3
Julian
Je suis plongé dans le rapport de mon gestionnaire de portefeuille concernant un possible investissement quand Nora vient silencieusement s’asseoir à côté de moi. Incapable de résister à son pouvoir de séduction je me tourne afin de la regarder pendant qu’elle lit.
Maintenant que j’ai passé quelques minutes loin d’elle, le besoin irrationnel de me déchaîner contre elle et de lui faire de la peine s’est évanoui. Ils ont été remplacés par une inexplicable tristesse… une sensation de perte inexplicable et inattendue.
Je ne comprends pas ce qui se passe. Je n’ai pas menti à Nora en lui disant que je ne voulais pas d’enfants. Je n’y ai jamais beaucoup pensé, mais maintenant que je le fais je ne peux même pas imaginer devenir père. Que ferais-je d’un enfant ? Ce serait seulement une faiblesse supplémentaire que mes ennemis pourraient exploiter. Les bébés ne m’intéressent pas, et je ne saurais pas comment m’en occuper. De ce point de vue mes parents n’étaient pas un modèle à suivre. J’aurais dû être content que Nora ne veuille pas d’enfants, mais à la place, quand elle a parlé de la pilule du lendemain j’ai eu l’impression de recevoir un coup dans le ventre.
Quelque chose qui ressemblait au pire des refus.
J’ai tenté de ne pas y penser, mais la voir essuyer ma semence sur ses cuisses a ramené ces émotions indésirables et m’a rappelé qu’elle ne veut pas ça de moi.
Qu’elle ne le voudra jamais.
Je ne comprends pas pourquoi c’est important. Je n’ai jamais eu l’intention de fonder une famille avec Nora. Le mariage a été un moyen de cimenter notre lien, rien de plus. Elle est ma chérie, elle m’obsède et elle m’appartient. Elle m’aime parce que j’ai fait en sorte qu’elle m’aime, et je la désire parce qu’elle est nécessaire à ma vie. Il n’y a pas de place pour des enfants dans cette dynamique.
Ce ne serait pas possible.
Quand elle s’aperçoit que je la regarde, Nora m’adresse un timide sourire.
― À quoi travailles-tu ? demande-t-elle en posant son livre sur ses genoux. Toujours la conception du drone ?
― Non, bébé. Je me force à penser au fait qu’elle est venue me secourir au Tadjikistan, qu’elle m’aime assez pour faire quelque chose d’aussi insensé. Mon humeur commence à être moins sombre, ma poitrine est de moins en moins oppressée.
― Qu’est-ce que c’est alors ? insiste-t-elle. Je ne peux m’empêcher de sourire, amusé par ses questions. Nora ne se contente plus de rester en marge de ma vie ; elle veut tout savoir, et elle s’enhardit sans cesse dans sa quête pour obtenir des réponses.
S’il s’agissait de qui que ce soit d’autre, cela m’agacerait. Mais pas avec Nora. Sa curiosité me plaît.
― J’examine la possibilité d’un nouvel investissement, je lui explique.
Elle semble intriguée si bien que je lui dis que je me renseigne sur une start-up en biotechnologie se spécialisant dans les médicaments destinés à la chimie cérébrale. Si je décide d’investir, je serai ce qu’on appelle un investisseur providentiel, l’un des premiers à mettre des capitaux dans cette compagnie. Je me suis toujours intéressé au capital de risque ; j’aime rester à la pointe de l’innovation dans toutes sortes de domaines et en profiter le mieux possible.
Elle écoute mes explications avec une évidente fascination, sans me quitter un instant des yeux, de ses beaux yeux noirs. Sa manière d’absorber la connaissance comme une éponge me plaît. Grâce à sa curiosité, c’est amusant de lui apprendre quelque chose, de lui montrer différentes parties de mon univers. Les quelques questions qu’elle me pose sont astucieuses et me montrent qu’elle comprend exactement de quoi je lui parle.
― Si ce médicament peut effacer les souvenirs ne pourrait-il pas être utilisé dans les cas de stress post-traumatique et les maladies de ce genre ? demande-t-elle une fois que je lui ai décrit l’un des produits les plus prometteurs de cette start-up. Je suis d’accord avec elle, je suis moi-même parvenu à cette conclusion quelques minutes plus tôt.
