IL EST À MOI ( de l’autre côté du miroir)

chapitre1.14

Depuis cette fausse rupture publique, il faut dire que j’ai récupéré mon royaume, bon, pas comme je le voulais, mais du moins, il vaut mieux peu que rien, beaucoup de gens se sont rapproché de moi pour m’apporter leur soutien face à l’abjecte double trahison de mon amie et de mon mec, notez l'ironie. Certes, il y a une minorité qui s’est jetée sur Travish, vu qu’apparemment, il est de nouveau célibataire, et ce dernier ne se retient pas de se pavaner avec plusieurs filles dans les couloirs, il joue son rôle de célibataire à fond, cependant moi, je ne peux pas, car je suis censé avoir le cœur brisé, et j’avoue que ça ne me plait pas. Pas que je suis jalouse, ou autre chose du genre, mais j’aimerais aussi pouvoir être aventureuse, je sais qu’il a eu a couché avec beaucoup de filles ces dernières semaines, beaucoup de rumeur ont couru à ce sujet et il me les a confirmés. « Ce n’est que pour le plan bub, je me dois de jouer parfaitement mon rôle » m’avait-il dit une fausse mine désolée placardée sur le visage. Plan ou pas, je sais qu’il prend son pied et pendant ce temps, je devais juste me contenter de lui, et ce, en cachette. Je ne pouvais pas me rendre chez lui, car on avait certains camarades qui vivaient dans la même rue que lui et on ne pouvait pas courir le risque d’être aperçu ensemble. Alors, on était obligé de se retrouver dans les hôtels, une à deux fois pas semaine. On ne dormait même plus ensemble, car jamais mon père n’accepterait que je dorme dans un hôtel avec un garçon, et je ne pouvais pas lui en expliquer les raisons.

Quand les résultats sont sortis, deux semaines après les évaluations, ma mère m’a privé de sortie jusqu’au Nouvel An. Elle n’était pas là, mais arrivait tout de même à me pourrir la vie, l’école envoyait toujours les résultats aux parents par mail, et aussitôt que celle-ci les avait reçus, elle m'a appelé pour m'engueuler comme pas possible et la sentence est tombée et bien évidement mon père a soutenu, je vous ai déjà dit chez nous « personne ne dit non à maman ». Et là, c'était dure, car je ne pouvais plus voir Travish, on passait notre quotidien à l’école à se détester, et maintenant, on n’avait plus la possibilité de se retrouver intimement pour consommer notre amour et ça c’était difficile pour moi, j’avais envie de mais mes envies étaient de moins en moins comblés.

Le jour du départ en congés, on a affiché la liste des groupes d’exposés, presque tous les profs ont donné des devoirs de groupe même le prof d’anglais, c’est comme s’ils ne voulaient pas que l’on puisse profiter des congés ou faire la fête. Les élèves se sont précipités au braillard pour avoir accès à la liste, mais moi, je ne me suis pas précipité, car je connaissais bien mon binôme. « Oh mon Dieu, je n'y crois pas, mon binôme, c'est Travish » dit une fille en passant à côté de moi, je me retournais pour voir qui c’était et mes yeux s’écarquillèrent quand je vis Liliane. Aussitôt mes sourcils se froncèrent et mes poings se serrèrent, Liliane est l’ex de Travish, celle-là même avec qui il avait eu sa première fois. Au début de notre relation, on s’est beaucoup disputé au sujet de cette Liliane, car je pensais qu’il avait encore des sentiments pour elle, il l’avait gardé comme amie, mais je pense qu’à l’époque ils couchaient encore ensemble. Leur amitié s'était arrêtée quand j’ai menacé Travish de rompre s’il continuait de la revoir. Vu que c’est lui qui avait fait cette liste alors, il s’est volontairement mis avec cette salle p**e, et pour ça, il allait m’entendre.

- Bonsoir, c’est toi Lydie ?, entendis-je derrière moi avec un fort accent et aussitôt tous les poils de ma peau s’irisèrent. C’était Kenji, je sentais son parfum dont je maitrisais les fragrances juste derrière moi.

- Bonsoir, dis-je en me retournant avec un sourire coquin qui fana aussitôt que je rencontrai son regard froid. C’est quoi son problème à lui ? oui, c'est moi, et toi, c'est ?, demandais-je en faisant semblant de ne pas connaitre son nom.

