Chapitre 2-2

2297 Mots
Riley prit une grande inspiration afin de se calmer les nerfs et de se préparer à sa rencontre avec ses cinq nouveaux « compagnons ». À l’intérieur, elle tremblait comme une feuille, mais elle avait appris très, très longtemps auparavant à ne pas le montrer. Elle remit ses mains sur ses hanches, prit une nouvelle grande inspiration, et jeta son épaisse crinière de cheveux blonds derrière son épaule avant de se tourner pour faire à nouveau face aux cinq mâles. Avec son mètre soixante-dix-sept, elle n’était pas une petite femme. Si on ajoutait à cela le fait qu’elle faisait un bon quarante-huit les bons jours et ses seins bonnet E, elle était Xena sous stéroïdes. Elle avait appris à vivre avec sa grosse ossature longtemps auparavant. Elle n’avait pas vraiment eu le choix vu qu’elle avait pratiquement toujours été bien plus grande que tous ceux qu’elle avait rencontrés entre les âges de quatre et dix-huit ans pendant qu’elle grandissait. Elle avait atteint la puberté assez tôt et avait dû subir toutes les blagues sur les Amazones et les géantes que n’importe quelle jeune fille sensible aurait dû endurer. Seulement, les autres jeunes filles sensibles n’avaient pas été élevées par Mamie Pearl. Mamie Pearl avait montré à Riley comment mettre un coup de poing sur le nez de quiconque se moquait d’elle. Après que le quatrième assistant social de l’école ait menacé Pearl en lui disant que les Services Sociaux allaient lui retirer la garde de Riley et de Tina, Pearl montra à Riley comment utiliser sa bouche comme arme de prédilection. Riley avait excellé dans cette matière bien plus qu’elle ne l’avait fait dans n’importe quelle forme de représailles physiques. Au fil des années, elle eut de nombreuses occasions de perfectionner son talent, comme sa grand-mère l’appelait. Relâchant le souffle qu’elle retenait, Riley offrit un sourire lumineux aux cinq mâles extraterrestres qui la fixaient. — Eh bien, les garçons, on dirait que Tata Riley va devoir mettre en place quelques règles de base pendant que nous sommes ensemble, dit-elle en regardant chaque mâle avec attention afin d’évaluer comment elle allait les gérer. L’extraterrestre numéro un faisait environ un mètre cinq de haut, avait deux têtes, et ressemblait à un mélange entre un lézard et E.T.. Il était mignon à sa façon, une façon bien à lui. Chaque tête possédait de grands yeux noirs qui allaient et venaient nerveusement entre Riley et les quatre autres hommes. Il était vert foncé avec des lignes brunes, noires, et rouges le long de son corps. Il portait un petit gilet de cuir et un pantalon en tissu tartan ainsi que des bottes de la taille de celles d’un enfant pour compléter l’ensemble. Il avait dû décider qu’elle ne représentait pas autant une menace que les autres mâles car il émit un petit couinement et fila à toute allure vers un coin de la pièce. Elle décida qu’il avait une tête à s’appeler Fred. Ses yeux allèrent vers la deuxième créature. Il, elle supposait qu’il s’agissait d’un « il » puisque l’homme allumette avait dit qu’il en était un, faisait presque deux mètres quarante-cinq. Il était bien plus grand qu’eux tous, y compris les trois autres mâles qui se tenaient à côté de lui, mais il ne faisait pas vraiment peur. Il rappelait à Riley la masse gélatineuse dans le film Monstres contre Aliens. Il était vert et non bleu mais son corps remuant criait Bob. Il laissait même derrière lui un peu de liquide qu’elle espérait ne pas être pas radioactif ou quoi que ce soit. Il semblait porter une espèce de robe de chambre qui recouvrait la majeure partie de son corps. Elle ne voulait même pas penser à ce qui pouvait bien se trouver en-dessous. C’étaient ses yeux qui lui donnaient l’impression qu’il ne lui ferait pas de mal. Ils étaient gros, ronds, et couleur chewing-gum à la pêche avec des petites pupilles noires au milieu. Il émettait un bruit ressemblant à un petit ronflement qui lui donnait l’impression qu’il était terrifié. Elle n’était pas sûre de ce qui lui faisait si peur. Jusqu’à présent, elle pensait que tout se passait plutôt bien si l’on considérait le fait qu’elle avait été kidnappée par des extraterrestres. Au moins, Papounet et s******d au Nouveau Mexique ne pourraient pas la retrouver ici. Ses yeux se posèrent finalement sur les trois derniers mâles. Elle avait l’impression d’avoir besoin d’un éventail comme les femmes utilisaient dans les films pour se rafraîchir, car elle pouvait vraiment sentir