’animaient, semblaient s’agrandir au point que Jean ne voyait plus qu’eux dans ce mince visage savamment fardé.
– ... Regardez ceci. Évidemment, c’est joli, c’est élégant. Mais auriez-vous l’idée de dire que c’est beau, purement beau ?
Elle se détournait en désignant du doigt la Marbotterie, gracieux logis que recouvraient en partie la verdure et les fleurs.
– La beauté se manifeste sous différentes formes, madame. Vous ne refuserez pas d’en gratifier nos admirables cathédrales, par exemple ?
– Vos cathédrales ? Ce sont de magnifiques monuments barbares, que je n’ai jamais compris.
– Oh ! Par exemple !
– C’est ainsi, je suis irréductiblement antique et païenne. L’idée qui a fait ériger ces monuments me reste étrangère. Tenez, dans cette demeure, pourtant charmante, j’étouffe, je ne me sens pas à l’aise. Ce pays est joli, mais il n’a pas de luminosité, pas d’ardeurs ni de parfums. Paris m’attire par sa civilisation raffinée, ses fêtes de l’esprit et des yeux, mais je l’abhorre pour ses laideurs, son ciel morne. Je n’ai un peu d’amour pour lui qu’en certaines journées printanières ou automnales, lorsque je parcours le Bois dans la beauté lumineuse d’une matinée, d’un après-midi sans nuages. J’ai eu ainsi, parfois, la sensation d’être sous un autre ciel, dans une autre atmosphère. Mais là où je vis vraiment, c’est dans nos contrées méridionales. Je possède là-bas, au-dessus de Cannes, une petite villa, l’« Olivette », quels parfums, quelle ambiance de lumière et de vie ! C’est là que j’ai exécuté mes meilleures œuvres, ma joueuse de flûte en particulier.
Jean, très intéressé par la personnalité qui se dévoilait, demanda :
– Mademoiselle votre sœur partage-t-elle vos goûts ?
– Absolument, de même que Hélos. Je les ai tenus soigneusement éloignés de vos idées latines. Ils ont vécu seuls, sous ma direction, avec leur institutrice qui me comprenait et m’a toujours parfaitement secondée dans mon œuvre. Jusqu’à ces derniers temps, ils ont presque tout ignoré de la vie. Une connaissance trop précoce enlaidit l’enfance et l’adolescence, même physiquement, en en flétrissant la fraîcheur. Je les ai pénétrés de l’amour de la beauté des formes harmonieuses, de la lumière. Lysis est encore un exquis petit flocon de neige, une petite chose rare et charmante. Mais elle a dix-sept ans, je vais maintenant lui révéler la vie.
Jean ne put retenir une protestation.
– Oh ! Madame, attendez encore !
Irène eut un rire amusé.
– Vous trouvez que c’est dommage ? Mais non, chaque chose en son temps. Lysis devient femme ; elle sera très belle, mieux que belle. Toutes les joies du monde et toutes les ivresses de l’amour seront son partage.
Devant eux marchaient Hélos et sa sœur, près de M. de Malay et de Madeleine. Un rire frais, un rire d’enfant, s’échappait à ce moment des lèvres de Lysis. Jean eut le cœur serré en songeant que cette innocence heureuse n’avait plus que peu de temps à vivre.
Irène continuait :
– Ces enfants ignorent tout de vos sombres croyances qui divinisent la souffrance et la misère,
Qui réprouvent les joies de ce monde. Ils adorent l’âme des choses, les parfums, les fleurs, la lumière, la beauté, la vie. Oh ! La vie surtout, la vie dans toute son ardeur, dans toute sa plénitude ! Oh ! Vous la verrez dans quelques années, ma Lysis, et vous me direz si je n’ai pas fait d’elle un chef-d’œuvre.
Jean la regardait, un peu saisi devant cette exaltation qui faisait étinceler les yeux sombres. Il objecta :
– Mais dans tout cela, que deviennent la mort, les souffrances inévitables ?
– Les souffrances ? La mort ? Mais on se délivre des premières par la seconde quand on n’a pu réussir à les éviter. La mort volontaire, une mort douce, sans angoisse, entre tout à fait dans mes principes.
– Et vous avez inculqué celui-là à ces enfants ?
La voix de Jean vibrait d’indignation.
– Certes ! Je vous scandalise, monsieur le Chouan ? Voyons, vous figurez-vous ma jolie Lysis torturée par quelque maladie incurable, souffrant sans espoir ?
