Charmes de Scorpion

Chapitre 4

J'ai raccroché le téléphone, Brian était vraiment anxieux et pas très content. Il voulait vraiment aller au bar et même si c'était bon, c'était mauvais aussi car cela signifiait qu'il voulait des mesures extrêmes pour apaiser sa tension... Tout comme moi.

J'ai mis le téléphone portable dans mon sac cette fois et quand j'ai levé les yeux, j'ai vu que les yeux de Parker me fixaient toujours. Ça doit être mal de regarder les autres comme ça, non ? Il semblait surtout curieux, avec un air étrange sur le visage et pas souriant, pas moqueur, pas du tout. Je voulais détourner le regard de lui, mais je ne pouvais pas, j'entendis la porte s'ouvrir, mais je ne pouvais toujours pas le quitter des yeux.

"Hannah, allons-y", a appelé Rafael.

-Dégager.

Le bouton de l'ascenseur n'allait pas encore au garage du sous-sol. Je viens de saluer M. Parker alors que Rafael prononçait son nom en guise d'adieu et nous marchions dans le hall bondé et se vide, j'ai jeté un dernier regard en arrière et il y avait à nouveau le sourire sur le visage de Parker alors que les portes se fermaient et qu'il se dirigeait vers le sous la terre.

Dès que nous avons franchi les portes tournantes, le mouvement de Manhattan nous a submergés. C'était comme si nous vivions dans un endroit isolé à l'intérieur, et sortir et sentir le bruit incessant, l'odeur de pneus brûlés, de fumée et d'essence n'avait jamais été aussi réconfortant après avoir senti l'odeur virile d'Ethan Parker qui ressemblait à de la lotion, de la menthe et… Parker. C'était comme un parfum unique.

J'ai dit au revoir à Rafael qui a pris un taxi et s'est rendu au Mercedes Guardian garé un peu plus loin. Je me suis glissée sur le banc, encore un peu abasourdie lorsque Martin a ouvert la porte, embrassant simplement Brian sur la joue alors qu'il parlait au téléphone avec un de ses "collègues". Mes soupçons étaient qu'il aimait vraiment ce collègue, mais je n'ai rien dit.

L'entraînement a été mouvementé et s'est déroulé rapidement alors que Martin l'a pris durement. Ce n'était qu'une heure d'entraînement, une de moins que ce que nous faisions depuis que nous nous étions mis d'accord. Ma concentration était comme de la merde, tout ce à quoi je pouvais penser, c'était que Parker faisait disparaître ma mauvaise humeur.

Son costume, sa voix, son odeur… La façon dont il m'excitait et m'irritait à la fois. J'ai pris une douche froide dans les vestiaires en mettant les mêmes vêtements que je portais au travail et nous sommes descendus pour trouver Charles à la cafétéria en train de discuter avec des employés.

« Vous êtes terribles ! Mauvaise semaine ? - Demanda Charles en m'embrassant sur le front.

« Mauvaise décennie.

« Tu viens avec nous en voiture ? » Brian a demandé.

-Ouais, j'ai laissé la voiture dans le garage, l'alcool au volant ne correspond pas et au fait, nous sommes tous dans le besoin. Où est Martine ?

-Il est allé chercher la voiture - J'ai haussé les épaules - Allez, j'ai besoin d'alcool et j'en ai besoin maintenant.

***

Nous laissons la voiture au garage, mais pas de chauffeur. Martin nous a accompagnés dans des vêtements discrets pour passer inaperçu. Comme si un homme de presque quatre-vingt-dix ans, avec des cheveux gris à la coupe militaire et plein de tatouages, pouvait passer inaperçu...

The Cave, c'était notre deuxième maison à New York.

Un bar de la classe moyenne à quelques pâtés de maisons de chez nous. C'était un endroit confortable et spacieux avec des tables de billard, une télévision à écran plat de 42 pouces, une scène de karaoké qui ne fonctionnait que les vendredis, samedis et dimanches. Il y avait aussi un espace entre les tables pour que les animadinhos dansent entre les petites tables.