la température monter quand elle les regardait. Le premier était sexy ! Ses longs cheveux étaient attachés en arrière sur sa nuque. Ils étaient longs et blond doré avec différentes nuances de couleur. Il avait des marques sur le torse et sur le bras gauche qui ressemblaient à des pois, et portait un gilet noir, un pantalon noir, et des bottes noires. Ses vêtements ressortaient vraiment sur sa couleur plus claire. Ses yeux d’un marron doré foncé restèrent braqués sur elle alors qu’elle l’évaluait. Il semblait plus curieux à son sujet qu’« intéressé ». Riley en était bien contente car elle avait le pressentiment que sa bouche ainsi que sa seule capacité à cogner quelqu’un sur le nez ne l’arrêteraient pas longtemps s’il décidait de planter ses dents pointues en elle. L’extraterrestre numéro quatre faisait la même taille que le précédent. Se basant sur sa propre taille, elle se dit qu’ils devaient faire environ un mètre quatre-vingt-dix. Cela aurait été sympa de rencontrer des gars pour lesquels elle devait lever la tête s’ils n’avaient pas été des extraterrestres ! L’extraterrestre numéro quatre la regardait avec la même curiosité que l’extraterrestre numéro trois. Ses cheveux étaient courts et allaient plus vers le brun roux avec des mèches brunes et rousses plus foncées. Il était aussi plus bronzé. Ses yeux étaient d’une couleur marron qui tirait vers le vert clair avec des taches vert foncé. Il portait le même genre de vêtements que l’autre gars. Riley se dit que cela devait être une sorte d’uniforme. On aurait dit les tenues de motards que les mecs chez elle enfilaient le dimanche quand ils avaient rangé leur costume trois pièces pour le weekend. Seulement, elle avait l’impression que ces gars-là s’habillaient tout le temps comme ça et que ce n’était pas simplement un costume pour avoir un look de mauvais garçon le temps d’une journée. Leur musculature lui fit penser qu’ils étaient des mauvais garçons à plein temps. Son impression fut confirmée quand elle regarda enfin l’extraterrestre numéro cinq. Elle avait évité de le regarder dans l’espoir qu’il soit, pour une raison ou pour une autre, moins intense que quand elle l’avait vu pour la première fois sur la plateforme de la salle de « choix ». Si elle le trouvait sexy de loin, de près, il était carrément canon ! Riley dut user de toute sa maîtrise d’elle-même pour se retenir de tendre la main et de le toucher afin de voir si son contact lui brûlerait les doigts. Heureusement, les merveilleux enseignements de Mamie Pearl l’avaient sauvée de son comportement impulsif. Pearl leur avait enfoncé dans la tête, à elle et à Tina, qu’il ne fallait pas jouer avec le feu. Jamais ! Pearl leur avait expliqué que le feu pouvait prendre différentes formes et que la plupart d’entre elles avaient deux jambes, une tête qui pendait entre elles, et pas de cerveau. Riley pensait que sa grand-mère était comme cela car elle et sa fille, la mère de Riley et Tina, avaient été abandonnées et avaient dû subvenir seules à leurs besoins après que les amours de leurs vies les aient mises enceintes et aient quitté la ville. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que cela arrivait aussi à d’autres filles. Pearl montra à Riley et Tina à quel point il était fréquent que leurs amies ou simplement des filles du voisinage ignorent les signes. Riley vit les filles du quartier tomber amoureuse une par une du « mauvais garçon » seulement pour se faire larguer dès qu’un nouveau joli minois pointait le bout de son nez, et bien plus souvent qu’à l’inverse, elles étaient enceintes à ce moment-là. Riley avait décidé à l’âge de douze ans qu’elle ne serait pas l’une de ces filles. Bien sûr, cela s’était produit au moment même où le vieux pervers qui gérait l’épicerie du coin de la rue lui avait fait des propositions. Non, elle allait avoir une bague au doigt avant de dire oui à quoi que ce soit. Elle n’allait pas se retrouver coincée à élever un enfant toute seule comme sa grand-mère avait fait ou comme sa mère aurait fait si elle était restée. En ce qui concernait Riley, le mec avait le choix : soit il restait et s’occupait d’elle soit il se la fermait. C’est drôle, d’une certaine façon, pensa Riley. C’est bien la seule chose sur laquelle Tina et moi sommes tombées d’accord sans avoir au préalable fait un concours de hurlements. Riley rendit son regard au grand mâle qui la fixait. L’extraterrestre numéro cinq ne crie pas seulement « pourri jusqu’à la moelle », mais qu’il l’est de classe internationale, se dit Riley avant de pouffer de rire. Enfin, de classe intergalactique plutôt, se corrigea-t-elle en silence quand elle vit son visage s’assombrir en réaction à son rire. Il faisait la même taille que les autres mais, pour une raison ou pour une autre, il semblait plus grand. De toute façon, il faisait presque plus de quinze centimètres de plus qu’elle. Ses cheveux étaient noirs et coupés courts, presque dans un style militaire. Le haut de son torse était visible à travers le même gilet noir que portaient les deux autres. Il avait des taches plus foncées sur le torse qui ressemblaient presque à celle d’un léopard, bien qu’elle n’ait jamais vu de vrai léopard auparavant. Riley laissa ses yeux descendre le long de ce délice pour les yeux, appréciant la coupe serrée de son… Ses yeux s’écarquillèrent de surprise quand elle vit la bosse bien distincte sur le devant de son pantalon. Ses yeux remontèrent rapidement de surprise alors qu’elle luttait pour reprendre sa respiration. Quelqu’un est excité, pensa-t-elle, consternée, en fixant ses intenses yeux fauves brûlants. — Ok, dit Riley en se frottant les mains. Règle numéro un : Ceci est votre côté de la grotte et celui-ci est le mien. Vous restez de votre côté, vous restez en seul morceau. Vous venez de mon côté, je vous coupe la bite et je vous la sers au petit-déjeuner, dit-elle avec un petit sourire et des sourcils relevés. Je passe prems à la salle de bain et je la veux pour moi seule exactement une demi-heure tous les matins et une heure tous les soirs, ajouta-t-elle en se tournant et en marchant jusqu’au lit, où sa valise avait été laissée. Elle se pencha pour ouvrir une des poches latérales. Un grondement bas venu de derrière elle la fit se dépêcher de récupérer l’objet qu’elle avait espéré retrouver depuis qu’elle avait été enlevée. Sa main s’enroula autour du petit appareil couvert de cuir avec un soupir de soulagement. Elle se tourna pile au moment où l’immense extraterrestre fit un pas vers l’endroit où elle se tenait penchée en avant. Elle regarda ses yeux brillants et jura en silence. On dirait bien qu’elle allait devoir prouver qu’elle ferait réellement ce qu’elle leur avait dit. — Retourne de ton côté de la pièce. Maintenant ! grogna Riley en serrant le petit appareil dans sa main. Pas bouger ! Méchant extraterrestre ! Tu n’as pas le droit de venir de ce côté de la pièce ! dit-elle férocement en pointant du doigt le côté où se tenaient les autres mâles. — Tu es à moi ! rugit l’immense mâle en faisant un autre pas menaçant dans sa direction. Je te revendique. Cette déclaration outrageuse échauffa le sang de Riley. — Dernier avertissement. Tu retournes de ton côté de la pièce ou je t’y renvoie moi-même, gronda-t-elle en retour en se redressant de toute sa hauteur. Vox sourit, dévoilant ses dents blanches et aiguisées. — J’aimerais bien te voir essayer, dit-il avec un sourire en coin en faisant un autre pas en avant jusqu’à ce qu’il se retrouve à portée de main de la femelle qu’il savait être sa compagne. Riley sourit et une étincelle de plaisir sournois brilla dans ses yeux quand elle les leva vers le grand mâle qui la dominait de sa taille. — Oh chéri, tu n’aurais vraiment pas dû dire ça, dit-elle avant de presser l’appareil qu’elle tenait contre son torse et d’appuyer sur le bouton du petit Taser. Les yeux de Vox s’écarquillèrent brièvement avant qu’un juron ne lui échappe alors que son corps se secouait. Son torse le brûla tandis que le choc explosif le projeta en arrière et le fit s’écrouler sur le dur sol de pierre. Son corps tressautait à cause de la réaction de ses muscles au puissant choc électrique qu’il avait reçu. Il serra fermement la mâchoire tandis qu’il luttait contre les douloureux effets, mais c’était inutile. Il n’avait aucun contrôle sur ses muscles. C’était dix fois plus douloureux que les chocs émis par son collier ou les matraques paralysantes des Antrox. Il força ses yeux à suivre la femelle alors qu’elle mettait ses mains sur ses hanches et rejetait sa tête en arrière avant de jeter un regard noir à ses hommes qui lui grognaient dessus. Tor et Lodar grondèrent de rage tout en lui prenant les bras afin de le tirer loin de la femelle qui se tenait près du lit, sifflait et faisait claquer ses dents. Leurs regards se croisèrent et il vit dans ses yeux un bref éclair de peur avant qu’elle ne le dissimule.
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