Prologue

360 Mots
PROLOGUELe deuxième coup de masse fit littéralement exploser la porte vitrée. L’alarme aurait beau jeu de sonner dans les locaux de la société de surveillance ou chez les gendarmes. Ils avaient au moins quinze kilomètres à parcourir de nuit avant d’arriver sur place. Quinze kilomètres à une vitesse maximum de cent dix à l’heure. C’était plus de temps qu’il n’en fallait pour franchir la vitre brisée et défoncer les étagères. L’ombre cagoulée, aux mains gantées de cuir, agissait relativement vite. Son souffle était court et sonore. La masse pulvérisa les tiroirs de rangement des médicaments. Des dizaines de boîtes de calmants, de tranquillisants, se répandirent sur le sol. Les mains les enfournèrent rapidement dans le grand sac posé par terre. « Facile, trop facile. J’ai la trouille, bon sang, j’ai la trouille. » Les mots lui roulaient dans la tête comme autant de menaces. La sueur coulait sous sa cagoule. La caméra de surveillance filmait tous les mouvements. L’ombre saisit le sac et la masse et disparut du champ. Elle se hâta vers une voiture garée un peu plus loin. Le moteur ronronnait. Le sac passa dans le coffre et l’ombre s’assit sur le siège de droite. — Ça a été ? demanda le chauffeur. — Oui, mais dégage, dégage ! dit la voix essoufflée. La voiture roulait déjà, mais à vitesse normale. Le chauffeur avait pris une route différente de celle par laquelle viendraient les gendarmes. — Tut, tut… Tu t’affoles. C’est mauvais pour les nerfs et pour la santé. Vois-tu, dans ces petites pharmacies de campagne, ils ne peuvent pas deviner que, lorsqu’on vient acheter des produits à la gomme, pratiquement invendus, ça permet de repérer les lieux. Surtout si c’est moi qui fais le repérage. Enlève cette cagoule, tu as l’air d’un gangster. Remets ta veste et boucle ta ceinture. Encore un joli coup, n’est-ce pas ? Tu arrives au bout de ton contrat. Tiens, c’est pour toi. Le chauffeur lui tendit une enveloppe de papier kraft. Elle était bourrée de billets de banque. Avant huit heures du matin, la voiture serait garée place de la gare à Quimper, près de l’agence de location. Le plein d’essence serait fait. Les faux papiers qui avaient servi à la louer étaient d’une perfection totale. — Cent cinquante kilomètres de détour. C’est l’affaire d’une heure et demie. Pas de problème pour les contrôles. Je roule tranquille.
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