Quand je l’ai kidnappée, je ne m’étais pas attendu à ça, au vrai plaisir que je trouve à passer du temps en sa compagnie. En l’enlevant, je ne l’ai d’abord considérée que comme un objet sexuel, une jolie fille qui m’obsédait tellement que je ne pensais qu’à elle. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle devienne ma compagne aussi bien que ma maîtresse, je n’avais pas réalisé que ça me plairait d’être tout simplement avec elle.
Je ne savais pas qu’elle s’emparerait de moi comme je m’étais emparé d’elle.
C’est vraiment tant mieux qu’elle se soit souvenue de prendre la pilule du lendemain. Quand nous nous serons remis tous les deux, notre vie pourra reprendre son cours normal.
En tout cas ce qui est normal pour nous.
J’aurai Nora auprès de moi et elle ne me quittera plus jamais.
La nuit est tombée quand nous atterrissons. Je guide une Nora ensommeillée à l’extérieur de l’avion et nous montons dans la voiture qui nous ramène à la maison.
La maison. C’est étrange de considérer de nouveau cet endroit comme ma maison. C’était la maison de mon enfance et je la détestais alors. Je détestais chacun de ses aspects, de la chaleur moite à l’odeur insistante de la végétation humide dans la jungle. Et pourtant plus tard j’ai été attiré par des endroits qui lui ressemblaient, des endroits dans les tropiques qui me rappelaient la jungle où j’avais grandi.
C’est la présence de Nora qui m’a permis de prendre conscience que finalement je ne détestais pas le domaine. Ce n’est nullement ce lieu qui était l’objet de ma haine, c’est bien celui à qui il appartenait.
Mon père.
Nora se blottit plus près de moi sur le siège arrière, met la tête sur mon épaule et interrompt ma rêverie avec un léger bâillement qui ressemble tellement à celui d’un chaton que je me mets à rire et que j’entoure sa taille du bras pour l’étreindre.
― Tu as sommeil ?
― Mmmm… Elle se frotte le visage contre mon cou. Tu sens bon, marmonne-t-elle.
Et voilà, ma verge se durcit quand je sens les lèvres de Nora m’effleurer la peau.
Putain ! Je pousse un soupir de frustration quand la voiture s’arrête devant la maison. Ana et Rosa sont sur le perron, prêtes à nous accueillir, et ma queue est prête à jaillir de mon pantalon. Je me mets sur le côté et j’essaie d’éloigner Nora pour faire cesser mon érection. Son coude m’effleure les côtes et je me raidis de douleur en vouant Majid à tous les diables en mon for intérieur.
Putain, j’ai une telle impatience de guérir ! J’ai même souffert en faisant l’amour tout à l’heure, surtout à la fin quand le rythme s’était accéléré. Non pas que mon plaisir en ait été amoindri, je suis certain d’être encore capable de b****r Nora sur mon lit de mort et d’en jouir, mais ça m’agace quand même. J’aime la souffrance alliée au sexe, mais seulement quand c’est moi qui l’inflige.
Ce qu’il y a de bien c’est qu’on ne voit plus mon érection.
― Nous sommes arrivés, ai-je dit à Nora qui se frotte les yeux et bâille une nouvelle fois. Je te porterais bien sur le seuil, mais cette fois-ci je ne suis pas sûr d’y arriver.
Elle cligne des yeux, un peu désorientée puis un grand sourire lui envahit le visage. Elle aussi elle se souvient.
― Je ne suis plus une nouvelle mariée, dit-elle en souriant, tu es quitte.
Je lui rends son sourire, un contentement inhabituel me gonfle la poitrine et j’ouvre la portière.
Dès que nous descendons de voiture, nous sommes assaillis par les deux femmes en pleurs. Ou plus précisément, c’est Nora qui est prise d’assaut.
Éberlué, je me contente de regarder Ana et Rosa l’embrasser en riant et en sanglotant à la fois. Après en avoir fini avec Nora, elles se tournent vers moi et Ana sanglote de plus belle en voyant le bandage sur mon visage.
