L'amour n'a pas besoin d'être parfait il a juste besoin d'être VRAI.
Il faisait beau, une journée ensoleillée, j'étais allongée sur le transat au bord de la piscine. J'étais soulagée, heureuse et comblée. J'avais le sourire aux lèvres. Nous étions à Saly. Je ressentais ce sentiment de liberté, ce bien-être, ce soulagement, cet apaisement. C'est fou tout ce qu'on peut ressentir en étant loin de Dakar, quand on s'éloigne de ce stress quotidien, de cette pression, de cette atmosphère...
Je pensais à Moustapha, je n'étais là que depuis quelques heures et il me manquait déjà. Je ne voulais pas m'éloigner de lui mais il a tant insisté pour que j'accepte de faire ce petit voyage avec Magui et les filles. Je ressens un bien fou.
Je sentais un regard sur moi. J'ouvre les yeux et vis Magui. Elle me fixait, elle me sourie et se lève aussitôt. Je ne comprenais pas ses regards pressants sur moi. Le fait qu'on me fixe me m'était mal à l'aise. Mais elle...dans son regard il y avait quelque chose...autre chose qu'un regard normal, quelque chose que je n'arrivais pas à desceller. Son regard me donnait d'énormes frissons dans le dos. Je ressentais...
...: Hey tu penses à quoi?
C'était Anna, une cousine de Awa. Il y avait deux cousines à Awa: Anna et Mariama qui s'étaient jointes à nous. Et j'avais aussi invité ma femme Zahra.
MOI: Rien d'important
Awa: Tu l'aime à ce point?
Elle me lançait des regards complices.
Je la toise.
Zahra: C'est juste que parfois elle quitte ce monde pour un autre.
MOI: ...
Mariama: Laissez la. Aïcha on disait qu'on devait faire une petite promenade à la plage.
MOI: Allons y!
La maison était assez grande: elle appartenait à Magui. Elle était simple et bien décorée, elle donnait sur la mer. C'était magnifique.
On marchait sur le sable, je humais cet air frais, j'écoutais le bruit des vagues, j'admirai cette vue splendide, j'étais détendue. Les filles couraient partout. Je les regardais en souriant, le fait de les voir aussi heureuses me donnait le sourire.
On se jetait de l'eau, on jouait à noyer l'autre c'était amusant et formidable. La nuit, on se faisait une piscine party. C'était le meilleur week-end que j'avais passé.
J'avais passé de très bons moments avec elles. Le séjour était assez court mais quand même inoubliable.
Mon beau-père se préparait pour son voyage quand je suis rentrée de Saly. Il va beaucoup me manquer, en si peu de temps je m'étais attachée à lui. Je lui avais donné une place importante dans ma vie et dans mon coeur. Il l'avait aussi mérité car c'était un homme bon. Je le regardais des fois parce que je n'y croyais toujours pas. Peut-être que c'est normal pour certain mais pas pour moi. Je prends le fait de vivre, d'avoir un "père" comme une grâce de DIEU.
Je n'ai jamais ressenti le besoin d'avoir un père à mes côtés même si certains pensent que c'est impossible. Ma mère a disons su combler les deux côtés. Je n'ai jamais réclamé un père ni eu une pensée pareille car ça serai un peu égoïste de ma part avec tout ce que ma mère a fait pour moi. Avoir un beau-père c'est juste un plus pour moi.
Ma mère et moi sommes allées chez ma grand-mère le temps que mon beau-père revienne. J'ai toujours vécu avec ma grand-mère et mes tantes, mais à l'âge de huit ans j'ai déménagé avec ma mère. Je suis très proche de chacun d'eux, il n'y pas de barrière. Mes tantes sont les grandes soeurs que je n'ai jamais eu. Et mon oncle Babacar, un grand frère formidable. Toute la famille était réunie, il y avait une belle ambiance.
Je devais me reposer car j'avais cours le lendemain. [ Dans cette nuit silencieuse, la lumière tamisée de la lune éclairait la chambre, nous rions aux éclats. Cela faisait longtemps que je n'avais pas partagé de si bons moments avec ma mère. Depuis son mariage je n'ai pas pu dormir avec elle et avoir de si belles conversations la nuit. C'était ma raison de vivre, mon souffle de vie. Je m'endormie à ses côtés avec comme dernière image son sourire sur son splendide visage.
