IV SUR LE BATEAU. – IL PLEUT. – LE HÉROS TARASCONNAIS SALUE DES MANES. – LA VÉRITÉ SUR GUILLAUME TELL. – DÉSILLUSION. – TARTARIN DE TARASCON N’A JAMAIS EXISTÉ. – « TÉ ! BOMPARD. » Il avait laissé la neige au Rigi-Kulm ; en bas, sur le lac, il retrouva la pluie, fine, serrée, indistincte, une vapeur d’eau à travers laquelle les montagnes s’estompaient, graduées et lointaines, en forme de nuages. Le « Fœhn » soufflait, faisait moutonner le lac où les mouettes volant bas semblaient portées par la vague ; on aurait pu se croire en pleine mer. Et Tartarin se rappelait sa sortie de Marseille, quinze ans auparavant, lorsqu’il partit pour la chasse au lion, ce ciel sans tache, ébloui de lumière blonde, cette mer bleue, mais bleue comme une eau de teinture, rebroussée par le mistral avec de bla


