PDV Shanelya
Je m’appelle Shanelya, j’ai 21 ans, et ma vie est un puzzle sans passé. Je n’ai ni souvenirs, ni famille. Pas de mère, pas de père. À 18 ans, je me suis réveillée dans un lit d’hôpital, sans aucun souvenir de ma vie précédente. Un homme généreux a bien voulu me prendre sous son aile. Il n’a pas d’enfants, alors il m’a offert un petit appartement en attendant que je me débrouille seule. Depuis, je travaille dans un centre commercial. Je ne suis pas sociable, je n’ai pas d’amis, et des flashbacks violents me hantent parfois, mais ils ne m’apportent aucune réponse sur qui je suis. Voilà, vous savez tout de moi.
— Bienvenue, madame. Puis-je vous aider ? dis-je avec mon sourire habituel.
— Oui, hum… J’aimerais… Non, c’est bon, je vais me débrouiller, répond-elle, hésitante.
— Vous êtes sûre ? insistai-je.
— En fait, tu as raison. Je vais me marier et je cherche la tenue parfaite pour ma nuit de noces… si tu vois ce que je veux dire, ajoute-t-elle avec un clin d’œil complice.
— Oui, bien sûr, suivez-moi.
Je la guide à travers les rayons, cherchant ce qui pourrait correspondre à son envie. Après 45 minutes de recherche, elle trouve enfin son coup de cœur. De mon côté, je suis exténuée. Comme par malchance, c’est moi qui suis en charge de la fermeture ce soir.
22h. Après avoir fermé le magasin, je me dirige vers l’arrêt de bus. À cette heure-là, il n’y a plus de bus, mais je décide de marcher. Mon appartement est à 30 minutes à pied. Tandis que j’avance dans les rues désertes, mes pensées s’égarent vers ce que ma vie aurait pu être avec une famille. Ces questions me reviennent souvent, mais les réponses se dérobent toujours.
Après une quinzaine de minutes de marche, j’entends des pas derrière moi. Je me retourne brusquement, mais il n’y a personne. Malgré tout, une sensation d’être suivie ne me quitte pas, et j’accélère le pas. Je dois passer par une ruelle que je déteste ; les lumières y clignotent à cause d’une panne de courant. En pensant avoir semé celui ou celle qui me suit, je ralentis, essayant de reprendre mon souffle. Soudain, un bruit derrière moi me fait sursauter. Avant même que je puisse réagir, une main saisit violemment mon cou, me faisant lâcher mon sac à main. Je me débats de toutes mes forces, mais mon agresseur ne lâche pas prise. Il me bâillonne avant de me traîner dans un coin sombre, loin des regards.
Il finit par lâcher mon cou, mais garde sa main fermement appuyée sur ma bouche. Je parviens à lui donner un coup dans le ventre, mais cela ne fait que l’énerver davantage.
— Laisse-toi faire, sinon je te ferai vraiment mal, grogne-t-il.
La peur me submerge, mes larmes coulent sans que je puisse les retenir.
— Je… je vous en supplie, ne faites pas ça… murmurai-je en sanglotant.
Je continue de me débattre, mais en vain. Agacé, il me gifle violemment, me faisant pleurer de plus belle. Avec un sourire cruel, il commence à me toucher les cuisses, glissant sa main sous ma jupe. Chaque contact me donne envie de vomir. Mon dégoût et mon désespoir grandissent lorsqu’il plaque mes mains au-dessus de ma tête et se place entre mes jambes. C’est à cet instant que je pense que tout est fini pour moi. Je ne serai qu’une victime de plus.
Il commence à déboutonner ma chemise tandis que je continue à le supplier. Ses baisers descendent jusqu’à ma poitrine. Juste au moment où il s’apprête à retirer mon soutien-gorge, un grand fracas retentit. Mon agresseur est violemment projeté sur le côté, roué de coups par un homme masqué.
Ce nouvel arrivant est terrifiant. Son masque, divisé en deux couleurs, rouge sang et noir, cache son visage, et son costume blanc contraste avec les éclaboussures de sang qui le maculent rapidement. Chaque coup qu’il assène est empreint d’une rage démesurée. Le spectacle est à la fois effrayant et hypnotisant.
Je tremble de peur devant tant de violence, mais je parviens tout de même à murmurer :
— S’il vous plaît… arrêtez…
L’homme masqué se fige et tourne lentement son regard vers moi. Son aura est encore plus glaçante que celle de mon agresseur. Il dégage une autorité brute, une menace à peine contenue.
