XLII La duchesse de Bisaglia Quelque quinze jours auparavant, au Palais-Riant, une magnifique soirée terminait en apothéose une de ces somptueuses journées dont la douce et radieuse Italie conserve le privilège. Étendue sur des tapis dans la salle aux statues, la tête appuyée sur une pile de coussins, Lucrèce Borgia rêvait, les yeux mi-clos, écoutant d’une oreille distraite un orchestre de mandolines et de flûtes. Lucrèce rêve. De lointaines ambitions se profilent vaguement, puis peu à peu se précisent sur l’écran de son imagination enfiévrée. Qu’est-elle dans Rome ? Rien !... Des fêtes ! Toujours des fêtes !... Pour qui ?... Pour elle ?... Des fêtes afin que la noblesse de Rome soit convaincue de la magnificence des Borgia... Des fêtes ! Encore des fêtes !... Voilà sa vie. Et, cont


