Alors que Théophile et Thomas discutaient, riant encore des taquineries habituelles, la porte de la chambre s’ouvrit doucement. Léa apparut, désormais bien vêtue dans une tenue simple mais élégante. Elle traversa la cuisine avec un sourire chaleureux.
« Salut Théophile ! Ça fait un moment ! » lança-t-elle en s’approchant de lui avec affection.
Théophile, toujours enjoué, se leva pour l'accueillir et lui fit deux bises légères sur les joues. Son sourire s'élargit en lui répondant avec son habituel ton taquin.
« Léa ! Toujours aussi resplendissante. Si seulement Thomas savait s'y prendre aussi bien avec les compliments… »
Thomas, assis au comptoir, observait la scène d’un œil amusé, mais se redressa en feignant la jalousie.
« Eh, eh, pas trop près de ma copine, mon cher frère, » plaisanta-t-il. « J’ai déjà assez de mal à te supporter sans que tu viennes me piquer ma petite amie ! »
Léa, légèrement gênée mais souriante, leva les yeux au ciel tout en s’asseyant à côté de Thomas. Théophile éclata de rire et haussa les épaules.
« T’inquiète, Tom, t’es assez grand pour te débrouiller tout seul... enfin, j’espère ! » Il reprit une gorgée de vin et s’installa de nouveau confortablement dans sa chaise, regardant Léa. « Alors, raconte, comment va la vie avec ce grand dadais ? Il ne t’embête pas trop ? »
Léa éclata de rire à la remarque, et Thomas fit semblant de froncer les sourcils, avant de répondre à sa place.
« Je crois qu'elle s'en sort très bien, merci. Elle sait comment me remettre à ma place quand il le faut, pas vrai Léa ? »
« Oh oui, je m'en charge très bien, » répondit Léa avec un clin d’œil complice.
Le trio continua à discuter de tout et de rien, partageant des anecdotes légères. Ils parlèrent de leurs journées respectives, de petites choses du quotidien. Théophile, comme toujours, faisait en sorte que l'ambiance soit détendue, glissant ici et là des petites plaisanteries pour les faire sourire. Le temps passait agréablement, quand soudain, le téléphone de Thomas vibra sur la table.
Il jeta un coup d’œil à l’écran et vit le nom de son père s'afficher. Immédiatement, son expression changea, devenant un peu plus sérieuse.
« C’est papa, » dit-il en décrochant rapidement. « Allô ? Papa, tout va bien ? »
À l'autre bout du fil, la voix grave et légèrement inquiète de leur père résonna.
« Thomas, écoute-moi. J'ai besoin que toi et ton frère veniez me voir tout de suite. C'est urgent. Il faut que je vous parle à tous les deux. »
Thomas, intrigué par le ton inhabituellement pressé de son père, se redressa sur sa chaise, jetant un coup d’œil à Théophile, qui avait arrêté de plaisanter pour écouter la conversation.
« Euh… papa, Théophile est déjà là, avec moi, » répondit Thomas. « Il peut t’entendre en ce moment. Qu’est-ce qui se passe ? »
Il y eut un bref silence à l’autre bout du fil, avant que leur père ne reprenne, cette fois avec encore plus de gravité.
« Parfait, alors. Je veux que vous veniez tout de suite. Il n’y a pas de temps à perdre. »
Thomas sentit l’inquiétude monter en lui. Son père n’était pas du genre à dramatiser sans raison. Il échangea un regard interrogatif avec son frère avant de répondre.
« D’accord… on arrive tout de suite. »
Il raccrocha le téléphone et resta un instant silencieux, réfléchissant à la situation.
« Qu’est-ce qu’il voulait ? » demanda Théophile, désormais sérieux.
« Il dit que c’est urgent et qu’il doit nous voir tous les deux immédiatement, » répondit Thomas, sa voix basse, trahissant son trouble.
Léa, qui avait observé la scène avec attention, posa une main réconfortante sur l’avant-bras de Thomas.
« Vous devriez y aller tout de suite, » dit-elle doucement. « Ça a l’air important. »
Théophile hocha la tête, son sourire effacé. Il se leva, posa son verre de vin sur la table et attrapa sa veste, prêt à partir.
« Ouais, on ferait mieux de filer. Si papa parle comme ça, c’est qu’il ne plaisante pas. »
Thomas acquiesça. Il se leva à son tour, enfilant rapidement une veste et se tournant vers Léa.
« Je t’appelle dès qu’on a plus d’infos, d’accord ? »
Léa lui offrit un sourire rassurant et un rapide b****r sur la joue.
« Fais attention à toi, » murmura-t-elle.
Théophile, quant à lui, semblait déjà plongé dans ses pensées, un froncement de sourcils légèrement visible sur son visage habituellement détendu. Les deux frères échangèrent un regard complice avant de sortir de l’appartement, laissant Léa derrière eux, seule, mais avec une vague d'inquiétude quant à ce qui les attendait.