Lucianna.

537 Mots
Il vient de prononcer mon prénom et de s’excuser. Deux choses dont je n’ai pas l’habitude. Normalement c’est moi qui m’excuse. Et qui supplie. Et ça fait longtemps qu’E ne m’appelle plus par mon prénom. Il préfère les insultes. Les rares fois où il le prononce, c’est toujours mauvais signe. Pour moi. Je suis là, debout devant ce mec que je ne connais pas. Il est arrivé pile à l’heure. Il m’a scrutée et bordel ce qu’il est beau. J’aurais dû préciser un pas trop beau. Parce que là, ça me met encore plus mal à l’aise. Je l’ai regardé marcher jusqu’à la chaise, j’ai observé le mouvement de ses muscles lorsqu’il a retiré son blouson de cuir. Soudain il s’est approché et m’a attirée contre lui. Avec force et puissance mais sans violence, encore une nouveauté pour moi. Il a posé ses lèvres sur ma peau et je crois que pendant une seconde, juste une, je me suis sentie… presque bien, presque normale. Ni dévastée, ni détruite. Puis il m’a serrée encore plus contre lui et là j’ai paniqué. Je l’ai repoussé. Je sens qu’il m’observe et moi, comme une conne, je baisse la tête, prête à recevoir les coups. E déteste que je lui dise non. Il faut que je me ressaisisse. C’est pour oublier E que je fais tout ça, pour voir s’il reste au moins un millimètre de moi qui ne soit pas totalement démoli. – Lucianna ? Encore mon prénom et cette douceur. Bordel. – Est-ce que tu préfères que je m’en aille ? Pardon je ne voulais pas vous tutoyer. – Non, non. Ne partez pas. Et vous pouvez me tutoyer, bien sûr. Cessez de vous excuser, vous n’avez rien fait de mal. Rien du tout. C’est juste que… – Oui ? Dis-moi. Il s’est discrètement approché de moi et me soulève délicatement le menton pour que je le regarde. Je sais qu’il ne fait que son job mais bon sang ce que j’ai honte. Il doit tout faire pour me satisfaire, peu importe ce que je lui demande. – S’il vous plaît Zac, ne m’emprisonnez plus dans vos bras. – Bien sûr. Il me prend par la main et m’emmène vers le canapé. Il m’y fait asseoir et me regarde intensément. – Tu veux que je t’apporte un verre d’eau, tu n’as pas l’air bien. – Non ça va. Asseyez-vous. – Dis-moi ce que tu attends de moi et je le ferai. Bien sûr, je le paie pour ça. Il porte une sublime chemise en soie noire et mes mains se posent dessus sans que j’y aie songé. Elle est douce. Je pose ma main sur son cœur et le sens battre contre ma paume. C’est si apaisant, si beau. Un cœur qui ne bat pas pour faire le mal. Je déboutonne sa chemise et la fais tomber derrière ses épaules. Il est séduisant, ses muscles sont parfaitement dessinés et un tatouage tribal orne son pectoral droit. Je le dessine avec mes doigts tout en dévorant des yeux ses abdominaux. Il respire doucement tout en m’observant. Tant pis s’il me prend pour une dingue, je le paie et il a dit qu’il ferait ce que j’attendais de lui.
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