VI-2

1879 Mots

Le temps marchait, la neige s’accumulait de plus en plus contre les murailles de la maison, et nous étions toujours seuls et seuls encore, et toujours l’un vis-à-vis de l’autre ; tandis que là-bas, je ne sais où, dans l’éclat et le bruit, la foule s’agitait, souffrait ou s’amusait, sans penser à nous ou à notre existence disparue. Le pis de tout pour moi était de sentir que chaque jour la chaîne des habitudes rivait notre vie dans un moule précis, que notre sentiment lui-même allait entrer en servage et se soumettre à la loi monotone et impassible du temps. Être gais le matin, respectueux à dîner, tendres le soir. Faire le bien ! me disais-je ; c’est à merveille de faire le bien et de vivre honnêtement, comme il le dit : pour cela, nous avons encore le temps ; mais il y a d’autres choses p

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