– Je me figure surtout son âme, dit gravement Jean. Nous autres, nous avons en vue une existence future, après nos épreuves terrestres.
Irène laissa échapper un rire bref.
– L’âme ? J’ignore si nous en avons une. En tout cas, je ne m’en préoccupe pas.
– Vous croyez que Mlle Lysis n’a pas d’âme ?
La jeune femme rit de nouveau.
– Je n’en sais rien, vous dis-je, et peu m’importe. Elle est la beauté, la vie ; demain, elle sera l’amour. J’en fais mon idole, ma précieuse petite déesse, la personnification de tout ce que j’adore.
Lysis se détournait à ce moment pour adresser une question à sa sœur. Devant ces yeux bleus si purs où toute la lumière environnante semblait se refléter, Jean songea :
« Ah ! Oui, elle a une âme et peut-être une âme très belle. Que va en faire cette femme ? »
De cette conversation avec Mme Dormier, il lui resta une très vive impression d’éloignement pour la jeune veuve, en laquelle il avait reconnu une conscience faussée par le dilettantisme et l’incroyance totale, un cœur fermé à tout sentiment, hors sa passion pour l’antiquité païenne, ses adorations panthéistes, son attachement à son frère et à sa sœur. Encore, Jean doutait-il que celui-ci fût autre chose que l’affection de l’artiste pour l’œuvre qu’il a créée, de laquelle il fait l’idole de son cœur.
Cependant, M. de Malay eût souhaité pouvoir étudier plus longuement cette nature inquiétante. Mais contrairement aux prévisions des châtelaines de la Varellière, les rapports furent très rares avec la Marbotterie pendant les deux mois qu’y demeurèrent les étrangers. Mme Dormier craignait-elle pour Hélos et Lysis le contact des idées « latines » de ses voisins ? Ce fut l’opinion de Jean qui en fit part à sa grand-mère et à sa sœur.
Mme de Malay avait la même pensée. Elle ajouta :
– Tant mieux, après tout, car, avec les opinions qu’elle m’a dévoilées, ce n’est pas une relation à désirer.
– Oui, tant mieux, dit Jean sans conviction.
Les demeures des alentours s’étaient peuplées ; on y donnait des réunions, on y organisait chasses et excursions. Madeleine et Jean assistaient aux unes et aux autres, très recherchés tous deux, mais lui surtout pour son entrain, sa courtoisie chevaleresque et ce charme qui lui attirait tous les cœurs, jeunes et vieux. Sa grand-mère lui disait :
– Tâche d’être raisonnable, mon Jean, ne fais pas trop le difficile et choisis une châtelaine pour la Varellière, parmi les gentilles personnes que tu connais et qui seront de charmantes femmes.
En reconnaissant que l’aïeule avait raison, il s’était résolu à étudier sérieusement la question et à faire son choix. Mais il sentait son cœur désespérément froid – plus que jamais.
– Impossible de me marier dans ces conditions-là, disait-il à M. de la Hallière, le châtelain de Balbennes, que Mme de Malay avait chargé de raisonner son petit-fils.
Jacques de la Hallière était revenu récemment d’Afrique occidentale, où il avait vécu plusieurs années. Il voulait se fixer définitivement à Balbennes, disait-il. C’était un homme de trente-huit ans, large de carrure, large de visage, avec des yeux clairs pleins de finesse bienveillante. Il faisait une cour discrète à Madeleine de Malay qui, petite et mince, le semblait plus encore près de ce grand et vigoureux soupirant.
S’autorisant de la différence d’âge et d’une cordiale amitié, M. de la Hallière prenait à l’égard de Jean des airs paternels et, avec persévérance, lui vantait tour à tour les divers partis de la contrée.
– Mais non, ce n’est pas cela, que voulez-vous, mon cher ami ! répondait invariablement le jeune homme.
– Tiens-tu donc à être très amoureux ? demandait M. de la Hallière.
– Non, mais je veux éprouver mieux qu’une banale sympathie. Je veux sentir quelque chose qui me dise : « La voici. »
Jacques levait les épaules, en feignant l’impatience et en traitant son jeune ami de cerveau romanesque. Mais Jean, de son côté, ne se privait pas de rire malicieusement en voyant le châtelain de Balbennes chaque jour un peu plus conquis par la grâce sérieuse et fine de Madeleine.
