CHAPITRE 9 :
Depuis que LJ est né, il ne m'a jamais appelé maman, mais mère, exactement comme le faisait son père quand il était enfant. Mon mari me manque tellement. Je n'ai jamais pu leur dire que leur père est mort et qu'ils ne le verront jamais de leur vie, je ne savais pas comment leur annoncer une telle nouvelle, je ne voulais pas qu'ils souffrent, et je ne voulais surtout pas me mettre avec un autre homme. Depuis des années déjà, chaque fin de semaine, je leur raconte des histoires sur leur père avec des photos à l'appui pour qu'ils n'oublient jamais son si beau visage. Alors que LJ allait avoir ses 7ans, Carin insistait pour qu'ils fassent une fête à la maison avec son frère et leurs amis. Ils ont alors décidé de faire leurs courses comme des grands au supermarché. Quelques heures après leur départ, LJ revient à la maison en colère contre moi, je ne comprenais même pas pourquoi
C- tu as quoi mon chéri ? Pourquoi tu es en colère contre moi ? Pourquoi tu boudes ?
LJ- où est mon père ?
C- j'ai répondue à cette question plus de mille fois déjà mon amour. Je te l'ai déjà dit
LJ- alors, explique-moi comment j'ai pu voir mon père aujourd'hui au supermarché ? Le plus bizarre est qu'il n'a reconnu ni mon frère ni moi. Et quand on l'a approché, il nous a rejetés en disant qu'il ne nous connait pas et que nous ne sommes pas ses enfants. Comment est-ce possible ?
C- je sais que tu aimes ton père, que tu voudrais le voir tous les jours et être avec lui tout le temps, mais ce n'est pas possible. Il n'est pas là et il ne le sera peut-être jamais
Il s'approche de moi et me montre les photos qu'il a prises de son père aujourd'hui. J'étais restée figée, je pouvais voir l'heure et la date d'aujourd'hui qui y sont. Je lui demande de me laisser le temps de régler un problème avant de lui répondre. Il me laisse et va dans sa chambre en me disant que ce n’était pas juste qu'ils soient sans père. Je revois les photos et je remarque que c'est le même corps, un peu plus amaigri et faible, le même visage, mais je ne sais pas si c'est la même âme. J'ai alors appelé nos parents qui sont venus me voir illico presto. Je leur expose la situation et les hommes décident d'aller le chercher. Ils l'ont cherché partout, mais aucune trace de lui nulle part. C'est comme si les enfants venaient de voir et de prendre en photos un fantôme. J'ai dû encore inventer quelque chose pour calmer les enfants. Quelques jours plus tard, il vient de lui-même à la maison, à la recherche de je ne sais quoi. J'étais débordée de joie, même si ce n'est pas le même regard. Chose étrange, il ne me reconnait pas, même si moi je sais que c'est lui, c'est Ledba, c’est mon mari.
L- qui êtes-vous ?
C- c'est une blague ? Tu veux me dire que tu ne me reconnais pas? Je suis ta femme
L- je ne te reconnais pas, et je ne crois pas avoir des sentiments pour toi non plus
C- ouais, aucun doute, c’est bien toi, c’est Ledba ADEWALE ; toujours aussi direct et agaçant. Si tu ne te rappelles pas de moi, alors que fais-tu ici? Comment tu y es arrivé ?
L- j'en sais rien moi. Un homme avec qui je vivais me dit soudainement qu'il ne veut pas de problèmes, que je devrais rentrer chez moi. Je ne comprenais rien de ce qu'il disait. Il me dit que je n'ai pas de grosses séquelles et qu'il fallait juste booster un peu mes souvenirs, mais là aussi, je n'y comprends rien. Il m'a déposé ici et est reparti. J'ai la sensation la plus bizarre, je me sens vraiment très à l'aise et en sécurité ici, même si je ne te connais pas
C- ce sentiment est normal parce qu'ici, c'est chez toi. Je suis tellement heureuse de te revoir en forme
Je me jette à son cou et l'embrasse partout. Il me repousse en me disant qu'il ne me connait pas et qu'il est sûr qu'il a un engagement avec une femme quelque part. Je me calme alors et commence par lui parler encore plus calmement
C- tu peux entrer et t'asseoir
L- tu ne comprends pas ce que je te dis n'est-ce pas ? Je ne te reconnais pas. J'ai la forte sensation que j'ai une femme quelque part et qui m'attend sûrement, mais je ne sais où est chez moi.