― Oh, pobrecito… Elle revient à l’espagnol comme elle le fait parfois quand elle est émue, alors Nora et Rosa essaient de la réconforter en disant que je vais me remettre et que l’essentiel c’est que je sois en vie.
L’inquiétude de ma gouvernante me touche tout en me déconcertant. J’ai toujours été vaguement conscient de compter pour cette vieille femme, mais je ne savais pas à quel point ses sentiments étaient forts. Aussi loin que je me souvienne, Ana était une présence chaleureuse et réconfortante au domaine, c’est elle qui me donnait à manger, qui faisait ma toilette et qui soignait mes égratignures et mes bleus quand j’étais enfant. Mais je ne l’ai jamais autorisée à être très proche de moi, et pour la première fois j’en ai un soupçon de regret. Ni elle ni Rosa, la bonne qui est devenue l’amie de Nora, n’ont tenté de m’embrasser comme elles l’ont fait avec ma femme. Elles pensent qu’il ne vaut mieux pas et elles ont sans doute raison.
La seule personne dont je veux l’affection ou plutôt dont l’affection m’est indispensable c’est Nora, et c’est une nouveauté pour moi.
Quand les trois femmes ont terminé leurs effusions, nous entrons tous dans la maison. Malgré l’heure tardive, nous avons faim et nous dévorons le repas qu’Ana nous a préparé à une vitesse record. Ensuite, rassasiés et épuisés, nous montons dans notre chambre.
Après avoir pris une douche rapide et avoir fait tout aussi rapidement l’amour, je sombre dans le sommeil, la tête de Nora repose sur celle de mes épaules qui n’a pas été blessée.
Je suis prêt à reprendre le cours normal de notre vie.
Le cri qui me réveille me glace le sang. Empli de désespoir et de terreur, il résonne contre les murs et remplit mes veines d’adrénaline.
J’ai bondi du lit avant même de comprendre ce qui se passait. Tandis que le son s’évanouit, j’attrape le révolver caché dans ma table de chevet tout en allumant la lampe du revers de la main.
Quand la lampe s’allume et éclaire la pièce, je vois Nora recroquevillée au milieu du lit, tremblante sous la couverture.
Il n’y a personne d’autre dans la pièce, aucune menace visible.
Les battements de mon cœur qui s’était emballé commencent à ralentir. Personne ne nous a attaqués. C’est Nora qui a dû pousser ce cri.
Elle fait encore un cauchemar.
Putain ! Mon désir de violence est trop fort pour que je puisse le réprimer. Il emplit chaque fibre de mon corps au point de me faire trembler de rage, j’ai besoin de tuer et de détruire tous les salauds qui sont responsables de cette situation.
En commençant au besoin par moi-même.
Je me retourne, je respire profondément plusieurs fois de suite en tentant de contenir la furie qui me dévore. Mais il n’y a personne contre qui me déchaîner, aucun ennemi contre lequel je peux passer ma rage.
Il n’y a que Nora, et elle a besoin que je sois calme et rationnel.
Après quelques secondes, quand je suis sûr de ne pas lui faire de mal je me retourne dans sa direction et replace le révolver dans la table de nuit. Puis je me recouche. J’ai une douleur sourde aux côtes ainsi qu'à l’épaule et la tête me tourne à cause de la brusquerie de mes mouvements, mais ces souffrances ne sont rien en comparaison de celle de mon cœur qui est si lourd.
― Nora, bébé… En me penchant sur elle, je retire la couverture de son corps nu et je pose la main droite sur son épaule pour la réveiller en la secouant. Réveille-toi, mon chat. Ce n’est qu’un mauvais rêve. Elle est toute en sueur et ses gémissements me font plus de mal qu’aucune des tortures que m’a infligées Majid.
De nouveau, la rage m’envahit, mais je la maîtrise et je parle à voix basse, calmement. Réveille-toi, bébé. Tu as rêvé. Ce n’est pas pour de bon.
