Rien n'est plus difficile à digérer qu'un décès inattendu.
La mort n'exclut personne,ni le riche ni le pauvre,le vieux encore moins le nouveau né,il peut survenir à n'importe quel moment et n'importe où.
Personne ne connaît les projets de Dieu,il est l'omniscient et l'omnipotent.
Personne ne peut prédire son propre destin.
Faisons les choses qui nous mèneront au paradis à temps et évitons d'attendre demain car le temps ne s'arrête pas et les jours sont comptés.
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Ndella était étendue par terre inconsciente,Cheikh a son chevet posant sa tête sur ces cuisses.
-MAMAN-MAMAN!!!
Pas un seul geste venant de Ndella,son corps semblait si froide.
-Maman s'il te plaît ne t'en va pas,je t'en supplie,restes avec moi,j'ai besoin de toi dans ma vie.
1 secondes
2 secondes
3 secondes
Pas de réaction venant de Ndella,Cheikh ouvrit grand les yeux juste en examinant l'instinct de vie,ses larmes coulaient à flots.
Ne dit t-on pas que pleurer un mort c'est pas bon?Mais cette amertume qu'on ressent n'est comparable à rien.
-Ina ilahi wa inahi radjihoun maman pourquoi t'es parti sans nous dire au revoir,tu avais ta place dans nos vies,qu'Allah te donne une vie meilleure que celle ci,j'aurais aimé que tu meurs dans d'autres circonstances,oui dans la paix du coeur mais Dieu en a décidé ainsi,je n'ai pas peur car je sais au plus profond de moi que tu as une place au paradis,vas y en paix,je ne cesserai de t'aimer et de prier pour toi(en fermant les yeux de Ndella)
Rien n'est plus douloureux que de perdre la femme qui t'as donné la vie,même si elle a cent ans,la douleur reste toujours la douleur.
Faty qui était hypnotisé par la peur perdit les eaux sur le champ,elle allait accoucher à tout bout de champ.
-Aïïe,oh mon Dieu j'ai mal.....disais Faty sans relâche.
-Calmes toi ma sainte,calmes toi,ne t'inquiète pas,tout va bien se passer.
-Ya latif ya latif....cessait de dire Faty.
DANS LA PEAU DE CHEIKH
Je suis dans les coulisses de l'hôpital,ma femme était déjà emmené aux urgences.
Je faisais des vas et viens,je ne pouvais m'asseoir ni rester debout,j'étais très inquiet,je ne veux pas perdre ma femme,je viens de perdre la femme qui m'a mise au monde,je ne supporterais pas de perdre l'autre lumière de ma vie.
Qui aurait cru que ma mère ne sera pas présente lors de l'accouchement de ma femme?
En tout cas pas moi,personne ne connaît les projets de Dieu.
J'aurais aimé qu'elle voit son homonyme,ma petite Ndella,j'aurais aimé qu'elle soit présente pour jouer avec ses petits enfants ou encore leur raconter des contes comme elle le faisait pour moi.
J'étais dans mes pensées quand je sentis quelqu'un me taper l'épaule.
-Je suis désolé mon ami,mes sincères condoléances.
-Merci Momo
-La vie est ainsi faite,des gens partent et des gens reviennent,la vie n'est pas toujours en rose,parfois elle semble si désagréable qu'on pense ne jamais retrouver le bonheur,parfois elle semble si animée par la joie qu'on ne pense jamais rencontrer le malheur,dis toi à chaque fois que Dieu n'éprouve que ceux qu'il aime.
La vie est ainsi faite,aujourd'hui c'est ta mère qui est parti et demain ce sera nous,tôt ou tard on la rejoindra,ressaisi toi mon ami la vie elle est éphémère,où est le prophète Seydina Muhammad il est parti alors qu'il est le serviteur et le messager de Dieu,où est ma chère femme Djamila qui est parti à la fleur de l'âge,ressaisi toi et dis toi que Dieu ne fait que ce qui est mieux pour la personne.
-C'est dur mon ami,elle a tant souffert à cause de nous ses enfants,j'aurais voulu qu'elle s'en aille dans d'autres circonstances,oui dans la paix du coeur,elle méritait que je l'emmène à la Mecque,je l'avais prévu pour cette année ci....
-Je sais mais qu'est ce qu'on peut y faire,rien du tout,sois fort mon frère,si ta soeur Nafi ou encore ta femme te voit dans cet état,que feront t-elles?
Je sais que c'est dur et que tu as le droit de pleurer mais sache que ce n'est pas bon pour ta mère,ce que tu dois faire c'est prier pour le repos de son âme,elle n'a pas besoin de ces pleures mais plutôt de vos prières.
