Anna Le silence du couloir me semble irréel, presque en décalage avec l'agitation qui tourbillonne en moi. Chaque pas me rapproche de lui, de la promesse qu’il a laissée dans mes veines cette nuit-là. J’ai laissé tomber mes murs, j’ai cru en ses mots. Je pensais avoir trouvé un abri, ou au moins un semblant de vérité. La main sur la poignée, j’hésite une fraction de seconde. Puis je pousse la porte. Et tout bascule. Louis est là. Mais pas seul. Une femme, superbe, s’est installée dans l’espace que je pensais mien. Elle est détendue, familière, les doigts ancrés dans la nuque de mon Louis. Elle rit. Ce rire m’agresse. Ce n’est pas seulement son corps contre le sien, c’est leur complicité, leur évidence. Comme si j’étais un oubli. Je me fige, le souffle coupé. Mon cœur tombe dans ma po


