CHAPITRE 19
Minuit passé – Le téléphone de Simone vibre
Simone venait à peine de retirer sa robe pour enfiler un grand t-shirt quand son téléphone vibra sur sa table de nuit.
Elle sourit en voyant le nom affiché :
Adam
Elle ouvrit le message.
Adam :
Tu dors ?
Simone, déjà souriante, mordilla sa lèvre avant de répondre.
Simone :
Pas encore. Pourquoi ?
Quelques secondes.
Puis le message arrive :
Adam :
Je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à toi dans cette bibliothèque…
Simone sent son ventre se serrer agréablement.
Elle s’installe dans son lit, déjà prête pour le jeu.
Simone :
Oh ? Et qu’est-ce que tu es en train de “penser exactement” ?
Cette fois, Adam ne met pas longtemps à répondre.
Adam :
À ta façon de me regarder.
À ta façon de me toucher.
À ta façon de me chevaucher … comme si tu savais exactement ce que tu me faisais.
Simone souffle, son cœur battant plus vite.
Simone :
Je savais très bien.
Et toi, tu n’étais pas en reste, monsieur le nouveau…
Adam :
Je me suis retenu, tu sais.
Elle écarquilla les yeux, surprise.
Retenu ?
Simone :
Ah ouais ? Qu’est-ce que tu aurais fait si tu ne t’étais pas retenu, hein ?
Adam répond avec une lenteur calculée :
Adam :
Tu veux la version courte… ou celle qui te fera revoir toute la soirée dans ta tête ?
Simone éclata de rire dans son lit.
Simone :
Je prends la deuxième, évidemment.
Adam :
Je te la garde pour la prochaine fois.
Mais je te promets une chose : tu ne monteras pas les escaliers aussi doucement…
Elle se mordit la lèvre.
Le message vibrait encore dans sa tête, mais elle trouva tout de même la répartie.
Simone :
Alors ne me fais pas attendre trop longtemps, Adam.
Parce que moi, j’ai hâte de recommencer.
Trois petits points apparaissent… puis disparaissent… puis reviennent.
Il écrit.
Il efface.
Il réécrit.
Il réfléchit.
Enfin, il envoie :
Adam :
Demain soir ?
Ou tu préfères que je vienne te chercher après les cours ?
Simone se redressa, le cœur battant vite.
Simone :
Tu veux me voir demain ?
Adam :
Tu crois que je pourrais attendre plus longtemps après ce qu’on a vécu ?
Elle sentit une chaleur douce monter en elle.
Simone :
Demain, alors.
Et cette fois… tu m’emmènes où ?
Adam :
Quelque part où tu ne penseras à rien d’autre qu’à moi.
Simone éclata de rire, une main sur la bouche pour ne pas réveiller toute la maison.
Simone :
J’espère que tu tiens tes promesses.
Adam :
Toi aussi, Simone.
Un dernier message arriva :
Adam :
Bonne nuit… ou ce qu’il en reste. Et rêve de moi. Comme moi, je rêve de toi.
Simone laissa son téléphone reposer sur sa poitrine, un sourire d’une intensité rare au coin des lèvres. Elle avait hâte.
Beaucoup trop hâte.
(...)
Léa arriva devant le grand bâtiment vitré avec près d’une demi-heure d’avance.
Le soleil du matin se reflétait sur les façades modernes, donnant à l’entreprise un air presque intimidant.
Elle inspira profondément.
Nouveau départ.
Nouvelle étape.
Et elle voulait faire bonne impression.
Elle portait pour son premier jour une tenue soigneusement choisie :
une jupe crayon noire qui épousait ses hanches avec élégance, un chemisier blanc légèrement cintré, des talons sobres mais féminins, et les cheveux laissés libres sur ses épaules.
C’était sexy, oui…
mais surtout professionnel et confiant.
Le genre de tenue qui donnait l’impression qu’elle appartenait déjà au monde des adultes.
Elle poussa les portes automatiques.
Le hall était vaste, lumineux, animé.
