Fleur Fanée

Chapitre 5

De retour à la maison, Dalia était toute pâle, elle avait tellement pleuré qu'elle en avait des migraines. Elle n'arrivait pas à croire qu'un homme qui disait l'aimer puisse la laisser dans une telle situation, lui qui était le père de ses deux derniers enfants ne pensait-il pas à ses enfants? Elle se traîna jusqu'à sa chambre pour se reposer avant que les enfants ne rentrent de l'école. Le soir , Alia mangeait au salon avec ses frères quand ils entendirent un bruit sourd dans la chambre de leur maman , il se précipitèrent tous dans sa chambre paniqués et la trouvèrent au sol.

—Mama! C'est quoi? Tu vas bien ? Demanda Gautier inquiet.

Il l’aida à se lever.

—Oui je vais bien, j'ai juste eu des vertiges et je me suis écroulée . Répondit-elle faiblement en se levant.

—Humm mama tu as quoi? Et ne nous dis pas rien, on voit bien que tu ne vas pas bien depuis un moment, dis nous la vérité qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Annette les sourcils froncés.

—Je ne sais vraiment pas mes enfants, je ne sais pas ce que j'ai, je crois c'est la fièvre typhoïde. Avoua-t-elle en s'allongeant sur le lit avec l’aide de Gautier.

—Tu es parti à l'hôpital? Demanda Herman.

—Non on a pas suffisamment les moyens pour ça.

—Je vais chercher Mama ne t'inquiète plus, je vais demander s’il y a un chantier quelque part et je t'emmènerai à l'hôpital. Lança Gautier.

—Ce n'est pas à toi de faire ça grand père, je vais aller mieux ne t'inquiète pas, le marché va bientôt recommencer à passer. Protesta-t-elle en toussant.

—Tu n'es pas en état d'aller au marché, tu dois te reposer, laisses moi m'occuper de toi. Ordonna-t-il.

—Gautier a raison Mama, tu as besoin de repos, restes tranquille on va s'occuper de tout. Rajouta Herman.

—D'accord mes bébés, j'ai compris, je vais me reposer. Dit-elle dans un souffle.

—Voilà! Annette va t'apporter ta nourriture tu manges puis tu tu dors. Dîtes bonne nuit à Mama et on la laisses se reposer. Dit Gautier à ses frères et sœurs.

Ils souhaitèrent bonne nuit à leurs maman et sortirent de la chambre.

3 mois plus tard, la situation c'était aggravée, leur maman était de plus en plus malade , elle avait perdu énormément de poids, elle avait fait plusieurs examens mais on ne trouvait rien. Gautier appela sa grand-mère mère qui lui demanda de venir au village avec sa mère et les deux cadets. Le jour après leur arrivée, Leur grand-mère les amena lui et sa mère chez un marabout pour savoir ce qui se passait réellement. Ils retirèrent leurs chaussures à l'entrée de la petite hut et entrèrent.

—Bonjour grand maître. Salua la vielle dame.

—Bonjour Mama, quel est l'objet de ta visite? Demanda-t-il.

—Je suis venue pour ma fille ici présente elle est malade depuis on ne comprends pas ce qu'il y a.

—Je vois m! Dit-il calmement. En effet elle est très malade, elle peut parler? Demanda-t-il en regardant la maman d'Alia.

—Oui je peux parler grand maître mais avec beaucoup de difficulté. Répondit-elle d'une voix faible.

—D'accord! Tu as fais deux enfants avec un monsieur n’est-ce pas? Il commença, elle acquiesça. Il y'a 4 mois tu es partie à un deuil dans son village. Sa femme a enterré une chèvre en vie dans un coin , cette chèvre a agonisé. Elle t'a fait te placer au-dessus de la chèvre morte pour que la vapeur monte en toi. Comme tu es restée longtemps placée la, ça a eu le temps de bien te prendre, le but est que tu meurs dans les mêmes souffrances que l'animal. Narra-t-il.

—Ce n'est pas possible! S'exclama la vieille femme choquée. Maître, qu'est-ce qu'on peut faire?

—Y a-t-il un moyen de la guérir grand maître?Demanda Gautier mort d'inquiétude.

