Je la regardai s’avancer vers moi et j’arborai, ma plus fausse mine désolée toute fois en m’éloignant du poste de commande, elle était tellement rouge de colère qu’on ne pouvait pas différencier ses joues de ses lèvres. Elle se précipita vers l’extérieur en me bousculant au passage, je pris une serviette sur le côté et je m’approchai d’elle.
- Désolé maman pardon, je n’ai pas bien entendu ce que tu as dit, j’étais encore sous le choc à cause de chenille.
- Tu te fous de moi ? en plus d’être conne, tu es sourde ?, c'était un verre et non une chenille. Il n’y a aucun rapport entre la couleur bleue et le bouton rouge, tu l’as fait exprès, je ne sais pas pour qui tu me prends à vouloir me manipuler avec ta fausse mine triste et tes fausses excuses, je sais très bien ce que tu fais. J’ai été une peste bien longtemps avant que tu n’aies vu le jour donc tes manigances à deux balles ce n’est rien, j'en ai fait pire. Et tu peux me croire sur une chose jamais, tu n’épouseras mon fils.
- Si je n’épouse pas votre fils, ce sera parce que je ne l’aurais pas voulu, peu importe ce que vous comptez manigancer, ça ne marchera pas. À la fin de ma phrase, je vis Travish entré dans la pièce et je m’empressai d’essuyer le visage de sa mère mouillée par l’eau. Et comme je l’espérais, elle me repoussa avec force et j’exagérai ma chute sur le Sol.
- Maman ! qu’est-ce que tu fais ? s’exclama-t-il en courant à ma rescousse.
- Regarde l’état dans lequel ta p*****e m’a mise. Je me demande toujours comment tu as fait pour te retrouver avec une fille dont le QI est inférieur à zéro.
- Et c’est pour ça que tu la pousses ? elle aurait pu se faire mal. Et les erreurs ça peut arriver à tout le monde, en plus ce n’est que de l’eau, ça ne va pas te tuer.
- Bébou, dis-je la petite voix en m’accrochant à lui alors qu’il me releva du Sol. S’il te plait, ne parle pas à maman ainsi, elle ne l’a sans doute pas fait exprès, en plus elle est irritée, ça se comprend. Continuais-je dans ma comédie.
- Elle l’a fait exprès, je l’ai vue et le fait qu’elle soit irritée ne change rien. Viens avec, moi dit-il, en se dirigeant vers la sortie. Je laissai la serviette que j’avais dans les mains tombées sur le sol. Dans ta gueule vielle peau. Si elle pense être une g***e, je vais lui montrer que ce mot a été inventé pour moi.
Le reste de la journée mon copain a été au petit soin avec moi pour essayer de racheter le geste de sa mère, et c’était à moi de jouer la copine compréhensive, j’avais remporté une bataille et je m’en réjouissais. Toute fois mes réjouissances ont été de courte durée, une fois de retour en cours le lundi, un vrai chaos m’y attendait. J’ai d’abords eu droit à la version 2.0 de Lone, je vous assure, littéralement, elle a changé du tout au tout, troquant ses lunettes contre des lentilles de contact bleu, sa frange horrible qui retombait toujours sur le front a été dégagé et elle a opté pour une coiffure coupe carrée qui même si cela m’arrache la langue de le dire lui va à merveille. Sa vielle tenue aussi n’était plus, elle avait une nouvelle tenue sur mesure et même des chaussures de marques, elle avait un sac de la dernière collection de Lora Piana comme sac de cours, sérieux, qui faisait ça ?
À sa façon d’agencer ses vêtements, on comprenait vite qu’elle ne s’y connait pas. Cependant, son relooking a fait parler d’elle, on n’entendait plus que son nom dans les couloirs tout au long de la semaine, j’ai même vue des gens lui faire la lèche, c’est à peine si on me remarquait moi, et j’avais l’impression que ce n’était que le début. Et j’étais rouge de colère, je n’en pouvais plus, j’avais l’impression que je disparaissais dans le décor et je n’aimais pas ça, Travish lui s’en foutait complètement, ce fut un calvaire durant toute la semaine, j’avais l’impression qu’on m’avait volé mon monde. Comme ça en une matinée, Kenji se montrait protecteur envers elle et surtout l’embrassait dans les couloirs, il l’assumait, Lone ! avec toutes les filles qu’il y a dans cet établissement il a fallu que ce soit elle, en classe, il avait changé sa place pour la rejoindre au premier banc, mettant ainsi fin à mes différentes contemplations. Je n’avais plus le loisir de pouvoir l’observer pendant le cours.
Vendredi, ce fut pire, quand le prof de littérature est venue, elle a demandé à ce que l’on présente nos poèmes en duo devant la classe, Lone et Kenji on fait partie des premiers à passer, c’était un poème sur elle, il avait Pain tous ses défauts avec tellement de couleurs qu’ils sont devenues des qualités, il a parlé de ses yeux de ses cheveux, du fait qu’elle soit distraite comme si c'étaient les plus belles choses aux mondes, le comble, c'est quant à la fin de son récit la dame émue lui a demandé si c’était son inspiration à lui, il a répondu que oui, mais que c’était un travail de groupe, car il avait pris Lone comme sa muse, et que c’est elle qui s’est chargé des corrections. Il a surtout ajouté qu’il pensait chaque mot qu’il venait de dire, c’était comme une sorte de déclaration devant toute la salle de classe. Avec son intervention, il a rendu tous nos poèmes fade, tout le monde qui passait après lui n’arrivait pas à capter l’attention de l’auditoire. Pouvez vous imaginer que pendant que je parlais les gens chuchotais autour, personne ne disait rien, je n’ai même pas fini ma part du poème et personne ne s’en ai rendu compte. Oui tout le monde m’a ignoré, mais lui aussi l’a fait et je l’ai senti.
