XIVQuand M. Bergeret entra dans la boutique, le libraire Paillot, un crayon fiché sur l’oreille, rassemblait les « retours ». Il empilait des volumes dont la couverture jaune, longtemps exposée au soleil, avait bruni et subi l’injure des mouches. C’étaient les exemplaires méprisés, qu’il renvoyait aux éditeurs… M. Bergeret reconnut dans les « retours » des ouvrages qu’il aimait. Il ne s’en affligea pas, ayant trop de goût pour souhaiter à ses auteurs préférés la faveur du vulgaire. Il s’enfonça, comme il avait accoutumé, dans le coin des bouquins, prit par habitude le XXXIIIe tome de l’Histoire générale des Voyages. Le livre, relié en basane verte, s’ouvrit de lui-même à la page 212, et M. Bergeret lut une fois encore ces lignes fatales : ver un passage au nord. « C’est à cet échec, dit-


