Éprise d’un mafieux

3. LILIANA

Après la dispute avec ma sœur, il n'y avait qu'un seul endroit où je pouvais me réfugier pour résoudre mes problèmes : la maison de mon enfance.

J'étais arrivée quelques minutes plus tôt et, après toutes ces années, la maison me semblait encore étouffante.

Ses murs familiers se refermaient sur moi alors que je me préparais à la confrontation que je redoutais depuis que j'avais quitté le studio de ballet d'Isabella.

Avec un souffle court, je suis entrée dans la salle à manger où maman et papa étaient assis à la longue table pouvant accueillir jusqu'à cinquante personnes.

À la tête de la table était assis mon père, son expression sévère et ferme, à ses côtés était assise ma mère.

Je suis allée m'asseoir devant ma mère car mes jeunes frères et sœurs n'étaient nulle part en vue, ce qui signifiait qu'ils étaient dans leur lycée privé et n'avaient pas encore fini leurs cours.

C'était bien qu'ils ne soient pas à la maison, car les choses allaient mal tourner entre moi et notre père.

« Je vais aller droit au but. Tu sais de quoi je suis venue parler ici, et c'est à propos du mariage- » J'ai commencé à exprimer mes sentiments, mais ils ont été ignorés.

« Liliana », m'a interrompu mon père, sa voix était autoritaire mais pleine de déception, « nous avons déjà pris notre décision. Tu épouseras Marcello Russo. »

Je serrai les poings, mon cœur battant d'un mélange de colère et de désespoir parce qu'il avait vu que père, mère et Isabella avaient déjà parlé de cela sans moi.

Isabella voulait vraiment se venger de moi pour quelque chose qui n'était pas de ma faute.

Ce n'était pas de ma faute si père avait choisi de tromper ma mère.

« Mais Isabella est censée épouser Nino. N'est-ce pas pour cela que tu t'es donné tant de mal pour que les fiançailles fonctionnent ? La famille Russo ne voulait pas d'une belle-fille illégitime, mais tu les as convaincus à la fin. Est-ce que tout cela n'a servi à rien ? » Je l'ai interrogé, l'amertume dégoulinant dans mes paroles malgré mes efforts pour rester calme.

Il n'a rien dit pendant un moment, car il savait que mes paroles étaient la vérité.

Il a fait beaucoup d'efforts pour que la famille Russo accepte une belle-fille illégitime, car la famille Russo vit à l'ancienne, donc c'était extrêmement difficile de les convaincre.

Mais tout cela n'a servi à rien car elle ne voulait pas épouser Nino au final, non pas parce qu'elle se sentait mal ou voulait se concentrer sur sa carrière de ballerine, mais parce qu'elle voulait me contrarier, se venger de moi.

Elle n'est pas seulement née dans la haute société, mais aussi dans une famille mafieuse où son père était le sous-chef d'une organisation criminelle italienne, et dans l'organisation, les enfants nés hors mariage sont mal vus.

Après le silence, il a parlé : "Isabella ne se sent pas bien et elle veut se concentrer sur son bonheur. Je ne peux rien y faire, c'est ma fille, après tout."

"Elle se sent si mal qu'elle n'a pas l'énergie de s'entraîner pour son prochain spectacle ?" J'ai croisé les bras pour me défendre.

"Être danseuse de ballet est une guérison pour elle, elle doit faire passer son bonheur en premier, c'est tout ce qui compte." Commente Papa.

Mais il ne se soucie pas de mon bonheur, il ne s'en est jamais soucié.

"Elle n'est pas obligée de l'épouser parce qu'elle veut être heureuse... ? Et mon bonheur ? Ne penses-tu pas que ton autre fille veut aussi être heureuse ?" J'ai demandé, la rage bouillonnant en moi.

« Ce n'est pas une question de désir, Liliana », dit mon père, son ton tranchant comme un couteau.

« C'est une question de devoir et d'obligation. Ton futur mariage avec Marcello est la clé pour assurer la paix et la prospérité de notre famille. »

« La paix ? » me moquai-je, incapable de cacher le dégoût dans ma voix.

« Je comprends que le mariage est important, mais ne devrais-tu pas le dire à Isabella ? C'est elle qui a fui son devoir. »

Mon père ignora ma déclaration sur Isabella, son regard inébranlable. « La famille Russo est puissante, Liliana. Leur alliance est très importante pour maintenir notre paix et notre position parmi l'élite de la pègre. Et tu devras épouser le fils aîné des Russo, tu seras sa femme, c'est définitif. »

« Et mon bonheur ? » murmurai-je, ma voix tremblante de tristesse.

« Et mon avenir ? Et mes rêves ? Et moi ? »

« Tu trouveras le bonheur en accomplissant ton devoir », déclara mon père avec fermeté, sa voix ne laissant aucune place à la discussion. « Ton sacrifice assurera la paix des générations à venir. »

Je repoussai brusquement ma chaise, me levant pour leur faire face avec un mélange de colère et de désespoir.

« Est-ce ce qu'est devenue cette famille ? » demandai-je, ma voix tremblant de rage contenue.

« Je ne suis qu'une pièce d'échecs, et pas ma propre personne ? Est-ce ainsi que tu vois ta fille aînée ? » La rage éclata en moi.

Mon père semblait vouloir me frapper au visage, mais ma mère intervint.

« Tu ne comprends pas, Liliana. ton père veut seulement prendre soin de notre famille. Il veut le meilleur pour nous. » dit doucement ma mère.