— Répète une seule fois ce que tu viens de dire, et tu subiras le même sort, gronde-t-il d’une voix rauque et intimidante.
Je déglutis difficilement, le souffle court. Il se tourne à nouveau vers l’homme au sol, prêt à en finir, mais je trouve la force de l’implorer :
— Ne faites pas ça… s’il vous plaît… la prison suffira…
Il sort un mouchoir de sa veste et essuie calmement le sang de ses mains avant de murmurer d’un ton méprisant :
— Je déteste la médiocrité.
Il sort ensuite une arme de sa poche et la pointe sur mon agresseur, qui reste figé de terreur.
— Emmenez-la, ordonne-t-il soudainement.
Avant que je ne puisse comprendre ce qui se passe, des hommes surgissent et s’approchent de moi. Je recule, affolée, mais l’un d’eux m’attrape par le bras.
— Non, laissez-moi ! Ne faites pas ça ! Je sais qu’il…
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. Une piqûre au cou, et je sens mon corps s’engourdir. Mes forces m’abandonnent, et juste avant de sombrer dans l’inconscience, j’entends un coup de feu. Mon agresseur s’effondre, une balle en pleine tête. L’homme masqué murmure d’un ton glacial :
— Tu n’aurais jamais dû toucher à ce qui m’appartient.
Je perds connaissance alors qu’on me traîne vers une voiture.
PDV Diablo
01h05, Aéroport – Russie
Nous embarquons dans mon jet privé. Une hôtesse m’ôte ma veste et ma chemise, tandis qu’une autre me conduit dans une chambre pour me déshabiller sans même oser croiser mon regard.
— Un verre de champagne, dis-je sèchement.
Elle hoche la tête en silence. Elles n’ont pas le droit de parler sans ma permission. Mon homme de main entre alors.
— Quoi ? grognai-je.
— La fille est toujours inconsciente. Les hôtesses ne peuvent pas faire leur travail correctement, explique-t-il.
— Et qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? Qu’on la déplace pour qu’elles puissent s’occuper de leur tâche, non ? Pff…
Il s’incline et s’éclipse. Je prends une douche rapide, puis me change en une chemise bleu marine et un pantalon blanc. Une fois prêt, je remarque une lettre déposée près d’un cigare.
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Cher Roi,
Vous êtes invité au gala de ce dimanche. Ce gala sera spécial car les nouvelles élues seront présentées. Elles auront l’honneur de vous rencontrer. Vous serez le bienvenu, une occasion rêvée de tisser de nouvelles alliances avec les différents chefs de mafia, rois et investisseurs. En tant que ROI de ces états, vous êtes convié à ce gala royalement sanguinaire.
De Diablemasqué
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Je repose la lettre et m’installe confortablement, allumant mon cigare. Une légère agitation attire mon attention ; la fille s’est réveillée. Les hôtesses ont dû faire leur travail car elle est maintenant vêtue d’une robe de soie rouge, comme j’aime. Ignorant son regard perdu, je me dirige vers la salle principale du jet.
— Souhaitez-vous votre repas maintenant, monsieur ? demande l’une des hôtesses.
Je la jauge de haut en bas avant de lui répondre d’un simple signe de tête. Après une dizaine de minutes, elle m’apporte mon repas.
— Pourquoi tant de temps ? dis-je en fronçant les sourcils, irrité.
— Je… je ne sais pas, peut-être un problème en cuisine, balbutie-t-elle, terrifiée.
Je remarque alors des concombres dans mon plat. Furieux, je la gifle si violemment qu’elle pousse un cri étouffé.
— Sale bouffonne ! Moi, je mange des concombres ? MOI ?
Elle s’excuse en ramassant le plat renversé.
— Dégage, sale idiote, crachai-je.
Mon homme de main intervient doucement :
— Monsieur… calmez-vous s’il vous plaît. Le pilote pourrait être dérangé.
Elle s’éclipse précipitamment. Je m’enfonce dans mon siège, frustré.
05h30 – Royaume d’Altamirano
Dans mon bureau, je finalise des transactions jusqu’à l’aube, planifiant nos prochaines offensives et alliances. Un bruit sourd retentit à l’extérieur.
— On a des invités ? m’enquis-je avec une pointe de sarcasme.
Un garde s’approche :
— Oui, monsieur. La femme s’est réveillée, mais elle semble désorientée.
Un sourire étire mes lèvres.
— Parfait. Faites-la amener dans la grande salle.
En route vers mon bureau, un message surgit sur mon portable.
— Chef, elle est prête.
Je m’avance doucement vers la porte et dis:
— Allons donc voir ce que j’ai gagné