Les rayons du soleil me tirent de mon sommeil, il était tôt. Je regardais ma mère, elle dormait paisiblement. Je lui fis un bisous pour la réveiller en même temps. Mais elle ne bougeait pas. Le rythme de mon coeur s'accélèra. En une seconde tant de choses traversa mon esprit. Je la secoua. Son corps était froid.
MOI: Maman...
Rien.
Elle resta inerte. Mes yeux s'embrouillèrent de larmes. Je ne comprenais plus rien et j'étais perdue.
MOI: Maman...
Je tremblais de partout, ma respiration devenait lourde, je commençais à étouffer. Je faisais ce que je redoutais le plus. Je mis ma main sur son coeur et...
Aucun battement
Je m'éloignais et je criais. La porte s'ouvrit sur mon oncle Babacar et mes tantes. Je les regardais apeurée.
Babacar: Aïcha qu'es-ce-qu'il y a?
Ils n'ont pas tardé à comprendre. Ma tante me prit dans ses bras, je me débattais.
MOI: MA-MAAAAN
Je ne me contrôlais plus, je suffoquais. Je ne sentais plus mon corps, ni mon corps, ni mon coeur d'ailleurs. Je commençais à perdre conscience et puis plus rien...
Quelqu'un me caressait la tête. Je me relevais: c'était Zahra. Ce souvenir revint, j'aurai aimé que tout ceci ne soit qu'un mauvais cauchemar. Les larmes coulaient, tout était mélangé dans ma tête, j'avais mal au coeur. Zahra me prit dans ses bras, elle pleurait aussi.
MOI: Zahra... ma mère...
J'avais du mal à respirer.
Zahra: Calme toi c'est la volonté divine.
MOI: J'ai mal...
Je regardais Zahra dans les yeux
Zahra: Je... ça devait arriver Aïcha, je sais que ça fait mal, même moi je souffre mais on n'y peut rien... acceptons et prions pour elle...
Je la coupa, une colère s'empara de moi, ma mère était vraiment partie.
MOI: Je n'avais qu'elle! Que vais-je faire sans elle maintenant? Elle est partie et moi je deviens quoi? J'avais besoin d'elle Zahra.
J'éclatais en sanglot. Ses yeux étaient remplis de pitié, de tristesse. Elle me serra fort, sûrement ne sachant plus quoi dire.
Zahra: Aïcha je sais que c'est difficile et j'essaye de comprendre ta douleur et ta frustration. Mais calme toi ma belle.
Je ne peux même pas décrire ce que l'on ressent à la perte d'un être cher. Ma mère représentait tout pour moi et je n'aurai jamais pensé la perdre aussitôt et dans des circonstances pareilles. C'est comme si on vous arrachait votre coeur, votre raison de vivre, votre âme. Ça fait mal et c'est une douleur longue et indescriptible...]
**Les hommes étaient partis au cimetière, je ne voulais voir personne. Zahra me consolait du mieux qu'elle pouvait. Je fais quoi sans ma mère? Ce n'est pas comme ça que j'imaginais ma vie. Ce n'est pas ce que j'avais prévu. On dit que tout est déjà écrit mais le mien, mon destin est alors mal écrit. Pourquoi ma mère? Je n'avais qu'elle. Je ne pense pas que quelqu'un puisse comprendre la douleur et la colère que je ressens. Ma mère...elle était tout pour moi, j'avais batti mon monde, ma vie, mon avenir autour d'elle. Elle était au centre, elle était la base, elle était ma force, elle était mon inspiration, elle était mon espoir... Et là tout s'écroule: mes rêves, mes attentes, mes espoirs, mon avenir, tout ce que j'ai battu en une vie. Tout est parti, tout s'est envolé. Je ne peux rien faire sans elle, sans mon souffle de vie, sans ma raison de vivre. Elle était ma famille, mon repère tout, c'était elle, ma mère. Je ne suis rien sans elle. Zahra parlait pour essayer de me calmer. Mais comment lorsque tout devient flou? Lorsque tout est incertain? Ma vie changera sans elle...