C- qu'est-ce qu'ils t'ont fait mon chéri ? Comment est-ce possible que tu ne te souviennes pas de moi, ni de ta maison ?
L- tu portes une alliance au doigt, je suppose alors que tu es mariée. Je ne voudrais pas être ici au retour de ton mari, je n’aime pas les ennuis
C- il n'y a aucun doute, c'est bien toi. Mais ton cerveau est complètement HS
L- montre-moi la porte de sortie stp
C- viens, je vais te faire visiter la maison, peut-être que quelque chose te reviendra
L- je n'en ai aucune envie
C- qu'est-ce que tu crois que je veux faire de ton avis? Suis-moi. Plus vite on fera cette visite, plus vite tu pourras t'en aller si tu veux
L- alors, après toi
Je lui montre son bureau, la cuisine, mais il n'a pas l'air intéressé
L- qu'est-ce que tu essais de faire?
C- je suis ta femme Ceni, nous avons deux enfants Carin et Ledba Junior. Et toi, tu t'appelles Ledba ADEWALE
L- où sont-ils ?
C- à l'école. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est difficile pour nous tous de vivre sans toi
L- pourquoi je ne me rappelle pas de vous?
C- donne-toi du temps, on y arrivera ensemble. Fais-moi juste confiance
L- sans rire, je ne fais confiance à personne, absolument personne
C- décris-moi un peu la maison dans laquelle tu étais avant de venir ici aujourd'hui ?
L- j'en sais rien moi. Il y avait beaucoup de personnes qui n'ont pas l'air de rendre compte à quelqu'un de quoi que ce soit
C- est-ce que quelqu'un t'a reconnu?
L- oui je crois, il m'a appelé par le nom que tu viens de dire et il m'a dit qu'il était un ancien employé, rien de plus
C- si c'était un ancien employé, comment a-t’ il pu oser te cacher alors qu'il savait que tu avais été déclaré mort? Tu connais son nom?
L- j'étais déclaré quoi?
Je ne lui réponds pas et je continue avec lui la visite de la maison. Je lui montre chambre par chambre. Dans la chambre de chacun des enfants, il y avait ses photos partout accrochées. Il a souri. Je connais trop bien ce sourire, c'est celui qui me faisait fondre, qui me redonnait et me redonne actuellement la joie et l'espoir
L-je te demande pardon, mais je n'ai aucune idée de tout ça
C- ce n'est pas grave, on va trouver une solution, comme toujours
L- comme toujours ?
C- rire, tu n'as aucune idée des plans machiavéliques qu'on faisait dans le passé
L- parle-moi de nous
C- la version courte ou celle longue?
L- je n'ai rien à faire, donc j'ai tout mon temps
Je l'amène alors dans notre chambre et je lui explique tout ce qui s'est passé depuis le début de notre histoire jusqu'au jour où les enfants l'ont vu au supermarché. Je ne lui ai pas parlé de Carin parce que je ne sais pas comment il allait réagir même si son cerveau est vraiment fichu. Ça fait drôle de dire que son cerveau est vraiment fichu. Riiiiiiire. Je finis de lui faire le récit de l'histoire et il commence par faire une crise de nerfs. Le temps que je lui amène de l'eau, il s'est déjà évanoui. Je l'ai amené à l'hôpital et j'ai demandé aux parents de nous rejoindre aussi vite que possible. Il n'est pas question que je supporte cette angoisse seule. A l'hôpital, il a été mis dans le coma parce que son corps ne répondait pas au traitement. Tout le monde était à la fois heureux et triste, mais on gardait espoir de le revoir. Il a passé 3 mois dans le coma avant de se réveiller. Je priais pour qu'il me reconnaisse ou au moins qu'il se souvienne de ce qui l'a conduit à l'hôpital. Vous devez remarquer que chaque fois qu'il y a embrouille, j'appelle nos parents. C'est tout simplement parce que je n'arrivais pas à supporter ce qui m'arrive seule, en plus ils ont le droit de le savoir parce que ça les concerne aussi même s'ils ont voulu me caser avec d'autres hommes. Dès qu'il ouvre les yeux, je me sens emportée par une grosse vague de joie parce que son regard n'était plus celui d'un sans souvenirs, mais celui du Ledba d'il y avait 7ans
L- les hôpitaux sentent l'horreur et la mort
C- est-ce que tu te souviens de moi, de nous, de toi-même ?
