Une âme pour trois cœurs

Chapitre7

PDV de Lina

Je me suis réveillée seule et en nage me demandant où j'étais, ne reconnaissant pas l'endroit, puis en regardant autour de moi, je me suis calmée et je remarque que je suis dans ma chambre., Dehors, il fait encore nuit si bien que je me recouche dans mon lit et dans les draps propres.

Si jamais, c'est un rêve, je ne veux jamais me réveiller. Puis c'est là que je l'ai vu.

Lui qui m'a fait tant mal, celui qui prend un malin plaisir à nous torturer, Bastien, le tueur de loup.

Celui à qui je voue une haine incommensurablement, me fixe de son regard bleu polaire, les bras croisés devant lui, accoudé au mur de ma chambre, comme si tout cela était normal.

Je n'arrive plus à bouger, comme figée, puis j'ai senti son souffle sur mon oreille. Je peux sentir son odeur flotter tout autour de moi.

—Tu y as cru !!!— ria t il — Jamais je ne te laisserai partir Lina !!!! Jamais, tu es à moi .... Je tuerai ta précieuse meute et tous les gens que tu aimes afin que tu me reviennes. Tu es à moi !!

Puis plongea son couteau, en argent, dans mes côtes, si bien que cela me fit hurler instantanément. Malgré la douleur, j'essaie de me libérée de son emprise en me débattant comme une furie. Je fus sortie de mon cauchemar par les secousses de mes trois meilleurs amis, leurs regards inquiets, tout comme mon père et ma mère, encore en tenue de nuit.

— Je suis désolée —bredouillais-je en sueur, il m'a fallu un peu de temps pour reprendre mes esprits tant le cauchemar m'a semblé réel, cette fois-ci — ce n'est rien que des cauchemars... —je leur fis un pauvre sourire — tout va bien, ne vous inquiétez pas… allez vous recoucher — les mettant gentiment à la porte.

Dès qu'ils furent dehors, je me suis tombée le long de ma porte, pour ensuite étouffer mes sanglots, qui devenait de plus en plus fort. Je ne sais pas combien de temps, je suis resté comme ça, mais c'est ainsi que je me suis laissé emporter par le sommeil, là par terre où étais ma place.

PDV des trois

Nous avons été réveillés par des hurlements, si terrible qu'à la seconde, nous étions debout, en alerte.

Nous n'avons même pas pris la peine de nous habiller, sortant simplement en caleçons, couteaux à la main, toutes griffes dehors sur le qui vive. Nous nous sommes tout de suite dirigés vers les hurlements, Kiara derrière nous en stress. Les cris nous menant tout droit vers la chambre de Lina. L'alpha et la Luna étaient, eux aussi, là effrayer par les cris de Lina qui avaient réveillé toute la maison.

D'autres hurlements plus lointains se faisait aussi entendre. Le dernier hurlement de Lina était si puissant, qu'Abel entra sans rien demander, prêt à se battre, pour la voir en train de se débattre comme une folle dans son lit.

Un cauchemar, un p****n de cauchemar la mettait dans cet état, mais qu'avait-elle bien pu vivre pendant ses 12 ans ?

On a tous essayé de la réveiller, mais elle nous frappait, nous suppliait d'épargner la meute et nous. Nous étions tous si choqué puis Nate a réussi à la réveiller. Elle nous fixait tous sans vraiment nous reconnaître, puis comme si elle s'était rendue compte de notre présence et d'où elle était. Elle nous a souri comme si de rien n'était. Sa voix était cassée et brisée, mais elle nous souriait et nous rassurait. Ensuite, elle nous a mis tous dehors, nous demandant d'aller nous recoucher, puis ferma la porte. C'est là que nous l'avons tous entendu pleurer si doucement, que cela nous brisa tous. Sans un mot, l'alpha et la Luna partirent dans leur chambre, Abel alla nous chercher des pantalons de survêtement, congédiant par la même occasion Kiara, qui fulminait contre Lina.

— Lina par-ci, Lina par là, cette tarée n'est revenue que depuis 24h … Et il n'y en a déjà plus que pour elle.

Voyant le regard assassin de Caen, elle est partie sans demander son reste, nue et arrogante, comme à son habitude. En ayant, vu le regard de la Luna et de l'Alpha en la voyant, on a su tout de suite qu'on aurait droit à un sermon demain matin. Mais, pour l'instant, nous sommes restés devant sa chambre en silence, à écouter Lina pleurer tout son désespoir et son chagrin, totalement impuissant.