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J'essayais tant bien que mal de me retenir mais en vain c'était plus fort que moi,ma mère même si parfois y avait des tensions entre nous,je l'aimais d'un amour incommensurable,elle s'est toujours donné corps et âme pour que nous ayons une bonne éducation,depuis le décès de mon père à mes six ans,elle est restée toujours à nos côtés,grâce à elle je n'ai jamais senti l'absence de mon père,elle a toujours été une femme brave qui n'attendait rien venant d'un homme,elle s'est toujours montrée sociable envers les gens de son entourage même si elle ne détenait pas l'or du monde.
C'est une demi heure plus tard que la sage femme sortit de son cabinet.
-Madame où est ma femme?Comment va t-elle?
-Calmez vous monsieur,votre femme se porte à merveille,elle vient de donner naissance à un mignon petit garçon et une mignonne petite fille.
-Alhamdoulila(Dieu soit loué)
-Félicitations nouveau papa
Devrais je chanter ou pleurer?Je ne sais pas,je suis partagé entre deux sentiments,il y a du malheur dans mon bonheur,d'une part je suis content parce que je viens d'être papa pour la première fois mais de l'autre côté je me sens triste parce que j'ai perdu la femme qui m'a mise au monde,celle qui rêvait tant de voir ses petits enfants courir dans sa maison,celle qui rêvait tant entendre un enfant l'appeler "grand mère"
-Maintenant ressaisi toi,tu viens d'être papa,Dieu ne fait rien au hasard,il t'a enlevé ta mère mais t'a donné deux petits être dont tu es leur père,Dieu ne peut pas tout te donner.
NARRATEUR EXTERNE
Cheikh se disait être un pieux mais face à cette circonstance qu'est la perte d'une personne chère,c'est très difficile de se retenir.
Faty était déjà emmené dans sa chambre d'hôpital et avait déjà commencé à donner son sein à l'un des jumeaux.
Elle se sentait triste pour Ndella car elle a réussi à l'aimer pendant ces huit mois qu'elles ont vécu ensemble,Ndella était devenu comme une mère pour elle,elle se donnait corps et âme pour que Faty se sent à l'aise pendant ses mois de maternité.
"Faty tu es ma fille au même titre que Nafi,tu me considère comme ta mère et moi aussi je fais pareil en te considérant comme ma propre fille,je pries Dieu pour qu'il me donne l'opportunité d'être présente lors du baptême et tu sauras que tu as une belle mère,je dirais pas belle mère mais mère,je suis fière de toi,je n'ai pas peur car je sais que le jour où je ne serais plus parmi vous,tu sauras garder cette famille intact" disait Ndella à l'égard de Faty quand elle était en vie.
Elle se sentait triste car les souvenirs de son premier enfant qu'il a abandonné reviennent dans sa tête.
"C'est pour son bien,il a à sa possession une mère formidable qu'est Maréme,j'aurais aimé être à ses côtés,aux côtés de mon petit Daouda,mon premier enfant mais Dieu en a décidé ainsi et je ne peux rien y faire" disait Faty pour se réconforter.
Une once d'amertume disparaissait de son coeur juste en voyant ses deux petits êtres qui viennent à l'instant de goûter à l'air pur de la vie.
Le destin est inenvisageable,qui aurait cru que Faty serait là,ayant un mari formidable et donnant la vie à deux êtres après ce qui lui ai arrivé?
En tout cas pas elle.
On dit souvent que Demain appartient à ceux qui le préparent aujourd'hui mais moi je dis que demain appartient à ceux qui savent surmonter les obstacles.
Faty était dans ses pensées quand Cheikh fit son apparition essayant de tout son possible de cacher son mal.
"Je dois me montrer fort,c'est pas la fin du monde" disait Cheikh dans sa tête pour se réconforter.
-Où est la plus belle maman au monde?
-Hayati
-Merci d'avoir fait de moi l'homme le plus heureux au monde.
-Je sais que ça constitue une bonne nouvelle que nous ayons eu nos enfants mais s'il plaît arrête,ne t'inquiète pas pour moi,arrête de cacher ton mal,tu ne peux pas rester si insensible à ce qui vient de se passer,je te dis juste une chose,pleures si tu en as besoin,n'ai pas honte de pleurer,n'ai pas honte de sortir ce qui est dans ton coeur comme le font certains hommes.
Cheikh se laissa asseoir sur le canapé et fixa le plafond pendant un moment l'air pensive et les yeux remplis de larmes.
