Hubertine haussa les épaules. – Folle !... Mais, mon enfant, tu es pauvre, toi, tu n’auras pas un sou en mariage. Comment peux-tu rêver un prince ? Tu épouserais donc un homme plus riche que toi ? – Comment si je l’épouserais ! Et elle avait un air de stupéfaction profonde. – Ah ! oui, je l’épouserais !... Puisqu’il aurait de l’argent, lui, à quoi bon en avoir, moi ? Je lui devrais tout, je l’aimerais bien plus. Ce raisonnement victorieux enchanta Hubert. Il partait volontiers avec l’enfant, sur l’aile d’un nuage. Il cria : – Elle a raison. Mais sa femme lui jeta un coup d’œil mécontent. Elle devenait sévère. – Ma fille, tu verras plus tard, tu connaîtras la vie. – La vie, je la connais. – Où aurais-tu pu la connaître ?... Tu es trop jeune, tu ignores le mal. Va, le mal existe, e