Un matin de septembre, en revenant à cheval de visiter une de ses fermes, M. de Malay rencontra Hélos et sa sœur au débouché du sentier qui menait chez la mère Michelette. Il salua, en immobilisant son cheval d’un mouvement presque instinctif. Lysis leva sur lui ses yeux souriants et lui demanda des nouvelles de sa grand-mère, de Madeleine. Puis sa main fine caressa les naseaux du cheval. Hélos admirait les belles formes de la bête en connaisseur.
– Ma sœur Irène nous a fait apprendre l’équitation, dit-il, et nous ne montons que des bêtes très belles. Celle-ci, Lysis, te fera oublier l’affreuse créature que nous venons de voir.
– Quelle créature ? demanda Jean, surpris de voir une ombre soudaine dans le regard de Lysis.
– Une vieille femme qui était assise devant sa porte, de ce côté...
Hélos tendait la main, désignant un sentier voisin.
– Jamais je n’ai vu laideur aussi horrible. Lysis en a été tout impressionnée.
– Ah ! C’est la mère Michelette. Pauvre créature ! Oui, elle est laide, mais quelle belle âme !
En quelques mots, Jean conta l’histoire de la vieille femme. Il crut discerner de l’émotion dans le regard de Lysis, mais celui de Hélos ne reflétait qu’un dédain suprême.
– Vous semblez l’admirer fort, monsieur, dit-il avec un peu d’ironie. Moi, je pense que l’élémentaire sagesse aurait dû lui conseiller de clore voici longtemps ce qu’il m’est impossible d’appeler du nom de vie, car, souffrir – souffrir comme cela surtout – ce n’est pas vivre !
– Il y a une vie supérieure à celle que nous voyons, c’est la vie de l’âme. Nous autres, chrétiens, croyons que les souffrances patiemment supportées nous mériteront une éternité de bonheur sans ombre.
La physionomie de Hélos témoigna d’une surprise un peu railleuse.
– En vérité, vous croyez cela ? Eh bien, à nous, il faut la joie dès ce monde, l’ivresse d’être jeunes, beaux, aimés. Il nous faut le soleil, l’harmonie, l’amour. Nous nous détournons de toutes les laideurs, nous ne voulons voir que les beautés.
Il parlait avec calme. Mais ce calme même rendait plus frappante la flamme ardente de ses yeux noirs. Jean songea qu’Irène avait réussi dans la formation de ce disciple et qu’il saurait profiter de ses leçons. Mais Lysis ? Que se passait-il sous ce front blanc qui se penchait un peu, tandis que les doigts légers continuaient de caresser le cheval ? Jean eût donné beaucoup pour le savoir. Mais les yeux bleus demeuraient voilés sous leurs cils et Lysis ne disait rien.
– Je crois qu’il nous serait impossible de nous comprendre, ajouta Hélos en secouant sa tête fine. Votre religion creuse un abîme entre nos esprits.
– Elle nous prémunit, en effet, contre les fausses et éphémères jouissances de ce monde. Mais elle est génératrice de joie intérieure et, au-dessus des beautés de la terre, qu’elle ne nous défend pas d’admirer, elle place la beauté morale qui, elle, ne trompe pas, ne connaît pas la caducité ni la mort.
Hélos secoua de nouveau la tête.
– La beauté morale ! Les philosophes de l’antiquité l’ont vantée, mais j’imagine qu’ils n’en étaient pas mieux pourvus que les autres et trouvaient meilleur de jouir des plaisirs de la vie... Allons, Lysis, continuons notre promenade. Nous retenons là M. de Malay et son cheval s’impatiente.
La jeune fille s’inclina gracieusement pour répondre au salut de Jean. Il rencontra alors ses yeux et se figura y lire une pensée un peu plus inquiète, qui en voilait la candide sérénité.
« Pauvre petite ! Que vont-ils en faire ? » songea-t-il avec tristesse, en continuant sa route vers la Varellière.
Quinze jours plus tard, Mme Dormier et Hélos – Lysis étant un peu souffrante – vinrent faire leur visite d’adieu. Ils partaient le surlendemain pour Paris d’où, prochainement, ils gagneraient l’Italie. Irène dit à M. de Malay : – Il faudra venir nous voir cet hiver. Nous n’irons pas dans le Midi avant janvier. Je reçois le jeudi et le samedi, dans la soirée. Nous comptons absolument sur vous. Jean fit une promesse vague. Le milieu dans lequel évoluait habituellement Mme Dormier n’était pas pour plaire à sa nature si affinée moralement ni à sa distinction de vrai gentilhomme.
Et c’était là, cependant, que cet hiver Lysis allait faire ses débuts dans le monde et dans la vie – Lysis, « le petit flocon de neige ».