L- je ne devrais pas? Il se passe quoi? Nous sommes dans un film d'horreur où je t'ai plaqué pour une autre femme? Rire. Vous faites une de ces têtes, il faut voir vos têtes pour comprendre ce que je dis.
Il part de plus fort dans un éclat de rire qui fait rire tout le monde, il est revenu. Ma joie était sans précédent, mon corps entier tremblait de joie. Son frère m'aide à m'asseoir. Les câlins pleuvaient de partout. Ses amis, ses parents, mes parents, tout le monde était là, tout le monde était heureux de le voir, de le revoir. Mais une chose étrange que j'ai remarquée est qu'il laisse entendre quelques mots en anglais dans ses blagues. Cela m'intrigue parce que Ledba déteste les anglais et leur langue. Son frère lui explique tout ce qui s'est passé sans parler de Carin, ou de la mort d’Eva et d'Océsia.
L- où est mon fils?
LJ- je suis là père. Tu es rentré finalement nous voir. Je croyais que tu ne rentrerais jamais. Tu as une mission top secret ici ou bien tu as été renvoyé?
L- renvoyé?
LJ- mère dit que tu es un agent secret et que tes missions t'obligeaient à rester loin de nous et à ne pas venir nous voir
Ledba me regarde et sourit. Il serre LJ Très fort dans ses bras
L- je n'ai pas été renvoyé, mais j'ai donné ma démission
LJ- pourquoi? Mère t'a menacée
L- rire, non. J'ai juste compris qu'il y a des choses bien plus importantes que le travail. Des choses pour lesquelles je sacrifierais tout et n'importe quoi et pour lesquelles je donnerais ma vie sans aucune hésitation. Je te promets que plus jamais je ne vous quitterai, je te le promets mon champion
LJ- je suis le premier à te voir, Carin viendra te voir dès qu'il rentrera de l'école
L- c'est qui Carin?
LJ- tu ne le connais pas? C'est mon grand frère, le meilleur du monde. Il est à l'école ce samedi de bonheur
C- je dois te parler Ledba
LJ- je t'écoute mère
C- je parlais de ton père chéri. Tu peux nous laisser seuls stp?
LJ- bien sûr. Je reviendrai avec Carin
Les autres aussi sortent tous pour nous laisser discuter tranquillement
L- toi, tu as beaucoup de choses à me dire. C'est qui cet enfant dont il parle ?
C- Promets-moi d'abord que tu ne vas pas t'enflammer
L- je t'écoute
C- Carin est le fils d'Océsia
L- tu peux répéter ce que tu viens de dire ?
C- je l'ai adopté légalement
L- tu as fait quoi? Comment est-ce possible ? C'est le fils d'une folle sans comparaison. Pourquoi diable est-ce que c'est toi qui t'en occupe et non sa dégénérée de mère ?
C- elle est morte, quelques jours après ta disparition
L- comment c'est arrivé ? Que s'est-il passé ? Tu y es pour quelque chose ?
C- ce n'est pas moi qui ai fait ça, j'en suis incapable et tu le sais. Elle s'est fait tuer par l'autre folle d’Eva alors qu'elle venait de se repentir et allait partir avec son enfant. J'ai dû adopter ce gamin parce les parents de Océsia l'avaient abandonné dans un orphelinat miteux. Pour eux, cet enfant serait un déshonneur pour leur famille alors qu'ils en avaient la garde. Je ne pouvais pas le laisser dans cet endroit sans rien faire alors que je pouvais l'aider. Sa mère a fait des erreurs, mais ce garçon n'a rien à y voir. Et si tu y penses bien, elle a toujours voulu avoir un enfant de toi, c'est grâce à cela qu'elle m'a fait une insémination artificielle. Je te demande pardon mon chéri, mais mon cœur n'a pas pu abandonner cet enfant
L- et si cet enfant prenait les sales comportements de sa mère ? Pourquoi diable tu ne pouvais pas lui trouver une famille toi-même ?