Quelques longues minutes plus tard, nous avons entendu comme un corps tombé, ensuite, il n'y avait plus que sa respiration lente et régulière. Je ne sais pas combien de temps, nous sommes restés là, sans se dire un mot, juste assis par terre le dos contre le mur se faisant face les uns les autres.

— Je ne la laisserai plus jamais seule… je la protégerai contre le monde entier s'il le faut et même d'elle-même… j'ai pris une grande décision mes frères, je vais renier ma compagne destinée, car elle est l'amour de ma vie… Vous pouvez faire ce que vous voulez mes frères, mais moi, je ne toucherai plus aucunes femmes à part Lina, parce que c'est décider, je ferai d'elle la mienne. — Nous jura Nathanaël en serrant si fort son poing que celui-ci en trembla.

— Qui a dit que tu serais le seul ?—ricana Abel — tu crois être le seul à l'aimer à ce point ? On l'aime depuis toujours, c'est juste que nous ne l'avions jamais dit, à haute voix, et je sais que c'est elle depuis que j'ai 7ans ... je ne la laisserai à personne d'autre qu'à nous, même si l'alpha nous a dit le contraire — sourit-il

— Elle est à nous et ça depuis toujours — soupira tristement Caen— je l'aime tellement que ça me fait mal !! Mais si jamais elle trouve son compagnon, que ferons-nous ? Devrions-nous la laisser vivre sa vie sans nous, heureuse et nous l'inverse ? — Parla-t-il plus pour lui que pour nous.

Après tout ce que nous avons fait avec outrance, ne pensant plus à elle, on s'était défoncé à l'alcool, au sexe, mais aussi aux affrontements plus que sanglants. après tout, nous étions et sommes toujours les guerriers les plus craints sur notre territoire et dans la majorité de notre monde. Nous avions les mains sales, nos âmes étaient souillées.

Acceptera-t-elle ce que nous sommes devenus et ce que nous avons été ?

Sommes-nous vraiment dignes de l'aimer et d'être aimés ?

Je ne sais pas quand exactement, nous nous sommes endormis. Mais le reveil fut compliqué, le mal de tête et les évènements de la veille nous percutant de plein fouet, nous mettant tous les trois de mauvaise humeur.

Lorsque nous nous sommes réveillés, nous étions encore adossés au mur devant sa porte, les uns contre les autres. Une couverture nous recouvrait tous les trois. Quelqu'un était passé par là, et avait pris soin à ce qu'on n'attrape pas froid.

Au loin, dans le couloir, on y voyait des servantes en train de chuchoter en nous regardant. On se leva péniblement, en allant dans leur direction.

— Qui a mis cette couverture ?—rugit Abel plus qu'énervé en les voyant rougir

— C'est Mademoiselle Lina qui vous l'a mise avant de sortir tôt ce matin, pour aller courir. Et elle nous a demandé de vous laisser dormir.

— Quelle heure est-il, s'il vous plaît ?—souffla d'agacement Caen

— Il est presque midi Maître Caen — ronronna une des servantes qu'ils avaient baisées plus tôt dans la semaine. Il ne se souvenait même plus de son nom

Ils se partirent ensuite à toute vitesse dans leur chambre afin de se préparer. Il ne leur fallut que 15 min avant qu'ils ne soient tous prêts, dans le hall. Dès qu'ils ouvrirent le lien avec la meute, ils furent submergés par l'angoisse, la peur et l'énervement à travers celui-ci. À peine, nous sommes descendus des escaliers, que c'était l'effervescence dans le grand salon. L'alpha et la Luna étaient avec les familles de Zola, Melinda et Charlotte.

Des la seconde où l'alpha nous a vus, on a su qu'il se passait quelques choses .

— Les garçons, c'est grave. Les filles se sont levée en panique ce matin et… — sanglota la Luna

— Avez-vous vu Lina ?—la coupa l'alpha, le visage fermé, les sourcils froncés.

— Non père —serra les poings Abel — elle est sortie tôt ce matin selon les servantes de notre étage…

— Nous ne l'avons même pas entendu sortir— grinça des dents Caen —nous ne sommes pas dignes d'être les bêta

Mais avant qu'il n'ait pu leur dire quoique ce soit, un des guerriers entra, en sang et en sueur, dans la maison, stoppant toute discussion.

— Alpha, Luna, on est attaqués!!!!Une horde de vagabonds . À la frontière sud… Il y a des enfants..