Elle roule sur le dos sans s’arrêter de trembler et je vois qu’elle a ouvert les yeux.
Ils sont ouverts, mais ne voient rien, elle est haletante, sa poitrine se soulève à toute vitesse et ses mains s’agrippent désespérément aux draps.
Ce n’est pas un mauvais rêve, elle est au milieu d’une véritable crise de panique vraisemblablement provoquée par le cauchemar qu’elle a eu.
J’aimerais rejeter la tête en arrière et me mettre à hurler de rage, mais je me retiens. Elle a besoin de moi en ce moment, et je ne vais pas la laisser tomber.
Ni maintenant ni jamais.
En m’agenouillant je viens à cheval sur elle et je me penche pour lui attraper de la main droite.
― Nora, regarde-moi ! C’est un ordre, mon ton est dur et impérieux. Regarde-moi, mon chat. Immédiatement !
Malgré sa crise de panique, elle m’obéit, son conditionnement est trop fort pour qu’elle puisse y résister. Ses yeux s'ouvrent pour croiser le mien et je vois que ses pupilles sont dilatées, que ses iris sont presque noirs. Elle est en hyperventilation, la bouche ouverte pour essayer de respirer.
Putain, p****n ! Instinctivement, mon premier mouvement est de la prendre dans mes bras, d’être doux et de la réconforter, mais je me souviens alors de la crise de panique qu’elle a eue quand nous avions fait l’amour, rien ne semblait pouvoir l’aider.
Rien, si ce n’est la violence.
Alors au lieu de lui murmurer des mots doux, je me penche en avant, et accoudé sur le bras droit je l’embrasse d’un b****r v*****t et brutal en lui serrant la mâchoire pour la tenir en place. Mes lèvres se fracassent sur les siennes et mes dents plongent dans sa lèvre inférieure quand j’engouffre ma langue dans sa bouche, je la violente, je lui fais mal. Le monstre sadique qui est en moi se réjouit de sentir le goût métallique de son sang alors que le reste de moi souffre de l’horreur où elle est plongée.
Je la sens haleter dans ma bouche, mais désormais c’est un autre son, la stupéfaction a remplacé le désespoir. Je sens sa poitrine se gonfler, elle a pu inspirer à fond et je m’aperçois que ma méthode rudimentaire pour établir le contact avec elle a fonctionné, que maintenant elle se concentre sur la douleur physique et non sur la douleur morale. Ses poings s’ouvrent, ses mains ont lâché les draps, et elle est toujours sous moi, le corps raidi d’une autre sorte de peur.
Une peur qui excite ce qu’il y a de pire en moi, le prédateur, qui veut la réduire à sa merci et la dévorer.
La rage qui continue de bouillonner en moi augmente mon avidité, se mêle à elle et s’en nourrit jusqu’à ce que je ne sois plus que ce désir, cette soif insensée et terrible. Ma concentration se réduit, s’aiguise jusqu’à ne plus sentir que la douceur soyeuse des lèvres de Nora, ses lèvres au goût de sang, et les courbes de son corps nu, son petit corps sans défense sous le mien. Ma verge se raidit douloureusement quand elle prend mon avant-bras à deux mains et laisse échapper une douce plainte venue du fond de sa gorge.
Tout à coup, les baisers ne me suffisent plus. Je dois la posséder tout entière.
Lâchant son menton et m’aidant d’un bras je m’agenouille. Elle lève les yeux vers moi, les lèvres gonflées et ensanglantées. Elle continue de haleter, sa poitrine monte et descend à un rythme rapide, mais son regard n’est plus vide. Elle m’a rejoint, elle est revenue à elle et ce qu’exige mon démon intérieur pour le moment.
D’un geste vif je l’enjambe, et sans tenir compte de la douleur venue de mes côtes, je fouille de nouveau dans le tiroir de la table de nuit. Mais cette fois au lieu d’un révolver, j’en sors un fouet aux lanières tressées.
Nora ouvre de grands yeux.
― Julian ? Sa voix est essoufflée après sa crise de panique.
― Tourne-toi ! Ma voix est brutale et trahit le v*****t désir qui fait rage en moi. Immédiatement !
