Chapitre 3

531 Mots
Chapitre Trois S’éveillant lentement, Emily prit conscience qu’elle se sentait bien. Vraiment très bien. Elle n’avait ni froid ni chaud et le drap la couvrant avait juste le bon poids et la bonne épaisseur. Le matelas sous elle était également d’un confort incroyable ; comme si elle dormait sur quelque chose créé exclusivement pour son corps. Elle se sentait aussi étonnamment détendue. La tension omniprésente dans son cou était absente pour la première fois en bien des mois. Un sourire de contentement étira ses lèvres et Emily se blottit davantage sous les draps. C’était sa meilleure nuit de sommeil en bien longtemps. Elle avait peine à croire qu’elle avait eu lieu dans une petite auberge bon marché dans un coin reculé du Costa Rica. Ce devait être l’air frais et l’exercice, décida-t-elle, toujours peu disposée à ouvrir les yeux. Sa randonnée avait dû l’épuiser. Sa randonnée… Quelque chose sembla vouloir s’imposer à elle, quelque chose de troublant. Sa chute du pont ! Haletante, Emily se releva d’un coup dans le lit, ses yeux s’ouvrant sous le choc. Elle ne se trouvait pas à l’auberge. Et elle n’était pas morte. Pendant une seconde, ces deux faits lui semblèrent irréconciliables. Si elle avait rêvé toute cette horrible situation, n’aurait-elle pas dû se réveiller au dernier endroit où elle se rappelait s’être endormie ? Et si ce n’était pas un rêve, où se trouvait-elle ? Pourquoi n’était-elle pas morte ou, à tout le moins, gravement blessée ? Le cœur battant, Emily observa les alentours, serrant avec force le drap contre sa poitrine. Elle pouvait sentir le doux matériel contre son corps… son corps nu… et la réalisation qu’elle ne portait aucun vêtement ne fit qu’accroître sa panique. Dans quelle situation s’était-elle fourrée ? Ce n’était pas un hôpital, elle en était certaine. Elle était assise dans un immense lit rond, la texture étrange du matelas lui étant inconnue. Ce n’était ni des ressorts ni une mousse mémoire, et elle semblait se modeler à la forme de son corps. L’impression était telle qu’elle pouvait pratiquement sentir le matelas bouger sous elle. À l’exception du lit, la pièce était pratiquement vide. Emily ne pouvait même pas percevoir la source de la lumière qui baignait la pièce d’une douce lueur. Les murs, le plancher et le plafond étaient d’une teinte crème, tout comme les draps de l’étrange lit. Il n’y avait pas de fenêtre ou de porte. Que se passait-il ? Se sentant au bord de l’hyperventilation, Emily tenta de prendre de profondes inspirations pour se calmer. Il devait y avoir une explication, une explication rationnelle. Il lui fallait simplement la découvrir. Se mouvant avec prudence, elle s’avança jusqu’au rebord du lit avant de déposer ses pieds au sol. Le fait qu’elle puisse se déplacer aussi aisément, sans douleur ou courbature, la déconcertait. Si elle n’avait pas imaginé sa chute, ne devrait-elle pas avoir, au bas mot, quelques os brisés ? L’autre explication, qu’elle avait fait un rêve très saisissant, n’avait pas beaucoup de sens, vu sa situation actuelle. Se levant, Emily tira sur le drap et s’y enveloppa, tentant de résister à la panique qui semblait vouloir la submerger, lorsqu’une partie du mur devant elle se dissout. Il se dissout, littéralement, laissant un homme entrer dans la pièce. Grand et à la carrure imposante, il traversa l’ouverture aussi aisément que s’il s’était agi d’un cadre de porte, son corps se déplaçant d’une démarche fluide et athlétique. — Bonjour, Emily, dit-il doucement, son regard sombre fixé sur elle. Je ne m’attendais pas à te trouver éveillée si tôt.
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