- Je suis Kenji, la liste des groupes concernant les exposés à faire pendant les congés a été affiché, et il se trouve que tu es mon binôme.

- Ah oui ?, demandais-je les sourcils tirés vers le haut. Pourquoi ont-ils modifié ? les groupes cette fois-ci, c’est agaçant.

- Vu qu’on a deux semaines de congés, je propose que la première semaine chacun fais les recherches de son côté et que la deuxième semaine, on puisse se voir pour échanger les idées. Dit-il en ignorant ma remarque. J’avais l’impression que je l’agaçais

- Avec tous ces devoirs, je ne pense pas qu’une seule semaine sera suffisante pour tout mètre au propre. Mes notes n’ont pas été bonnes lors des précédentes évaluations et j’ai envie de tout faire pour que celle-ci soit meilleurs.

- Une semaine sera largement suffisante si chacun de nous fait les bonnes recherches de son côté. Persista-t-il. Okay, là, c'était évident, monsieur avait envie de passer le moins de temps possible avec moi. J’essaya un autre sourire avant de dire

- Écoute, pour qu’on puisse travailler ensemble et avoir de bons résultats, on devrait apprendre à se connaître d’abord, car si on se connait mieux, on pourrait sympathiser et travailler dans une bonne ambiance. Donc, on pourrait aller prendre un verre et parler un peu. La bonne humeur produit le bon travail. Ajoutais-je en souriant

- On à pas besoin de se connaitre pour travailler. Et je n’ai pas envie d’aller prendre un verre avec toi encore moins de sympathiser. Au moins c’était dit, de façon claire, très clair même

- Okay. Je vois, est-ce qu’on peut dire cinq jours de recherches individuels et le reste de temps, on pourra travailler ensemble, vois le côté positif des choses, plutôt, on s’y met plutôt, on aura fini et ainsi, tu n’auras pas à supporter ma présence longtemps.

- Ça me va. Je rêve où il n’a même pas essayé de nier, il aurait pu au moins faire semblant et prétendre même par politesse que je m’étais trompé, mais apparemment monsieur n’étais pas du genre à s’encombrer des formalités d’usage.

- Mon booboo. Dit Lone en arrivant vers nous. Et aussitôt, je vis le visage de Kenji rayonné quand il entrouvrit ses bras pour la réceptionnée.

- Ça va-toi ? demanda-t-il en l’embrassant.

- Non. J’ai mal au pieds, on peut rentrer ? tu m’as promis de… elle s’arrêta aussitôt et se tourna vers moi. Je vis la surprise peindre les traits de son visage. Qu’est-ce que tu fais là toi à parler à mon mec ? demanda-t-elle agressivement. Les traits de son visage était dur, elle avait changé du tout au tout en une fraction de seconde. Je ne lui répondis pas me contentant de lui faire un sourire narquois, les bras croisés sur ma poitrine et la mine de défis, si elle pousse le bouchon d’un iota, elle va me sentir passer.

- Calme-toi Lone, elle est mon binôme pour les exposés, j’essaie de programmer avec elle comment on va travailler pendant les congés.

- Ton quoi ? demanda-t-elle en se tournant vers lui. Mais booboo, cette fille est une salle peste, je ne veux pas que tu traines avec des gens comme elle, c’est une vraie p**e et… et… je la vis serrée les dents pour ne pas en dire pluset lui la regardait attendant qu’elle finisse sa phrase, mais elle ne le fit pas et tapa le pied sur le sol comme un enfant capricieux. Il lui fit un sourire tendre et embrassa son front avec tendresse.

- Elle est mon binôme et il faut qu’on travaille et c’est tout. Okay ?

- Hm.

- Lydie, tu me donnes ton numéro ? je vais te contacter et on va programmer des jours si ça te va.

- Oui bien sûr. dis-je en prenant son téléphone pour y entrer mon numéro. Mais ce sera chez moi qu’on devra travailler.

- Et pourquoi ça ? demanda conne… pardon Lone en me regardant de haut. Cependant, je l’ignorai le regard fixé sur son copain.

- Ça te va ?

- On va voir le moment venu. En attendant commence par faire les recherches.

- Okay. Dis-je en me tournant pour partir

- Elle est trop bête, elle va faire baisser ta moyenne si tu te fis à elle, tu vas devoir tout faire seule.