Elle hésite un instant puis roule sur le ventre.
― À genoux !
Elle se met à quatre pattes et tourne la tête pour me regarder en attendant mes ordres.
Qu’elle est bien dressée, ma chérie ! Son obéissance accroit mon désir, mon envie éperdue de la posséder. La position dans laquelle elle est met son derrière en valeur et dévoile son sexe, ce qui fait encore enfler davantage ma verge. Je veux l’avaler toute entière, m’emparer de chaque centimètre de son corps. Mes muscles se tendent et presque sans y penser, je fais siffler le fouet dont les lanières mordent la chair lisse de ses fesses.
Elle pousse un cri et ferme les yeux en se raidissant et les ténèbres de mon être prennent le dessus, annihilant tout ce qui pouvait me rester de pensée rationnelle. Je regarde, presque à distance, les baisers incessants du fouet sur sa peau où il laisse des marques roses et des traînées qui rougissent sur son dos, ses fesses et ses cuisses. Les premiers coups la font céder et crier de douleur, mais quand je trouve le rythme, son corps commence à se détendre au gré des coups, les anticipant au lieu de résister à la douleur. Ses cris s’atténuent et les plis de son sexe commencent à être humides.
Elle réagit aux coups de fouet comme si c’était une caresse.
Mes bourses se contractent, je lâche le fouet et rampe derrière elle en passant mon avant-bras droit sous ses hanches pour l’attirer vers moi. Mon g***d se frotte contre son ouverture et je me mets à gronder en sentant sa douce chaleur frotter contre mon extrémité, l’enrobant d’une humidité crémeuse. Elle gémit et se cambre, je pousse pour la pénétrer, forçant sa chair à m’avaler, à me faire entrer.
Son vagin est incroyablement serré, ses muscles intimes me serrent comme un poing. Peu importe à quelle fréquence je la b***e ; d’une certaine manière, chaque fois c’est nouveau, les sensations sont plus vives et plus riches que dans mon souvenir. Je pourrais rester indéfiniment en elle, pour sentir sa douceur, sa chaleur humide. Mais c’est impossible, le besoin primitif de bouger, de pousser au fond d’elle est trop fort pour y résister. J’entends tambouriner les battements de mon cœur, mon corps est animé d’un désir sauvage.
Je reste immobile aussi longtemps que possible, et puis je commence à bouger, et à chaque coup mon entrejambe se frotte à son derrière rose qui vient d’être fouetté. Et sous chaque coup de reins, elle gémit, son corps se contracte autour de ma verge qui l’envahit et les sensations s’ajoutent les unes aux autres, s’intensifiant à un point qui devient intolérable. En sentant venir l’o*****e, ma peau se hérisse, et je vais de plus en plus vite, de plus en plus fort, jusqu’à ce que je sente ses contractions, son sexe se contracte autour de moi quand elle crie mon nom.
C’en est trop. L’o*****e que j’ai retenu me submerge avec une violence inouïe et c’est une véritable éruption qui surgit. Je pousse un grondement rauque quand un plaisir intense parcourt tout mon corps. C‘est un délice à nul autre pareil, une extase qui va bien au-delà de la satisfaction physique. C’est une sensation que je n’ai connue qu’avec Nora.
Et que je ne connaîtrai qu’avec elle.
Le souffle haletant, je me retire et la laisse s’effondrer sur le lit. Puis je m’incline sur le côté droit et je l’attire vers moi, je sais qu’elle a besoin de tendresse après toute cette brutalité.
Et moi aussi, j’en ai besoin. J’ai besoin de la réconforter, de l’apaiser. De la lier à moi quand elle est aussi vulnérable que possible, pour m’assurer de son amour.
C’est peut-être un froid calcul, mais je ne peux laisser une chose de cette importance au hasard.
Elle se retourne pour me faire face et enfouit le visage au creux de mon cou, ses épaules sont agitées de sanglots silencieux.
― Tiens-moi, Julian, murmure-t-elle, et je le fais.
Je la tiendrai toujours, quoiqu’il arrive.
II
La Convalescence