VMère-nourrice, aux veillées d'antan, se faisait l'écho de ces naïves histoires, et Jean Rumengol les apprit, tout enfant, de ses lèvres. Longtemps il en fut hanté. Mais, vieilli maintenant et désabusé, il n'y ajoutait plus grande foi. Il savait, hélas! désormais l'inanité des légendes. Il les savait mourantes, comme l'âme délicieuse des ancêtres qui les enfanta. Et il les regrettait d'ailleurs assez pour se résoudre à ne leur point survivre. Il voulait mourir, d'abord parce que les rêves auxquels il tenait le plus lui avaient fait banqueroute dans la vie; puis, parce qu'il gardait l'espoir—ou l'illusion—qu'ils pouvaient se reconstruire dans l'au-delà de la mort. Dans ce dessein, il avait choisi ce Ménez, le plus farouche sommet de la sierra bretonne. Il comptait y trépasser solitaire. L


