À Anne.
« Alla tua onta io porterò di te vere novelle. »
DANTE,
La Divina Comedia, Inferno,
cant. XXXII.
La véhémence de mon désespoir est telle que mon souffle se fait lourd et déchirant.
Mes efforts réunis ne parviennent à briser la paroi de verre qui me sépare de cette abjecte créature s’exerçant à la t*****e sous mes yeux. Mes cris acides et perçants ne réussissent pas mieux à pénétrer ce suppôt de l’enfer.
Mes joues sont empourprées et mon sein nu en proie à des soubresauts irrépressibles.
L’auteur de cet insoutenable spectacle semble n’avoir pour autre but que l’éminent désir de destruction de la matière, sans souci d’ordre moral ou affectif ; un être glacial et indifférent, à la manière d’un monstre mécanique, conditionné pour tuer !
Mes vociférations s’amplifient au rythme des actes barbaresques perpétrés sur cette personne malingre et presque soumise, dont je découvre bientôt avec stupeur l’identité.
Baignée d’un sentiment d’impuissance magistrale, je m’abandonne sitôt à l’inclémence de ma destinée.
Déjà mon corps informe et irrégulier gît à même le sol, alors que ma tête, désormais sans attache, se promène dans les airs de manière inconsciente…
PREMIÈRE PARTIE