I25 mars 1879. Dix ans plus tard. … Dans notre pays, cette année, le printemps tarde à venir, et c’est encore l’hiver pâle et triste. La nuit de mars tombe lentement, – et je suis seul dans ma chambre… Jamais, depuis mon enfance déjà lointaine, je n’étais resté aussi longtemps au foyer. Six mois, c’est un long repos ! Et je l’aime, ce foyer que j’ai tant de fois déserté. Et, chaque fois que je le quitte, je sens une angoisse en songeant qu’au retour je pourrais y trouver peut-être encore quelque place vide. Les figures très chéries qui me le gardent sont déjà, hélas ! marquées par le temps ; je vois bien qu’elles s’affaiblissent avec les années, et cela me fait peur. Je ne sais rien de triste comme la tombée des nuits d’hiver, ces airs ternes et mourants que prennent les choses, ce s


