VIAprès avoir été le coupe-gorge des marchands, Kercabin devint leur lieu de rendez-vous. Toute la contrée fut inondée de colporteurs. Il était rare qu'une journée se passât, sans qu'on vît arriver au bourg de Plouëc deux ou trois de ces batteurs de pays. A l'auberge où ils descendaient, ils faisaient mine de s'informer des principales maisons de la commune. En première ligne on leur désignait Kercabin. Ils s'y rendaient, de l'air du monde le plus naturel. Il faut croire qu'il y trouvaient à faire affaire avec le maître du lieu, car ils y restaient parfois de longues heures et ne s'en allaient qu'à moitié gris, chantant sur tous les tons la louange de Margéot, de Monsieur Margéot, «le mieux accueillant et le plus conciliant des acheteurs!» Ce qu'ils ne disaient pas, mais ce qu'on aurai