Il y avait toutes sortes de gens dans cet endroit et j'ai adoré ça. Il y avait toujours un gros ventre qui me perdait de l'argent aux fléchettes et dès qu'on mettait le pied sur le bar il lissait sa moustache et tapait sur son portefeuille. Je l'appelais Moustache Joe, et il était toujours là, peu importe le jour de la semaine où je me présentais dans ce joint, il était toujours là. Et c'était bizarre.

Martin est allé s'asseoir là, à côté de Joe avec la moustache, tandis que nous nous sommes tous assis près du comptoir pour regarder le match. Et on boit, on boit beaucoup.

Le match de basket entre les Knicks et les Nets a attiré des malédictions de moi et de mes partenaires au bar, après quelques mois passés à cet endroit, beaucoup d'entre nous nous connaissaient déjà. Nous avons maudit, combattu, dit à l'arbitre de prendre des places qu'il n'était pas censé prendre, discuté avec les adversaires des Knicks avec tant de véhémence que lorsque j'ai fini ma quatrième bouteille de bière à la mi-temps, nous avons décidé qu'il était temps de discuter un peu.

« Plus de bière, princesse ? demanda Troy, notre serveur préféré.

« Trois, juste comme nous l'aimons. Très froid - J'ai cligné des yeux sur le garçon d'un an ou deux de moins que moi, avec des cheveux roux et des taches de rousseur sur le visage, il était si mignon ! - Pour hier.

« Vous ne demandez pas princesse, vous commandez.

"Toi et tes flirts, Hannah, je suis désolé pour ces gars", a ri Charles en s'éloignant. "Et c'est pourquoi je sors avec vous les gars. Cela n'aurait aucun avantage si Hannah n'était pas sexy et n'avait pas des privilèges ou si Brian offrait ses services à moitié prix. En parlant de cela, merci d'avoir examiné les contrats d'achat du nouveau gymnase.

« Nous sommes là pour servir », s'amusa Brian.

Dès que Troy nous a apporté nos bières, Brian a relaté son problème avec le bureau et que et il faisait face à certains des partenaires qui l'exigeaient pendant que Charles et moi l'écoutions. Ses plaintes à propos de cette Miss Clark étaient un peu drôles, car elles étaient toujours accompagnées d'un compliment.

« Tu as déjà couché avec elle ? - Demanda Charles avec un sourire amusé.

-Pas. Mais j'ai offert mes services.

« Je ne peux pas croire que vous ayez fait ça », ai-je ri. « Et vous voulez dire que le célèbre et délicieux Brian Carter Jones a été largué ? Que pensez-vous de votre première fois.

« Je ne vois pas l'humour là-dedans. Elle est tellement sûre d'elle et pleine d'elle-même, elle ressemble à un mur de béton imperméable qui me rend fou de rage.

« Et vous craquez pour elle ?

-Je ne. Ce n'est pas parce qu'elle a des seins incroyables que je craque pour elle.

-Mec, ce n'est pas une question de seins - Charles n'était pas d'accord.

Brian a marmonné quelque chose et s'est remis à boire de la bière, nous ignorant. Il savait que nous avions raison, mais je doute qu'il supposerait quoi que ce soit avant cela.

« Et toi, Charles ? – J'ai demandé en tendant la main et en tenant la sienne – Tu as l'air fatigué ? Quelque chose est arrivé?

"Ed, il a été différent cette semaine," répondit-il. Ed et Charles sortaient ensemble depuis trois ans, il était l'opposé de Charles. Alors que Charles était plus discret et masculin, Ed était beaucoup plus tape-à-l'œil, mais il aimait simplement son partenaire.

-Comment différent?

Brian a échangé un regard avec moi. Nous savions tous les deux qu'Ed était avec Judith et Ivy pour organiser la fête de Charles.

« Il marche loin. Je suis passé à son appartement deux fois cette semaine et il n'était pas là, je n'ai pu lui parler que trois fois sur mon portable... Ed n'est pas comme ça, il m'appelle toujours plusieurs fois par jour et il disparaît tout simplement cette semaine. Je pense qu'il veut rompre avec moi.

