Saccard venait de faire bâtir son hôtel du parc Monceau sur un terrain volé à la Ville. Il s’y était réservé, au premier étage, un cabinet superbe, palissandre et or, avec de hautes vitrines de bibliothèques, pleines de dossiers, et où l’on ne voyait pas un livre ; le coffre-fort, enfoncé dans le mur, se creusait comme une alcôve de fer, grande à y coucher les amours d’un milliard. Sa fortune s’y épanouissait, s’y étalait insolemment. Tout paraissait lui réussir. Lorsqu’il quitta la rue de Rivoli, agrandissant son train de maison, doublant sa dépense, il parla à ses familiers de gains considérables. Selon lui, son association avec les sieurs Mignon et Charrier lui rapportait d’énormes bénéfices ; ses spéculations sur les immeubles allaient mieux encore ; quant au Crédit viticole, c’était u


