IL EST À MOI ( de l’autre côté du miroir)

chapitre1.20

Il s’éloigna de moi me laissant sur ma faim, j’essayai de le retenir plus près surtout de prolonger le b****r, mais il ne me laissa pas faire, ou plutôt, il ne se laissa pas faire, imposant une plus grande distance entre nous, laissant mes bras ballant dans le vide.

- C’est la tradition, dit-il doucement en venant vers moi avec une bouteille de champagne qu’il ouvrit de façon spectaculaire, m’arrosant même au passage alors qu’il la secouait dans tous les sens sous les feux d’artifices qui devenaient fous dans le ciel, aussi fou que les battements de mon cœur, j’avais la bouche entrouverte, le regard rivé sur lui ou plutôt sur ses lèvres pulpeuses et charnues, rouges cerises à cause du précédent baisé encore luisant de ma salive preuve que je n’avais pas rêvé ce b****r, il avait bien été réel. Il me servit une coupe que je pris toujours dans les vapes.

- La tradition ?, demandais-je la bouche sèche et le visage remplis d'incompréhension, ou voulait-il en venir ?

- Oui, boire du champagne, embrasser une jolie fille, en général, je porte toujours un costume pour l’occasion, mais ce soir, je ne l'ai pas porté, car celui que j'avais commandé a été livré chez mes parents vu que je devais y être aujourd'hui. Le fait qu’il ait dit que j’étais « jolie » et pas « magnifique » ne fus pas ce qui me piqua au vif. Mais le fait qu’il m’ait embrassé juste pour vivre sa fameuse tradition,

- Tu te fous de moi ?, demandais-je en me relevant brusquement. Redéposant la coupe sur la table basse. Et je vis son sourire se faner rapidement, et je crus presque voir de l’incompréhension dans ses yeux. Je me mis à rigoler en secouant la tête de gauche à droite. Tu m’as embrassé juste pour une fichue tradition ? tu n’es pas sérieux !, m'exclamais-je,

- Je ne comprends pas, tout le monde le fait à minuit le Nouvel An. Il avait l’air tellement sérieux que cela me déconcerta une fraction de seconde.

- Quoi c’était tout ? juste pour ça ?

- Écoute, tu es peut-être célibataire parce que tu as rompu avec ton copain, mais moi, je ne le suis pas, je suis en couple. Dois-je te rappeler que j’ai une copine ? il claqua des doigts au-dessus de ma tête avant d’ajouter. Ma meuf, c'est Lone, et ce n’étais qu’un b****r tout à l’heure, pourquoi tu veux te jouer les vierges effarouchées ? demanda-t-il le ton acerbe et j’eu l’impression de me réveiller d’un long cauchemar, ce n’était pas le Kenji tout mignon avec qui j’ai passé mes congés ces derniers jours, il avait pris un ton condescendant avec moi me prenant de haut. Et non, je ne me trompe pas, je le sais très bien, car c’est le ton que je prends très souvent avec les autres. Tu voulais quoi ? qu’après t’avoir embrassé, je dépose un genou au sol pour te demander en mariage ? pas de quoi en faire tout un plat, c'était juste un bisou.

- Tu sais que tu me plais, tu le sais et n’ose même pas me faire croire que tu ne l’as pas remarqué, dis-je en décidant de jouer quitte ou double. Toutes ces petites attentions de ces derniers temps ? ce soir, tu m’embrasses comme ça. J’avais au bout des lèvres « tu me donnes le meilleur b****r de ma vie » et je pesais mes maux, j’avais ressenti cette envie-là de prolonger le b****r, j’avais senti les papillons dans le ventre, j’avais ressenti cette p****n d’envie d’embrasser juste pour le plaisir d’embrasser pas en prémonition d’une b***e, j’avais eu un vrai premier b****r pour une première fois et je trouvais ça sacrément égoïste qu’il balaie tout ça comme ça d’un révère de la main en me parlant d’une tradition à la con. Pour me parler quelques secondes après de costumes champagne et Nouvel An ? tu ne l’as pas fait par envie, mais pour respecter une tradition ?

- Arrête Isabella. Dit-il calmement

- C’EST LYDIE. Hurlais-je de toutes mes forces, sentant la frustration montée.

- Je sais que tu joues avec moi depuis, tu veux me charmer pour me mettre dans ton lit, mais je ne suis pas un garçon facile. Venir maintenant me sortir la carte de, tu me plais ne changeras rien au fait que j’ai une copine formidable, que tu ne vaux pas soit dit en passant et que je ne suis pas intéressé par toi. Et ces petites attentions, désolés que tu l’aies prises de façon spéciale, mais c’est mon naturel, on s’est rapproché ces derniers temps, je ne vais pas le nier, c’est tout à fait normal, car j’ai un cœur et aux vues de la situation que tu traverses, il est tout à fait normal que je t’apporte mon soutien. Ce que j’ai fait pour toi, je l’aurais fait même pour une tierce personne. Tu dois être en sacré manque d'attention pour confondre la gentillesse à l'intérêt, je ne vois pas ce que j’ai fait d’extraordinaire au point de te faire croire que j’éprouve quoique ce soit pour toi. De toute façon peut-être, je n’aurais pas dû, je ne te savais pas si coincée. Je pensais que j’hallucinais, que quelqu’un me pince, j’avais envie de hurler

- Décidément, vous êtes tous les mêmes. Une belle b***e de con. Dis-je en ramassant mon téléphone me précipitant vers l’intérieur où je récupérai mes effets que je fourrai n’importe comment dans mon sac avant d’aller appeler l’ascenseur.

- Isabella, tu n’as pas besoin de partir comme ça, mes mots était peut-être cru, mais c’était la vérité, de plus… je n’entendis pas la suite de sa phrase quand les portes de l’ascenseur se refermèrent sur lui et son air blasé au milieu de son salon de luxe de merde. Alors que je marchais dans son parking jusqu'à mon véhicule les vibrations de mon véhicule ne cessait de m’agacer, je ne sais pas si c’étaient des notifications des applications les appels ou juste les messages. J’ouvris la portière et je balançai rageusement mon sac sur la banquette arrière, je regardai mon téléphone et un message de Travish entra, toujours dans un état de rage, j’ouvris la conversation et sans même prendre la peine de lire ses vingt précédents messages, je me contentai d’envoyer « j’arrête tout » avant cette fois-ci d’éteindre mon téléphone. Qu’ils aillent tous se faire foutre, Travish notre relation Kenji Lone et ce fichu plan à la con. J’arrête tout.