Des employés allaient et venaient, certains avec des dossiers, d’autres avec un café.
Une atmosphère de sérieux… mais aussi d’effervescence.
— Mademoiselle Léa ?
Elle se retourna.
Une femme élégante, la quarantaine, un badge au nom de Catherine, l’attendait.
— Oui, c’est moi.
— Monsieur Laurent vous attend.
Suivez-moi, je vous prie.
Le cœur de Léa battit un peu plus vite.
Elles montèrent dans un ascenseur aux parois miroirs.
Catherine appuya sur le bouton 12 — Direction : étage exécutif.
— Vous commencez fort, dit-elle avec un clin d’œil.
— Comment ça ? demanda Léa, un peu nerveuse.
— Très peu de stagiaires ont le privilège de commencer leur orientation par le bureau du directeur général.
Léa sentit ses joues chauffer.
— Je suis juste… un peu chanceuse, je crois.
— Ou talentueuse, corrigea Catherine. Ici, monsieur Laurent ne prend sous son aile que les gens qui en valent la peine.
Le petit compliment fit sourire Léa, même si son ventre se nouait.
Elle se sentait honorée, mais aussi… étrangement stressée.
Le ding de l’ascenseur annonça leur arrivée.
Le dernier étage était différent du reste du bâtiment :
silencieux, luxueux, habillé de bois, de verre et de lumière naturelle.
Un espace où chaque pas semblait compter.
La porte du grand bureau s’ouvrit avant même qu’elle ne puisse frapper.
Laurent se tenait là, impeccablement habillé d’un costume sombre, l’air frais et reposé, comme si la journée n’avait pas encore commencé.
Lorsqu’il posa les yeux sur Léa, il sourit immédiatement — un sourire chaleureux, sincère.
— Ah, Léa. Tu es pile à l’heure.
Il la regarda de la tête aux pieds avec une douceur qui n’avait rien d’inconvenant.
— Et très élégante pour ton premier jour. Tu es parfaite.
Léa sentit son cœur se serrer étrangement.
— Merci, monsieur Laurent…
— Tu peux m’appeler Laurent ici. On n’est pas à la maison , sourit-il.
Elle hocha la tête.
— Viens, je vais te présenter à tout le monde.
Laurent la guida à travers les services.
Dès qu’il ouvrait une porte, toutes les têtes se tournaient vers eux.
Il avait cette présence naturelle, ce charisme puissant qui imposait le respect sans même un mot.
— Bonjour à tous, annonça-t-il.
Je vous présente Léa , notre nouvelle stagiaire en comptabilité.
Je compte sur vous pour l’accompagner, l’encadrer… et lui montrer à quel point on est une équipe soudée ici.
Plusieurs employés sourirent, d’autres se levèrent pour lui serrer la main.
— Bienvenue, Léa !
— Ravie de t’avoir parmi nous.
— Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande-nous.
Elle se sentit immédiatement entourée, accueillie.
Dans chaque service, Laurent répétait la même phrase :
— Je tiens beaucoup à ce qu’elle se sente à sa place.
Et chaque fois qu’il disait cela, un léger frisson parcourait Léa.
Elle ne savait pas si c’était son ton protecteur…
ou quelque chose d’autre qu’elle essayait d’oublier.
Une fois la visite terminée, Laurent la conduisit dans un bureau lumineux situé juste à côté du sien — un petit bureau de stagiaire certes, mais moderne, bien équipé, déjà prêt pour elle.
— Voilà ton espace, dit-il en lui ouvrant la porte.
— C’est… magnifique, murmura-t-elle.
— Tu mérites un bon environnement pour travailler.
Il planta son regard dans le sien.
— Si tu as la moindre difficulté, tu viens me voir. Directement. D’accord ?
— D’accord, Laurent.
Il sourit, presque fier.
— Très bien. Alors… bienvenue officiellement dans mon entreprise.
Puis il ajouta, avec une lueur dans les yeux :
— Je suis content que ce soit toi.
Léa sentit un battement manquer.
Elle hocha simplement la tête, trop troublée pour répondre.