Notre séjour au Mas Capel s’était déroulé sans incident.
Nous avions passé une semaine dans la ferme de Joseph Cassagnes et de sa famille, un vieil Aveyronnais taiseux, dur à la tâche, qui nous répondait la plupart du temps par monosyllabes. Il nous avait quand même confié du bout des lèvres qu’un de ses fils avait été tué au Chemin des Dames en août 17, et que, depuis ce jour-là, selon son expression, il ne pouvait pas « pifer » les Boches, pas plus d’ailleurs que tous ces généraux galonnés qui avaient envoyé la jeunesse à la boucherie. Quand la peinture de Martina avait été achevée, nous avions pris le chemin du retour vers Le Monastère sur notre tandem, une demi-journée à pédaler sous un timide soleil de la mi-mai.
Le soir même, le tableau, encore emmailloté dans du papier journal, tr
