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- Ragel -
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- p****n !
Les mots s’échappent, je ne sais pas trop quoi dire. Non pas que je sois géné ou quoique ce soit juste encore un peu vaseux j’imagine. Ez’ se redresse soudainement, grognant sa mauvaise humeur de nous constater dans le canapé. Lui et sa maudite manie de la propreté, il doit surement s’en mordre la langue là de suite... Manoé lève finalement la tête, croisant mon regard, et il pouffe doucement, se faisant sans doute la même réflexion bien qu’il le connaisse nettement moins.
Mais Ezra ne dit rien et file sous la douche sans attendre, clairement impatient de ne plus sentir le fauve. Pourtant il reste le plus propre ! Les choses se sont un peu précipitées et on n’a même pas pris de capote...
Heureusement, il nous restait un minimum de jugeote. On est resté assez sage et on ne l’a pas pénétré... Ceci explique donc ses cuisses collantes sans parler de ses abdominaux. C’est bien lui qui a clairement besoin d’être nettoyé !
- J’en peux plus !soupire-t-il, me laissant voir aussi qu’il est vraiment fatigué
Rien d’étonnant, il a travaillé toute la journée mine de rien ! Je lui gifle la fesse, le faisant lâcher un léger couinement surpris des plus adorables, et je ne lui laisse pas le temps de protester que je me relève avec lui dans les bras.
- Mais pose-moi !
- Ça va ! Je t’ai porté jusqu’ici et t’as rien dit !
- C’est pas la même chose !
- Ah ouais, en quoi ?
- Bah je sais marcher
- Tout reste à prouver !
À peine arrivé dans la salle de bain que Ezra en sort, fraichement douché, et à son tour il lui claque le cul avec un ricanement avant de disparaitre vers la cuisine. L’Oméga rouspète pour la forme, mais il ne peut cacher son grognement ravi de sentir l’eau chaude lui détendre les muscles... Son sourire en dit long et je ne peux pas cacher que ça me rassure. Je ne peux pas oublier à quel point il semblait souffrir et c’est presque étonnant de le voir comme ça maintenant. Il me laisse même le laver, chose qui n’arrive pas habituellement, les barrières remontant directement dès la fin de nos jeux. Mais là il ne dit rien, et je prends soin de le rincer convenablement, prenant soin de ne pas appuyer sur ses glandes qui restent gonflées.
Il ne dit rien, et je ne sais pas si moi je dois le faire ! Et bien avant que la réflexion fasse son chemin dans ma tête, l’odeur de pain grillé me rappelle à l’ordre et mon estomac émet un bruit étrange. Le danseur explose de rire, plaisantant de constater que mon corps affamé fait plus de bruit qu’un amant qui ronfle la nuit ! Je plaisante avec lui et on termine rapidement, rejoignant l’autre Alpha qui a cuisiné pour nous trois, prenant garde à me préparer mon habituelle double portion...
- Ez’ tu es un roi ! J’ai tellement la dalle !
- En plus c’est vachement bon ! Je ne pensais pas que quelque chose qui peut sembler si simple pouvait être aussi goûtu !
- Tu apprendras mon cher Manoé, que notre petit Ezra est un homme à marier ! Il cuisine tellement bien que c’est bien un truc qui me manquera quand il va me larguer !
- Ferme un peu ta gueule avec tes satanées conneries !
Claquant le plat sur la table et semblant d’une humeur morose, l’Alpha blond pose les sandwichs qu’il a préparés pour tout le monde, s’installant à son tour. Le danseur engouffre le troisième morceau de pain, se permettant des grognements satisfaits à chaque bouchée comme pour approuver les bêtises du plus grand, qui d’ailleurs, mime le fait de mettre ”la bague au doigt"
L’ambiance est sincèrement paisible et on est juste totalement sereins. C’est facile d’être ensemble maintenant et cela semble si normal qu’il est certain qu’aucun de nous ne pense à briser ce tableau. C’est une certitude qui s’incruste partout autour de nous, nos arômes délivrant d’ailleurs ce message. J’aime le goûter de la sorte, découvrant à quel point la fragrance du danseur peut être fruitée lorsqu’il est bien.
Il n’y a pas de trace des horreurs qui me donnait l’impression qu’il ne reviendrait plus jamais. J’ai vaguement l’impression qu’il a glissée terriblement loin, dans un coin de ses peurs ou il n’a pas pied. Et si nous n’avions pas réagi, nous ne l’aurions jamais revu, pas avec ce sourire en tout cas. Je ne sais pas si cela aurait été le cas, mais je suis bien content de le sentir auprès de moi.
Je vois bien que parfois, il se mordille la lèvre, se retenant de parler. Mais je n’ose pas le faire remarquer... Cependant quand nos regards se croisent, il sursaute un peu, semblant surpris puis il sourit. Il acquiesce, se donne du courage et souffle un bon coup. Ezra n’a rien échappé et le regarde aussi, attendant qu’il soit prêt à parler et c’est sans doute cette patience qui permet à Manoé de s’ouvrir à nous...
- Pourquoi ? Tout à l’heure, pourquoi vous n’avez pas invité Oliver ? Je pensais que vous aviez compris !
Je ne peux pas retenir ma surprise, lançant alors un coup d’oeil rapide vers mon meilleur ami qui apparemment en a fait de même. Nos yeux se croisent, partageant notre stupeur, et revenons doucement vers l’Oméga qui attend sagement une réponse.
- Notre relation actuelle me convient parfaitement. Évidemment j’ai compris ce que tu voulais dire hein ! Mais, je trouve qu’on est bien comme ça, non ?
C’est une réponse que mon vieil ami approuve et qui semble parfaitement convenir à notre nouvel ami ! Et pendant un moment, ce dernier se mure dans un silence ou il est clair qu’il se bute sur plein de choses. Je le vois se tourmenter, ou peut-être qu’il forme ses mots avant de les prononcer, mais dans tous les cas il met de l’ordre dans ses idées. Quand enfin il relève le visage vers nous, il semble bien décidé et légèrement sur la défensive.
- Oui, ce qu’on a me convient aussi ! J’aime ça et honnêtement, je n’ai pas envie que ça s’arrête !
- Alors pourquoi tu as fait ça ?