(Mon beau-père avait écourté son voyage.)
Ma grand-mère et mes tantes ne pouvaient rien contre cette douleur, ce trou dans mon coeur. Mon âme m'a été arrachée. Maman.....
Pourquoi la vie est si injuste?
...: Aïcha
Cette voix, cet accent... je relève la tête.
MOI: Dad?
Je me lève et le serre fort. Il m'avait manqué cela faisait des années qu'on ne s'était pas vu. Les larmes coulaient de plus belle. C'était mon père, mon vrai père...
DAD: Comment tu vas?
J'étais émue, aucun mot ne sortait. Zahra et mes tantes me laissent seule avec lui. Je le regardais juste. Il me prit dans ses bras et on s'assoit. Je ne voulais pas le voir dans des circonstances pareilles.
MOI: Je vais mal.
Il me fixe.
DAD: Ta mère t'aimait beaucoup et elle n'aurai pas supporté de te voir dans cet état. Tu as perdu ta mère et cela on y peut rien. C'est DIEU qui l'a voulu ainsi ma fille. Même si je ne suis pas trop présent dans ta vie, sache que tu m'as moi et que je serai toujours là pour toi...
MOI: Merci pour ton soutien et merci d'être venu sachant que tu es tout le temps occupé!
DAD: Ne dis pas ça ! Aïcha tu es ma fille et je t'aime énormément...
MOI: Je t'aime aussi...Dad...
DAD: Tu peux venir vivre avec moi, que tu t'éloigne de tout ça.
Je le regardais...comment dire choquée.
MOI: Non c'est bon. Je peux vivre avec ma grand-mère...je préfère en plus je ne veux pas te déranger ta famille et toi. En plus ma grand-mère n'acceptera jamais, tu l'a connais...
Son regard était rempli de tristesse et je m'en voulais d'avoir dit ça. Mais je ne connais même pas sa famille, je ne connaissais que sa mère et elle est décédée il y a quelques années.
En plus ma grand-mère(mère de ma mère) et mon père ce n'est pas le grand amour, elle ne permettrait jamais que j'aille vivre avec lui. Même si elle ne le dit pas si je pars vivre avec mon père elle aura mal.
DAD: Tu seras toujours ma préférée. Si tu as besoin de quoi que ce soit je suis là ma chérie.
MOI: Merci Dad...
Il est resté un bon moment avec moi et il a promis de revenir me voir. Sachant qu'il ne tient jamais...mais jamais ses promesses...
Une semaine plus tard
Je ne m'y faisais pas, je n'acceptais pas. Je ne voulais même pas dire que ma mère était...
Comment vous expliquer? Comment vous dire que je pleurais tout le temps avant de me coucher? Que je regardais ces photos n'y comprenant toujours rien? C'était trop tôt! Elle ne méritait pas ça et moi non plus! Son odeur me suivait partout, sa voix me poursuivait partout. J'avais très mal. Des fois je criais subitement pour essayer de sortir cette douleur mais rien. Moustapha et Zahra faisaient de leur mieux, je leur disais que tout allait bien mais on fond je périssais et ils le savaient, ils le sentaient.
Les deux familles étaient réunies chez ma grand-mère. Magui avait quelque chose d'important à nous dire.
Magui: Je tiens d'abord à m'excuser du dérangement et vous remercier de votre présence. La mort de Aby (ma mère) nous a pris de haut et nous a beaucoup affecté. Aïcha ne méritait pas ça! Vous trouverez ça osé et insensé de ma part mais j'aimerai prendre Aïcha pour qu'elle vive avec moi...je prendrai soin d'elle comme sa mère, j'essayerai. Si elle accepte bien sûr...
Quel audace! Je la regardais sans rien comprendre. Elle me supplie du regard, je n'entendais plus rien. Je me lève, tous les yeux sont fixaient sur moi. Ma tête tournait, je ne sentais plus mon corps. Je m'écroule au sol...
Ps: Magui est la cousine du beau-père de Aïcha.
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#AÏSSA