C- parce que sa mère, elle était folle, mais elle était mon amie. Je ne l'ai pas fait pour cette fille qui nous a détruits autrefois, je l'ai fait pour cette fille qui était mon amie, mon soutien en tout. Si tu me demandes de l'abandonner, je le ferai, mais une partie de moi sera brisée
L- tu es déjà trop attachée à cet enfant, je ne peux pas te l’enlever. Sois tu es bête, sois tu es la femme la plus adorable et sensible que je connaisse. Je suis sûr que si c’était un enfant de moi que j’avais avec une maitresse, tu ne l’aurais jamais accepté
C- c’est très différent avec l’enfant d’une maitresse
L- je pense que tu as bien fait de le prendre avec toi. Comment pouvaient-ils abandonner leur sang de cette manière ? C’est cruel. Quand je pense que cet enfant aurait pu être le mien
C- merci mon amour, tu es le meilleur mari du monde. Et oui, il aurait pu être le tien
L- je suis parti plus de 7ans, j’imagine que tu t’es engagée avec un autre homme. Tu es toujours aussi belle
C- jamais de la vie je ne m’engagerai avec un autre homme
L- tu sais, je ne vais pas t’en vouloir. C’est ton droit de refaire ta vie avec qui tu veux quand on t’annonce que ton partenaire est mort, et depuis plus de 7 ans en plus
C-je ne me suis engagée avec personne. Il n’y a eu que toi, mon premier et mon dernier amour, le seul qui pourra voir ma nudité. Il n’y a même pas eu un coup d’un soir avec un autre, aucun autre homme ne pourra jamais me toucher. Je t’aime tant
L- tu es sérieuse là ?
C- je te le jure
L- je ne sais pas quoi dire, tu es juste exceptionnelle, une femme magnifique, forte, fière et digne, et très déterminée, unique. Je suis vraiment fier d’avoir une femme aussi remarquable comme toi
C- tu m’as tellement manqué
L- ah l’amour ! On n’en finira jamais d’en parler. Que ne ferais-je pas pour te le prouver ? Beaucoup de choses, comme la mort, peuvent penser nous éloigner l’un de l’autre, mais aucun sabre, aussi tranchant soit-il, ne pourra trancher notre amour. Veux-tu bien dire à ce petit qui t’habite que je l’adore et l’aime de tout mon cœur ? Maintenant encore plus. Toi aussi tu m’as beaucoup manqué
C- quand ils nous ont annoncé le crash de ton avion, j’étais dévasté et………..
L- quel crash ? Quel avion ? De quoi est-ce que tu es en train de parler ?
C- ne me dis pas que ton cerveau n’est pas au complet
L- mon cerveau est intact, je veux juste comprendre de quoi tu parles
C- tu te rappelles au moins du jour où tu devrais effectuer ton dernier voyage et que je devrais rester avec les gardes du corps chez nous ?
L- malheureusement, oui
C- les autorités sont venues nous dire que ton avion avait fait un crash et qu’il n’y avait aucun survivant
L- si seulement tu savais tout ce par quoi je suis passé pour finir par perdre la mémoire, si tu savais
C- c’est après le crash que tu t’es retrouvé avec des souvenirs en moins ?
L- je n’avais jamais pris ce vol
C- c’est une blague ? Comment est-ce possible ? Je te jure que ton nom a été cité par ceux des victimes
L- tu te rappelles que je voyageais sans les gardes du corps ?
C- oui, tu voulais être libre un moment et respirer tranquillement sans eux
L- eh bien, c’était une grosse erreur de ma part parce que je m’étais fait enlever à l’aéroport
C- Seigneur, qui a bien pu faire ça ? Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sure que ce n’était pas Océsia. Elle aussi était dévastée par la nouvelle de ta mort
L- ce n’était pas elle cette fois, mais Eva. Je suis devenu la balle de pingpong entre ces deux folles. Tu n’imagines pas l’enfer que j’ai vécu
C- Eva ? Comment est-ce possible ? Elle est morte quelques jours après ta soit disant mort
L- c’était les 6 années les plus horribles de ma vie, loin de chez moi, loin de ma famille, loin de ma vie, loin de mes souvenirs
C- que s’est-il passé ?
L- je me suis fait enlever par des hommes qu’Eva avait payés pour le faire. Ensuite, un autre s’est fait passer pour moi dans le vol pour ne pas éveiller les soupçons. Elle ne faisait que me faire du chantage, elle me droguait, elle me torturait, juste pour me faire regretter le fait de m’être marié avec une autre femme qu’elle. Dès qu’elle est morte, ses hommes m’ont vendu au marché noir en Suisse. Je ne pouvais pas me défendre parce que je n’étais pas lucide et j’étais trop faible pour faire quoi que ce soit. Une fois là-bas, j’ai été vendu aux enchères. Tu imagines, moi, vendu aux enchères. Une femme d’affaires riche m’a acheté et m’a réduit en employé de maison, celui qui est bon à tout faire. Une fois seul avec une occasion qui se présente très rarement, je me suis enfuit de chez elle, mais je me suis trop vite fait chopper par la police à cause d’absence de mes papiers et le fait d’avoir été déclaré mort ne m’a pas aidé.
