LOUVE OU DÉMONE

Chapitre 4 : Darel Chadwick

Emily

Qu'est-ce qui vient de se passer ? Si je comprends bien, il couche avec certaines et elles... Elles sont libres de se reposer ? Je vois, c'est une histoire comme ça ? Elles vendent leur corps pour avoir un peu de repos. Quelle vie pathétique !

Je continue mon travail, je ne veux pas attirer l'attention. Toutes mes pensées sont pour ce soir. Ce soir, je ne veux pas y penser, mais je n'arrive pas à laisser mes pensées s'occuper d'autres choses ! Ce soir, je vais souffrir. Je ne sais pas si je vais survivre à ça ! Et si je meurs ? Que vont-ils faire de mon corps ? M'enterrer ? Ou me brûler ?

Ô mon Dieu ! Que dois-je faire pour ne pas mourir ce soir ? Il faut que je trouve un moyen pour rester ici, attendre, et si je me blesse avec cette pioche ? Mais... c'est une bonne idée ! Une douleur vaut mieux qu'une autre. Je prends une grande inspiration et je soulève la pioche. Il ne faut pas trop réfléchir, non, il faut agir ! Je lève le plus haut possible et je l'abat sur mon pied.

Aaaah !

Ho mon Dieu, elle s'est blessée !

La pioche est entrée dans mon pied et est ressortie de l'autre côté !

— Haaa… J'ai mal… Ho... que j'ai mal...

- Idiote, comment as-tu pu confondre le sol et ton pied ? Dégage de là, tu empêches les autres de se concentrer.

Mets-toi à côté, idiote !

Mathe m'aide à enlever la pioche de mon pied. Je perds beaucoup de sang.

Je boite jusqu'à ce coin, et je m'assois.

Ah... J'ai tellement mal... Mais ça va me permettre de me reposer aussi ! C'est vrai ça, je vais pouvoir me reposer quelques jours. Ces imbéciles pensent-ils vraiment qu'ils vont pouvoir nous exploiter comme des esclaves ? Ils se mettent le doigt dans l'œil. Je dois toujours trouver ce genre de choses pour ne pas trop travailler. Quelle bonne idée j'ai eue ! Je vais laisser traîner cette blessure pour ne pas travailler. Je suis génial !

Toute la journée, nous ne mangions pas. Nous ne buvons pas. Le jour touche à sa fin. Je me suis bien reposée. Nous rentrons à la maison. Mathe m'aide à marcher. Le sang est devenu noir sur mon pied.

Nous arrivons enfin au palais. Mon pied est enflé, et c'est une bonne nouvelle. C'est sûr, je n'irai pas là-bas ce soir. Je ne vais pas mourir ce soir, ni demain !

Je suis contente ! Maintenant, il faut soigner cette plaie. Marthe m'aide à m'asseoir.

- Je vais aller chercher de l'eau pour te soigner.

- Non, je vais d'abord me laver. Peux-tu m'aider ? Je dois aller jusqu'à la douche et aussi revenir.

- D'accord, je vais t'aider. Soulève le bras.

Je le fais et elle y glisse son bras pour m'aider. Nous marchons doucement pour atteindre la douche.

Adine, qui vient dans notre direction, s'arrête pour me regarder de près :

- Que t'est-il arrivé ?

— J'ai eu un accident au champ.

— Ça a l'air très grave ! Comment as-tu fait ?

— Moi ? Mais je n'ai rien fait ! Je ne sais pas comment c'est arrivé !

- Ce n'est pas possible. Il va falloir trouver quelqu'un d'autre pour le roi, pour ce soir. Ce n'est pas grave. Il faut te reposer et je vais t'envoyer des médicaments pour ton pied.

- Merci beaucoup madame ! Nous continuons notre chemin jusqu'à la douche. Une fois arrivées, Marthe me regarde d'un air soupçonneux :

— Dis-moi, tu n'as pas fait exprès de te blesser pour ne pas passer aujourd'hui chez le roi ?

- Oui, c'est ce que j'ai fait !

- Oui, et je suis heureuse !

- Et tu es heureuse ?

- Bien sûr que je suis contente ! J'ai au moins un sursis de quelques jours !

Elle secoue la tête.

- Tu n'es pas croyable ! J'espère que dans quelques jours, tu comprendras qu'il vaut mieux traverser l'épreuve avant de te donner la mort.

- C'est là-bas qu'ils vont me tuer. Ils vont en finir avec moi ! Tu sais bien que je n'ai pas de loup. Veux-tu que je meure ?

Regarde dans quel état tu es revenu hier soir, même si tu as un loup !

- D'accord, j'ai compris !

Déshabille-toi pour vite te laver.

- Tu sais ce que j'aimerais manger ce soir ?

- Non, mais je vais bientôt le savoir.

- Je veux une côtelette d'agneau !

- Hou, rien que ça ? Si tu en trouves, donne-moi aussi.

- Tu es vraiment drôle !

— Je te jure que je meurs d'envie de manger ça. Comment trouver un peu de viande ? Je tuerai pour un peu de viande !

— Bonne chance dans tes recherches.

- Merci, tu sais que depuis hier, ils ne ferment plus la cellule ?

– Et alors ? Tu veux que je meure aujourd'hui ?

- Tu veux que je meure aujourd'hui ? Si on m'attrape, ils vont me tuer !

- Il suffit de faire en sorte qu'on ne t'attrape pas.

Je finis de me déshabiller et je rentre sous la douche froide.

Après ma douche, je m'habille et elle m'aide à rentrer dans nos cellules comme des prisonniers.

- On ne peut pas avoir un autre endroit où dormir ?