« Peut-être qu'il est juste occupé ? - J'ai essayé. C'était Judith qui avait interdit à Ed de beaucoup parler à Charles, parce qu'il ne pouvait lui cacher aucun secret. La présentation de sa nouvelle marque n'arrive pas ? Peut-être qu'il est trop occupé et qu'il a encore des affaires de magazine à faire.

« Si c'était quelque chose avec le magazine, il me demanderait de l'aide. Et pire encore, si c'était le défilé, il ne me demanderait même pas. Cela ne ferait que me remplir de corvées.

-Relax mec, tu es ensemble depuis longtemps - Brian haussa les épaules - S'il devait rompre avec toi, il aurait déjà fini, Ed n'est pas comme ça.

« Je ne sais pas, tu as peut-être raison.

« Charles, Ed t'aime. Quoi qu'il en soit, il ne romprait jamais avec toi – j'ai serré sa main davantage, il a juste souri et a hoché la tête – ça va aller, donne-lui juste un peu de temps.

Mon téléphone portable a vibré dans ma poche et le message d'Ed a illuminé l'écran.

« Nous avons réservé l'espace VIP supplémentaire, vous ne devrez arriver ici qu'après minuit. Trouvez un moyen de garder mon bofe jusque-là. Éd.

"Il est déprimé :( pense que tu vas rompre avec lui. Comment veux-tu que je le tienne ?" H.

« Les hommes… pleins de drame. Je ne sais pas à quel point c'est mignon, si vous partez tard de la maison, il viendra me voir et s'il vient me voir demain, je ne peux pas garantir qu'il arrivera à minuit. Une semaine au sec, voyez mon côté, ne quittons pas l'appartement ou le lit. Éd.

« Rire pour rien, Hannah ? » - Demanda Charles.

"Non, juste un message stupide." J'ai tendu la main à Troy et il a sorti trois autres bières. J'ai regardé une affiche derrière la tête de Martin dans le coin et quand ces fameuses ampoules se sont allumées derrière ma tête – Demain il y a un tournoi de billard ici, qu'en penses-tu Charles ? Nous pouvons former une paire.

— D'accord, ça va être bon, donc je peux larguer Ed s'il décide de se montrer, goûter son propre poison, tu sais.

-Alors peut-être qu'on peut aller en boite de nuit ? – suggéra Brian – Pour l'amour de Dieu, j'ai besoin d'une femme.

-Récupérez votre fierté blessée, c'est super - Charles l'a taquiné et Brian lui a juste donné le majeur - Si nous gagnons, j'aurai des courtoisies à RIH, laquelle veux-tu ?

J'ai dû cacher un sourire suffisant en entendant cela.

— Serait-ce l'Original ? – J'ai demandé en essayant d'avoir l'air décontracté – J'ai vu un contrat aujourd'hui pour le nouveau DJ, il a l'air incroyable et si je ne me trompe pas demain il jouera là-bas.

"Alors ça peut l'être, mais nous allons devoir gagner." Portez une robe courte avec un décolleté, Hannah. En plus de sauter, nous devons distraire les adversaires.

" Tu n'utiliseras pas ma sœur comme une arme de distraction. " Brian fronça les sourcils. " C'est contraire à l'éthique.

« Appelle ton petit ami à b****r, n'est-ce pas ? - Charles taquina en poussant Brian qui se contenta de hausser les épaules, au fait que Clark avait vraiment blessé son ego - Tu as toujours des problèmes avec ta patronne, Hannah ?

Le changement de sujet de Charles m'a surpris. Je viens de le confirmer et quand il m'a mis la pression, je lui ai parlé de la petite dispute de l'après-midi, je ne trouvais pas la question étrange, il me la posait toujours. J'ai trouvé le changement de sujet étrange.

-Je n'arrive pas à croire que tu aies dit ça - Brian a ri comme une hyène accompagnée de Charles - Est-ce que ce refoulement était excité ?

-Probablement.

—Je savais qu'il y avait quelque chose là-bas — Charles touche tu as tapoté mes épaules - je voulais voir vos visages tous les deux excités.

«Je n'ai pas dit qu'il était excité, j'ai dit qu'il semblait me déshabiller avec ses yeux et que j'ai dû utiliser un vibromasseur dans ma salle de bain de service à cause de cela.