—Vous allez venir prendre une concoction chaque matin elle doit boire avant 7h tout les jours. Répondit-Il.

—Ça va coûter combien en tout? Demanda Gautier.

—Comme c'est vous, donnez moi 150milles francs.

—Seigneur! Je vais trouver cette somme où? S'écria Gautier.

—Je peux commencer le traitement vous me payer petit à petit, ça vous va? Proposa le marabout.

—Oui merci beaucoup grand maître.

Ils sortirent de la hut et marchèrent jusqu'à la maison, Gautier portait sa maman sur le dos car le chemin était très long, il fallait une demi-heure pour arriver jusqu'à chez sa grand-mère. Gautier sortit de la chambre avec son sac au dos, sa maman, sa grand-mère, Cédric et Alia étaient au salon.

—Grand-mère je dois partir,il faut que j'aille chercher à travailler. Dit-il.

—Ok mon garçon, beaucoup de courage. Les enfants vont rester ici je vais m’occuper d'eux. Dit la vieille dame.

—Oui je pensais la même chose. Il se tourna vers sa maman. Maa je vais me battre, tu vas guérir, ne t’inquiètes pas le Seigneur est au contrôle. Dit-il les larmes aux yeux. Bye les enfants.

—Merci mon bébé que le Seigneur te protège. Remercia sa maman faiblement.

—Bye Gautier. Répondirent Cédric et Alia.

Il lança un dernier regard à sa maman, elle était allongée sur un matelas pâle, une petite larme coula puis il sortit.

Le lendemain matin, Alia se leva très tôt vers 5h pour aller récupérer le médicament pour sa maman, le soleil n'était pas encore levé, elle était seule en route, parfois elle croisait certaines personnes allées aux champs, elle arriva chez le Marabout, se présenta, récupéra le paquet et rentra. Une fois à la maison elle remit le paquet à sa grand-mère et alla puiser de l'eau à la source.

2 mois plus tard la maladie de sa maman s'aggravait de plus en plus, elle avait complètement séchée, on ne voyait que la peau sur des os, elle ne parlait plus, ne mangeait plus. Pour la nourriture il fallait mettre de la bouillie dans sa bouche et l'enfoncer avec une cuillère pour que ça puisse descendre, elle était squelettique. Une nuit alors que tout le monde dormait dans la chambre et elle au salon dans son petit lit improvisé, elle tomba, ce n'est que le lendemain matin que Alia et sa grand-mère le constatèrent, elles se précipitèrent sur elle et la portèrent pour la remettre sur le lit, elle avait une grosse plaie sur le visage.

—Grand-mère elle a fait comment pour tomber ? C'est bizarre elle ne bouge presque pas. Demanda Alia perdue.

—Je ne sais pas moi même . Mentit-elle .

C'était un mauvais présage, elle n'en avait plus pour longtemps. La vieille dame décida d'envoyer une lettre à son petit fils Gautier lui demandant de venir avec ses frères au village pour rester avec leur maman. 1 semaine plus tard, ils arrivèrent tous, ils furent émus de voir leur maman dans cet état, couchée la bouche ouverte, l'allure d'un cadavre, elle mangeait sa propre peau. Le soir tombé, Annette nourrissait leur maman quand elle commença à s'étouffer, elle avait beaucoup de mal à respirer. Gautier vint la porter pour la conduire à l'extérieur pour qu'elle prenne l'air mais au niveau de la porte elle coula une larme et ferma les yeux, c'était la fin.

Il n'arrivait pas à le croire, il l'a secouait dans tout les sens en pleurant, ses frères et sa grand-mère sortirent alerter par ses cris.

—Mama!mama ne nous fait pas ça je t'en prie, maman qu'allons nous faire sans toi? Maman réveilles toi. Cria-t-il en la serrant dans ses bras.

—Mama je te demande pardon! Pleura Suzanne, pardon d'être aussi têtue, mama ne pars pas s'il te plaît.

Ils pleuraient tous, Alia se coucha par terre et pleurait de toute ses forces, elle demandait à Dieu de la prendre elle à la place de sa mère, son cœur s'était déchiré en deux.