-Oui,je sais que c'est dur mais que puisse faire?Elle est déjà parti et ce n'est pas mes larmes qui vont la faire revenir.
-Et Nafi elle est au courant?
-Non,pas encore
-Elle a le droit le savoir,donnes lui l'occasion de voir sa mère pour une dernière fois, vas y c'est à toi de le lui dire Hayati, vas y,elle aura besoin de toi.
-D'accord ma sainte
Cheikh sortit et se dirigea vers la chambre de Nafi.
Arrivé,il la voit allongée sur le lit,fixant le plafond,l'air pensive.
-Soeurette
-Oui,mon frère,qu'est ce que tu fais là?Tu n'étais pas censé être à la maison Avec ta femme?Et maman pourquoi elle n'est pas venue rendre visite à son petit fils?
-Bon.....je suis là parce que Faty vient de donner naissance à deux petits êtres.
-Ah c'est une bonne nouvelle ça,j'espère qu'elle n'est pas fatiguée?
-Non elle va bien mais je suis aussi venu pour autre chose.
-Oui je t'écoutes
-Avant tout saches que la vie est ainsi faite,Dieu fait que ce qui est mieux pour la personne.
-Tu me fais peur là,arrête de tourner autour du cou.
-Dans la vie,des gens partent et des gens reviennent.
-Qu'est ce que tu veux dire par là?
-Maman........
-Quoi maman?
-Elle est parti
-Elle est parti où?
-Elle est partie à jamais pour l'haut delà.
Nafi n'en croyait pas à ses oreilles,cette phrase bourdonnait dans sa tête comme le bruit des abeilles dans la ruche.
-Non c'est pas vrai,ça ne peut pas être vrai,maman ne peut pas être morte,dis moi que c'est une blague Cheikh,dis moi que c'est un poison d'avril(larmes)
-Je suis désolé mais c'est vrai
-Je ne saurais me le pardonner,c'est moi qui l'ai tué,elle est morte à cause de moi......disait Nafi en se laissant tomber au sol.
-Arrêtes de dire ces bêtises,tu ne l'as pas tué,c'est la volonté divine,ça devait arriver et c'est arrivé,ressaisi toi......dit Cheikh en relevant Nafi et la sert dans ses bras.
-Je veux voir maman,je veux la voir(pleures)
-Calmes toi,tu vas la voir,calmes toi,ne te fais pas du mal.
Le lendemain,chez les Diop la maison était bondée de personnes venues de partout pour présenter leurs condoléances.
Ainsi va la vie,les gens attendent jusqu'au jour de malheur pour venir compatir.
Rares sont les gens qui sortent leurs argents pour soigner la maladie d'une personne,ils attendent jusqu'à ce que la personne meurt pour donner de l'argent.
On dirait que dans nos sociétés,les gens sont devenus des médecins après la mort.
Nafi était au seuil de la porte de la morgue avec elle deux agents de police qui l'attend dehors.
"Mon Dieu,Ya Allah,Ya Rahim donnez moi la force pour ne pas pleurer devant le cadavre de ma chère mère" disait Nafi dans sa tête en entrant.
Elle y entre mais ne pouvait pas se retenir,c'était plus fort qu'elle.
Elle s'effondre en larmes voyant sa mère allongée,coton bouché au nez et aux oreilles.
-Maman pardonnes moi,je sais que je n'ai pas su être la fille dont tu rêvais,tu as tant souffert à cause de moi,je t'ai aimé,je t'aime et je t'aimerai pour le restant de ma vie,que Dieu t'accueille au paradis,je ne cesserai de prier pour toi,reposes en paix ma chère mère,si je pouvais être à ta place je le ferais car ma vie ne ressemble à rien,ma vie ressemble à un carcasse vide sans toi............disait Nafi essayant d'étouffer ses larmes.
Il était 17h passé,la cimetière était pleine à craquer,Ndella était ensevelie dans un linceul blanc et le cadavre était sur le point de rejoindre sa dernière demeure.
C'est dans ce moment que toute personne consciente doit comprendre que la vie sur terre est juste un passage et tôt ou tard,nous tous nous retournons d'où nous venons.
C'est très difficile de voir un de ses parents enseveli dans un linceul blanc,ne voyant même pas son visage et tout son corps recouvert de sable.
C'est le cas de Cheikh qui ne cessait de faire couler des larmes derrière ses lunettes noires fumée.
-Ressaisi toi mon ami......lui dit Momo.
À SUIVRE
Alors on dit quoi pour cette partie?
En tout cas moi,j'ai beaucoup pleurer en l'écrivant.