Mon weekend fut horrible, je n’ai pas arrêté de penser à ça, et plus le temps passait plus c’était le cas, c’était devenue comme une obsession, car les autres ne le mentionnaient pas, mais moi ça ne quittait pas mon esprit, on était devenue invisible. Layla m’a même dit la dernière fois que Lone a pris ma place dans les nominations de leurs groupes de merdes. Je ne comprenais pas que personne dans la b***e ne fasse mention de ça comme et continuait d’agir comme ci de rien n’était, j’ai même essayé d’attirer leur attention mais Travis m’a répondu « on s’en fou » et les autres n’ont fait aucun commentaire, mais moi, je ne m’en foutais pas, et ça m’obsédais.
Ça fait déjà un mois et demi que ça dure et je crois devenir folle, la semaine dernière, c'était le dernier jour des évaluations séquentielles et comme toujours à cette date, on organise une fête. Comme la dernière fois, j'ai invité Lone et elle m’a humilié devant tout le monde me prenant de haut et m’envoyant balader,
- Je n’ai jamais été intéressé par vos fêtes et je ne le serais jamais. Avait-elle débuté d’un ton condescendant. De plus elles sont Nazes et sans intérêt.
- C’est pour la vie communautaire, tout le monde y va et c’est comme ça nous permet de nous retrouver entre camarade et de passer des moments ensemble. Avais-je répliqué les dents serrées
- Quoi ? maintenant, tu veux passer des moments avec moi ? je rêve ou tu me fais la lèche Isabella. Oh oui, je me suis dit la même chose que vous comment ose-t-elle ?
- Hé. Lone, tu ferais mieux de redescendre d’un cran, personne ne t’a agressé. M’avait défendu Kylie
- Toi le petit toutou, au pieds. Contente-toi d’obéir aux ordres de ton maitre.
- Tu vas me le payer Lone, tu peux me croire que tu vas me le payer.
- Tu ne l’as pas encore compris ? tu n’es plus rien, surtout, tu ne peux plus rien me faire.
Et dans un rire sarcastique, elle était partie. Par la suite les filles m’ont demandé si j’avais un plan en tête pour me venger et je leur ai répondu que non mais que j’y réfléchirais et que le moment venu, on le peaufinera ensemble. Alors, j'ai réfléchi toute la semaine dernière et aujourd’hui, j'ai un plan. Celui qui donne tant de pouvoir à Lone, c’est sa relation avec Kenji, donc si on veut éteindre son pouvoir, on doit s’attaquer à la source, quoi de mieux que séduire son mec et l’expose afin de briser leur relation. Mon plan était brillant, séduire un homme ne devrait pas me dépasser, je suis le rêve de tous les hommes. Aujourd’hui c’est dimanche et je passe l’après midi avec mon boo chez moi, bien évidement mon père n’est pas là, mais ma mère arrivera demain, donc je suis sûr qu’il réapparaitra ce soir.
- Oublie cette idée, je te le dis, tu ne t’approcheras pas de ce mec. A dit Travish aussitôt que je lui ai parlé de mon plan.
- Et pourquoi ça ? ne vois-tu pas ce qui se passe ? u n’as rien compris de ce que je t’ai dit ? je dois lui donner une bonne leçon et pour ça je dois frapper sa relation
- Et moi, j'ai dit non, il n’y a aucune raison que tu te mettes à fricoter avec lui dans le but de le séduire, toute cette guéguerre n’en vaut pas la peine
- On est dans une relation libre, je te rappelle. Je suis libre de voir qui je veux, ou et quand je le désire, je ne te dois rien d’autre que des comptes rendus, je n’ai pas à te demander la permission pour le faire, tu n’es pas mon père.
- Mais je suis ton copain, et cette histoire de relation libre s’arrête là, bientôt, on finit le lycée et on va s’installer ensemble notre relation va prendre une autre tournure, et un jour, on aura des enfants, quelle éducation veux-tu qu’on leur inculque avec cette affaire de couple libre ?
- Tu te fous de moi ? s’installer ensemble selon qui ? quand l’avions-nous décidé
- Je l’ai décidé, on sera majeur, donc on devra prendre nos responsabilités et affronter la vie ensemble
- On n’est pas marié. On ne peut pas vivre ensemble.
- He bien, on le fera, après le bac, j’ai déjà commencé les recherches pour notre futur logement
- Tu te fous de moi. ? et quand comptais-tu m’en parler
- Je le fais là
- Mais non, là n’est pas la question. Tu as planifié toute notre vie sans me consulter et là, tu me l’annonces comme une simple information.
- Tu as raison, là n’est pas la question. Tu n’as plus le droit de fréquenté un autre mec alors ton plan à la con de séduire ce petit prétentieux de merdeux, tu peux bien te le fourrer où je pense. Et là, il ramassa sa veste sur le lit et son téléphone avant de se lever
- Ou tu vas comme ça ? demandais-je en le suivant ?
- Tu es aveugle ou conne ? tu ne vois pas que je me tire
- Mais on n’a pas fini de discuter
- Moi si, je n’ai plus rien à dire donc fin de la discussion.