Mais avant qu'il ne termine, il s'écroula au sol, retenu par l'alpha , du sang s'écoulant de plusieurs blessures sur le sol en marbre blanc. Le regard de la Luna nous suppliant, en larmes . À la seconde, nous nous sommes tous les trois transformé en loup sans attendre les ordres, courant comme des fous à travers la foret.

— Comment n'avons-nous pas pu les sentir?—hurla à travers notre lien l'Alpha

— Je ne sais pas, père —souffla Nathanaël.

— Ramenez la, les garçons— nous supplia Luna Sophie

Mais la discussion fut de courte durée, car l'odeur du sang et des renégats nous sautèrent à la gorge. Au même instant le puissant rugissement venant de l'alpha se fit entendre ce qui figea bon nombre d'entre nous. La dernière fois que cela s'était passée, cela remontait à plus de douze ans.

— En avant les garçons, plus vite !!!—rugit l'alpha

— pitié Déesse… S'il vous plaît, faites qu'il ne lui soit rien arrivé —supplie Abel d'une voix brisée en courant à s'en brisé les pattes.

À notre arrivée, on s'attendait à une véritable boucherie au vu de l'odeur qui était partout autour de nous, mais on fut stoppé et choqué à la sortie de la lisière en voyant le c*****e qui s'offrait à la vue de tous nos guerriers.

Les filles se tenaient là, au milieu de dizaines de cadavres encore fumant, ensanglantées et trempées, encore en pyjama.

Nos cœurs battaient, frénétiquement, tenaillés par l'angoisse, en ne voyant pas tout de suite Lina.

La pluie rendait le sol meuble, faisant des mares de boue et de sang éparpillés, là où il y avait eu des affrontements. Il y a encore quelques heures s'y trouvait une magnifique clairière parsemée de fleurs. C'est sous cette pluie battante que nos regards la trouvèrent.

Notre fille se tenait là, au milieu de ce chaos, telle la déesse de la guerre, tenant dans ses délicates main, un magnifique sabre dégoulinant de sang.

Elle arborait un véritable sourire sadique, alors que son beau visage éclaboussé par le sang de ses ennemis, fixait les trois loups tel un prédateur jouant avec ses proies. Vu les cadavres qui jonchaient le sol à ses alentours, elle était en train de faire un véritable m******e. Elle était essoufflée, trempée et ensanglantée. Ses longs cheveux flamboyants balayés par la tempête, était un mélange de boue et de sang, collé au visage de celle-ci.

Au vu de leurs odeurs de décompositions infectes, c'étaient bien des renégats.

Il y avait au moins une quinzaine de morts, qui parsemaient la clairière. Leurs corps étaient dans un état pitoyable.

Démembrés, déchiquetés. Certains avaient la gorge arrachée, criblés de flèches, d'autres encore coupés en deux.

Impitoyable.

C'était le seul mot qui nous venait à l'esprit. Elles ne leur avaient laissé aucune chance.

Les Trois autres filles étaient encore aux prises avec plusieurs loups quand nous nous sommes jetés, sans réfléchir, dans la bataille pendant que tout les autres étaient comme figés sur place.

— RECULEZ!!!—hurla Charlotte en nous voyant arrivé fougueusement, toutes griffes dehors, mais avant d'en croqué un, on fut stoppé par Zola.

— Lina les a empoissonnés!!! Aconit tue loup, avant même qu'on arrive— souffla Zola en tuant d'un seul coup d'épée l'un de ses agresseurs, lui coupant la tête d'un seul coup faisant gicler son sang de partout sur elle et sur les arbres les entourant.

La pluie avait beau tombé comme des cordes cela ne rendait pas la scène moins dure, ni violente.

— Vous voyez Lina, les garçons ? Elle va bien ?-hurla dans notre lien la Luna

Sans en tenir compte, nous foncions tous les trois vers elle, ses longs cheveux étaient maintenant teintés de sang et de boue tout comme son visage. Les loups, qui l'encerclaient, étaient monstrueux par rapport à sa petite taille. Mais c'est le sourire sur son visage qui nous choqua le plus. On aurait dit qu'elle s'amusait. Elle les regardait tels des insectes insignifiants. Lorsque ceux-ci se lancèrent sur elle pour l'attaquée, elle tua le premier en une fraction de second, lui transperçant le corps de part en part. Esquivant le deuxième en glissant dans la boue, le blessant fortement, mais lorsqu'elle se releva le troisième lui mordit dans un son sinistre, une partie de l'épaule. Le cri de Lina figea tout le monde dans la clairière, son sang s’écoulant inexorablement sur le sol meuble. Son regard ne les lâchant pas, malgré la quantité qui s'écoulait de sa blessure

.

