Chapitre 9-2

417 Mots
Nous arrivons à l’hôpital en un temps record, mais bien avant qu’Esguerra n’arrive dans la salle d’attente je sais que le bébé n’a pas survécu. Il y avait trop de sang dans la voiture. ― Je suis navré, dis-je en voyant le visage de mon patron. Il est anéanti. Comment va Nora ? ― On a arrêté l’hémorragie. Esguerra parle d’une voix rauque. Elle veut rentrer à la maison, c’est ce qu’on va faire. Et on emmène aussi Rosa. Je hoche la tête. J’ai dit à l’hôpital que j'étais le petit ami de Rosa, j’ai donc eu régulièrement des nouvelles sur son état. Comme prévu, elle a refusé de faire une déposition et puisque ses blessures ne mettent pas sa vie en danger elle n’a pas besoin de passer la nuit à l’hôpital. ― Entendu, dis-je. Vous vous occupez de votre femme et moi de Rosa. Esguerra retourne auprès de Nora et je prends contact avec notre équipe de « nettoyeurs » en leur donnant des instructions pour ce qu’ils devront faire du type inanimé qu’ils ont trouvé au night-club. D’après ce que j’ai pu reconstituer selon les explications hystériques de Rosa, elle a été attaquée dans une arrière-salle de la boîte de nuit par deux hommes avec lesquels elle avait dansé auparavant. Nora lui est venue en aide en assommant un troisième type qui gardait la pièce. Esguerra est arrivé in extremis et a tué l’un des agresseurs, mais l’autre avait entraîné Rosa dans sa voiture et en aurait abusé à son tour si Esguerra ne l’avait pas sauvée. C’est lui qui s’est enfui dans le 4x4 dont je recherche actuellement la plaque d’immatriculation. Quand nous connaîtrons son identité, le chauffeur du 4x4 sera un homme mort. Après avoir remis mon portable dans ma poche je vais chercher Rosa. En entrant dans sa chambre, je la trouve assise sur son lit en tenue d’infirmière ; le personnel de l’hôpital a dû la lui donner pour remplacer sa robe déchirée. Elle est roulée en boule et son visage est pâle et couvert de bleus. De nouveau, l’image de Yulia me traverse l’esprit et j’ai besoin de reprendre mon souffle pour maîtriser ma rage. Je m’approche doucement du lit. ― Je suis navré, dis-je à voix basse en la prenant par le coude pour l’aider à se lever. Vraiment navré. Tu peux marcher ou tu préfères que je te porte ? ― Je peux marcher, ça va. Elle parle d’une voix imperceptible, rendue plus aigüe par l’anxiété et en laissant retomber ma main je me rends compte qu’elle ne supporte pas que je la touche. Évidemment, ça ne va pas, ça n’est pas vrai, mais je ne le lui fais pas remarquer. Je me contente de ralentir pour être à son rythme et je la conduis vers la voiture.
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