« Trop d'informations. » Brian frissonna.

« Comme si tu ne savais pas que j'ai une commode gaie et que tu as utilisé des poupées gonflables pendant ta puberté nébuleuse.

« Je me demande encore pourquoi je t'ai dit ça, marmonna-t-il, je dis juste que ton patron te réduit en esclavage et que tu as toujours le béguin pour lui. C'est bizarre. Seulement dans un sens je suis fier de toi, tu n'as pas baissé la tête devant lui. C'est un changement, petit à petit vous revenez à ce que vous étiez avant.

-Je pense juste que tu dois te détendre Hannah, tu es une femme absurdement belle, et ça ne sert à rien d'être gêné comme ça - Complète Charles quand j'ai frissonné - Tu es jeune, tu dois prendre des risques. Vous ne pouvez pas toujours vivre dans l'ombre, n'est-ce pas ?

J'ai été sauvé par le retour des malédictions des fans alors que ses mots résonnaient dans ma tête.

Le reste de la nuit a été plus qu'amusant. Nous avons regardé le reste du match de basket rejoindre les émeutiers pendant que nous buvions et nous criions dessus. Dès la fin du match, j'ai joué aux fléchettes avec Moustache Joe, qui a perdu cinquante dollars pour moi en me demandant une autre revanche à chaque fois que je revenais. Sérieusement, je commençais à penser que ce type vivait là-bas.

Même si les inscriptions étaient fermées, j'ai réussi à convaincre Troy de laisser Charles et moi participer à la compétition de billard. Il nous a juste demandé d'arriver un peu plus tôt pour qu'il trouve un moyen d'avoir nos noms sur les listes de concurrents.

Nous avons chanté avec des ivrognes, qui semblaient être au plus mal au milieu de la pièce, des chansons tristes et d'amour, faisant pleurer certains pendant que nous nous amusions. C'était presque toujours comme ça que nous procédions, mais ce jour-là était différent. Je voulais vraiment y être, j'avais besoin de cet endroit plein de gens que je connaissais déjà beaucoup pour me sentir en sécurité et bienvenu dans une ville qui m'était encore un peu étrange.

Je ne risquais pas le karaoké, mais cela n'empêchait pas Brian de chanter de sa voix douce qui faisait soupirer certaines femmes. Il a toujours fait ça. Charles et moi avons participé à un concours de billard pour nous entraîner peu après minuit avec des gars machos qui ont parié gros parce que je suis une femme, et ont perdu gros pour la même cause.

Nous avons terminé la nuit vers deux heures du matin. Nous avons suivi les rues avec deux autres Espagnols qui nous ont appris une vieille chanson à eux, j'étais fort avec l'alcool, ce n'est pas tombé facile. Mais cela ne m'a pas empêché d'être grand, de rire et de braver. Brian était comme moi, mais Charles... Le gars n'avait même pas vraiment le vertige et avait bu plus que nous ensemble.

Il vient de chanter avec nous à travers les rues et nous avons dit au revoir au couple, Martin était derrière en train de rire à une distance de sécurité d'une centaine de mètres nous laissant juste profiter. Dès que nous sommes arrivés à la porte de notre immeuble, Martin a appelé un taxi pour Charles.

- J'avoue que j'avais besoin d'un vendredi soir comme celui-ci - dit Brian en jetant son bras autour de mes épaules et Charles - Pour plus de vendredis régis par l'alcool.

Toute la tension s'est dissipée à ce moment-là en le voyant sourire comme ça, s'il était heureux, j'étais heureux, c'était aussi simple que ça et ça marchait comme ça.

« On se voit demain à sept heures ? - Demanda Charles en montant dans le taxi.

-À sept heures.

"Oh. Avant d'oublier, je pense que j'emmène deux de mes amis voir la compétition demain, y a-t-il un problème ? J'ai la légère impression qu'ils vont aimer et être surpris.

Qui ils étaient, telle était la question, puisque tout le monde était invité à la fête.

« A bientôt là-bas, » acquiesça Brian.

***