A je ne faisais que pleurer, je ne pouvais pas m’en empêcher
L- une fois en prison, ils avaient voulus me juger, mais je me suis donné la peine de leur expliquer que j’étais un employé de maison et que je m’étais perdu. Je croyais que ça allait m’aider, mais cette bonne femme est venue aggraver mon cas en argumentant que je n’étais qu’un voleur et que je lui avais pris ses bijoux et que je m’en allais avec. Je fus condamné à 20 de prison, aussi banalement que ça. Après 3 ans passés en prison, j’ai miraculeusement été désigné pour rejoindre l’armée, mon calvaire allait bientôt prendre fin. Enfin, c’est ce que je croyais
C- comment ?
L- après quelques semaines, j’ai été désigné, avec une dizaine d’autres jeunes recrus, pour participer à un programme. Ils nous droguaient, nous formaient comme des machines à tuer. La plus part était mort, et il ne restait plus que 4 dont moi, une femme et deux autres hommes
C- vous avez réussi à vous enfuir ?
L- et aller où à ton avis ? Tu essais et tu es mort sur le champ. On continuait de suivre la formation, mais mon cerveau à céder et j’ai perdu la mémoire. Dès qu’ils l’ont compris, ils ont senti que je n’étais plus utile, d’où, le besoin de se débarrasser de moi. Ils m’ont alors déposé dans un bateau par hasard, et je me suis échoué en Afrique, et comme par magie, au Bénin. J’ai été récupéré et soigné par un étranger. Je ne me rappelais de rien du tout, même pas de mon simple nom. C’est bien après des années plus tard, que j’ai rencontré la personne qui m’a abandonné devant notre maison
C- je ne peux même pas imaginer tout ce que tu as dû endurer
L- ne sois pas triste pour moi. Je me suis formé, j’ai découvert un autre monde, une autre vie. Ne sois pas triste stp
C- c’est tellement injuste.
L- écoute ma belle, en toute chose, malheur est bon. Si cette folle ne m’avait pas fait enlever, sois certaine que je serais vraiment mort, et ma si belle et tendre femme serait toujours sans mari. Ce serait trop triste pour les enfants et toi, et c’est pour toi que j’ai survécu, et surtout pour LJ
Je reste pleurer dans ses bras jusqu’à m’endormir. C’est le soir que je me suis réveillée à la maison autour de ma famille. Dans la semaine, nos parents ont organisée une fête en l’honneur de sa grande résurrection et pour remercier le Seigneur pour sa grâce. Mon mari reprend ses activités dans le calme et il y va à son rythme. Enfin, mon mari m’est revenu et est de nouveau à sa place, parmi les siens. Les enfants étaient aux anges, et on n’a jamais dit à Carin qu’il n’était pas notre fils biologique. Quelques mois plus tard, le médecin m’apprend que j’étais enceinte de deux semaines. En mon for intérieur, je priais pour avoir une fille, alors que lui voulait avoir deux garçons ou un tout au moins
C- il y a déjà assez de garçon dans cette maison
L- je ne vois pas où est le problème
C- il faut aussi des filles
L- elles sont d’un ennui mortel
C- espèce de rabat-joie
L- si seulement tu savais ce que je te fais actuellement dans ma tête, tu fuirais
C- et que me fais-tu dans ta si grosse tête ?
L- tu es sûr que tu veux le savoir ?
C- bien sûr
L- là, je t’ai déshabillée carrément tu vas aimer si je faisais cela en vrai, mais tu risques de fuir
C- et pourquoi je fuirais ?
L- parce que je n’irai pas de main morte. Si je devrais le faire, je te baiserai comme une bête
C- et pourquoi tu ferais ça ? Je ne t’ai rien fait à ce que je sache
L- Oh, c’est juste pour mon propre plaisir que je le ferai
C- imagine que tu fasses ce que tu dis vouloir faire, et tu éjectes le bébé. Rire
L- ce qui le fabrique ne peut plus le tuer
C- disparais de ma vue
Il s’en va avec un ricanement vraiment agaçant. Quelques mois plus tard, je vais à l’hôpital pour faire une échographie pour voir l’état de mon bébé, et surtout, connaitre le sexe du bébé. Le médecin m’apprend que les enfants étaient en bonne santé, j’allais avoir des jumelles. Riiiire. C’est exactement tout le contraire que mon mari veut, il va faire une sacrée tête quand je lui apprendrai la nouvelle. Je suis trop contente, on fera autant de filles que de garçon dans cette maison. Il va me tuer s’il l’apprend
C- c’est qui l’homme le plus doux du monde ?