— LINA -hurlèrent-elles toutes les trois. Ce qui décupla leur rage, voulant terminer leur combat plus vite afin de la rejoindre.

Nous avons pû retenir Zola et Melinda, mais Charlotte nous échappa décrochant sa dernière flèche qu'elle tira directement dans l'œil de celui qui secouait Lina. On aurait dit une poupée de chiffon, sous la force du renégat qui serrait de plus en fort la prise sur son épaule faisant gicler son sang, sur les arbres à l'alentour et qui s'écoulait maintenant dans une mare sous ses pieds.

— TUE-LES!! TU N AURAS AUCUNES INFORMATIONS — lui hurla-t-elle en colère.

Nos yeux s'écarquillèrent, devant ses paroles comme tous les guerriers présents. Puis comme ci, elle venait d'en avoir l'autorisation, on la vit se transpercée son bras déjà meurtri, avec son sabre pour finir sa route dans le crane de celui-ci le faisant instantanément tombé raide mort.

Malgré le sang qu'elle perdait, elle se battait telle une lionne. Elle tua facilement le deuxième et avant que le troisième ne l'attaque par derrière afin de lui planter ses crocs dans les cotes, Abel lui arracha la tête.

Il la regardait, la mâchoire pleine de sang, en sa forme de loup noir doté de son regard ambré si intense.

Elle lui sourit tendrement, tout en se tenant l'épaule ouverte et meurtrie.

— Tu es magnifique Abel — lui dit-elle tendrement en lui caressant la tête.

Elle se retourna ensuite vers nous, son regard se posant sur nous deux, Caen et moi avions exactement le même pelage qu'Abel seuls nos regards étaient différents. Nos loups étaient tout aussi imposants et grands que celui de l'alpha.

— Vous êtes magnifiques – murmura-t-elle avant de s'effondrer, mais, Abel qui s'était transformé, la rattrapa tout de suite dans ses bras.

Elle saignait tellement que cela fit une flaque à ses pieds, la pluie lui nettoyant le visage parsemé de gouttes de sang. Abel la serra si fort contre lui, comme ci, il pouvait, rien qu'à son contact lui donner toute sa force. Son regard plongé dans le sien, lui écartant quelques mèches qui s'étaient collées durant le combat.

— Ne meurt pas!!! tiens bon ma Lina-—supplia Abel — le médecin arrive petite souris, reste avec nous !!

— Abel— me souffla-t-elle, aimante— Abel ne t'inquiètes pas, si je dois mourir aujourd'hui, j'en serai heureuse, car ce sera dans ma meute, entouré de ma famille et dans tes bras— murmura-t-elle, le court souffle, en le fixant dans les yeux avant s'évanouir.

— Plus vite Caleb— hurla les trois dans le lien

—Lina ? Lina ? — sanglota Abel, tenant la jeune fille contre sa poitrine

— Elle se vide de son sang, vite Caleb!!!!— paniqua Caen, tous le ressentait à travers le lien, l'angoisse et la peur qui les tenaillait tous les trois ainsi que la Luna et l'alpha.

On pouvait entendre les sanglots, mais aussi les cris d'agonies qui parcouraient la clairière, c'est à ce moment-là, qu'un groupe d'enfant sortirent des buissons en courant, en larmes. Une petite fille, se rua tout de suite sur Melinda, en larmes.

— C'est notre faute !!!!— pleura un petit garçon, trempé.

— Elle nous a dit de nous cachés, et de ne pas venir tant qu'il y aura du bruit— continua un petit rouquin plein de boue

— Elle nous a sauvé des vagabonds, on est parti sans le dire à personne —sanglotât une petite fille , tous comme les autres enfants.

Elles avaient sauvées pas moins d'une dizaine d'enfants, qui accouraient du sous-bois, dans les bras des guerriers.

— On est désolé, on a entendu qu'il y avait des renégats par ici, on voulait les voir — pleura un garçon dans les bras de Caen .

— PAPA!!! PAPA!!!! — Hurla Abel dans le lien, puis se retournant livide vers nous deux, les larmes aux yeux— elle… elle — paniqua Abel — ELLE RESPIRE PLUS !!!!!