XI Une semaine plus tard, Charles partit en convalescence. Il ne devait rentrer qu’après les vacances de Pâques. Je le vis, un petit sac à la main, pâle et les yeux cernés. Il m’embrassa. Quant à Nourmahal, je gardais un souvenir amer de sa brusquerie et, plus amère encore, l’image auprès d’elle de Milondré. Il me vint alors une mélancolie qui ne me quitta guère pendant les jours de la Semaine sainte et qu’augmentèrent encore les longues heures passées à la chapelle. Rien de plus poignant que cette liturgie de la Passion. Tous les soirs, la sortie de classe étant un peu avancée, nous récitions le Chemin de croix, agenouillés devant les effigies du Divin Supplice. Nous suivions le Christ dans sa marche au Calvaire ; avec les Saintes Femmes nous essuyions la sueur de son visage et le sang