Il s’arrête un moment, regarde derrière lui avant de me répondre
L- est-ce de moi que tu parlais ?
C- non non, je parlais de mon grand père
Il éclate de rire et m’embrasse sur la joue avant d’embrasser mon ventre
L- c’est vrai que je doux, je le sais. Tu veux quoi ?
C- c’était juste pour te souhaiter le bienvenu
L- ouais c’est ça. Accouche. Je sais que tu veux autres chose en retour ou alors que tu veux me dire autre chose
C- j’ai une nouvelle pour toi
L- bonne ou mauvaise ?
C- tout dépend de comment tu vois et prends les choses
L- je t’écoute
C- imagine cette belle maison avec autant de fille que de garçon
L- c’est quoi ce charabia que tu me chantes ? Il n’y a pas de fille dans cette maison
C- on va avoir deux filles, tu te rends compte ? Deux mini moi
L- Et moi, je me demande ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter d’avoir trois personnes agaçantes à la fois dans une même maison. Je vais prendre mon bain et boire en la santé des futurs problèmes à naitre
C- les filles ne sont pas des problèmes, bien au contraire
L- ouais ouais, on en reparlera quand elles atteindront la puberté. J’espère que je serai en voyage et que tu y feras fasse seule
C- et moi, j’espère que tu te tromperas et que tu verras que les filles seront plus calmes que les garçons
L- dans quel pays tu as vu une fille plus sage qu’un garçon ? Un seul regard d’un imbécile et pafff, elle devient maboule.
C- comme toi et moi à l’époque
L- mais après ces filles, tache de ne plus tomber enceinte, parce que tu risquerais d’en prendre soin seule
C- tu vas rester même après 12 grossesses après celle-ci parce que je ne me fais pas les enfants toute seule
L- je ne vais même pas essayer de discuter sur ça avec toi. Je peux me lever ?
C- ouais, si tu veux. Tu n’as pas l’air content alors que c’est la première grossesse où tu es vraiment présent
L- alors, qu’elle soit la dernière. Ce n’est pas que je ne suis pas content, je suis juste un peu déçu
Durant cette période de grossesse, j’ai fait baver tout le monde y compris les enfants. Ce qui est amusant est que j’adore les faire chier, et ils n’ont pas d’autre choix que de me supporter. Je fais le bébé juste pour les agacer.
L- pitié chérie, par amour pour Dieu, arrête avec ça. Tu es si capricieuse
Je lui fais une moue de bébé avant de lui répondre
C- et tu crois que c’est de ma faute ? Je ne fais pas exprès tu sais ? Si tu étais à ma place, tu allais faire pareil ou même pire
L- qui a supporté tes caprices pour LJ ?
C- personne. Tu n’étais pas là, donc il était hors de question que je sois un poids pour les autres
L- et pourquoi c’est avec moi que tu fais ça ? C’est injuste
C- tu en es le père, t’as oublié ça ? En plus, tu m’es tellement inutile
L- merci, c’est très charmant de ta part
Car- dis papa, est-ce que tu as faim ?
L- comme si tu savais préparer
Car- ne me sous-estime pas papa, je suis un cordon bleu moi
L- et tu veux préparer quoi ?
Car- toi tu veux quoi ?
L- des lentilles
Car- disons que tu vas manger des nems au poulet. C’est plus simple et plus rapide
L- c’est quoi cette chose que tu veux me faire manger ?
Car- tu as une autre idée pour manger ? Tu n’as pas le choix
L- et depuis quand je n’ai plus le choix pour manger ce que je veux chez moi ?
LJ- depuis que………..
Il me regarde et regarde mon ventre
Car- depuis que maman crache partout dans la maison. Si tu ne veux manger ce que je vais préparer, alors…
LJ- tu seras obligé de manger de la salive de grand-mère
Ils partent tous dans un éclat de rire qui me fait me sentir vraiment impuissante. Je fais ma moue de bébé trop mignonne, et je fais un geste de douleur et garde mon ventre, juste pour prendre ma revanche sur eux. Ils viennent tous s’accroupir devant moi et s’excusent en me demandant ce que voudrais qu’ils fassent pour moi, pour se racheter. Ils sont trop mignons. Bientôt , j’accouche de deux belles filles. Abdelle et Abdella.