IVNinon passa un pénible hiver. À mesure que Jeanne voyait échouer tous ses efforts pour l’amener à abandonner sa religion, elle s’irritait contre sa jeune belle-sœur et multipliait les sourdes persécutions. Louisa l’encourageait en dessous. Les attentions de Gratien pour Ninon, qu’autorisait leur amitié d’enfance, le charme très visible qu’exerçait sur lui la jeune fille sans le chercher et sans même s’en apercevoir, avaient attiré sur la pauvre Ninon la haine de Mlle Bardonnier, qui s’était prise pour Gratien d’une folle passion et s’exaspérait en le voyant demeurer insensible à ses avances. Elle ne manquait aucune occasion de la froisser péniblement, soit en raillant la religion, soit en exaltant devant elle l’œuvre sectaire du gouvernement ou en abordant des sujets qu’elle savait devoi


