3.2 Ezra

1196 Mots
┌───── •✧✧• ─────┐ - Ɛzяα - └───── •✧✧• ─────┘ La nuit se profile finalement de la sorte, lui suffoquant mon prénom alors qu'il ne peut qu'admettre en silence qu'il prend son pied. Et dès le lendemain, les rumeurs tournent sur toutes les bouches avides de potins alors que je sors de sa chambre au petit matin. Habituellement je ne reste pas la nuit, ici j'ai finis par m'endormir. Ce sont ses phéromones qui m'ont réveillé, en plus de le trouver endormi et bavant alors qu'il s'accrochait à mon bras. C'était perturbant, car cela se sent horriblement facilement, il n'a aucune conscience de la façon dont ça se passe ! Il peut penser qu'il doit se montrer irremplaçable, et il est certain de l'être d'ailleurs, rendant alors ses approches complètement dégoutantes ! Il ne fait que forcer les choses, cherchant à dominer de toutes les façons, recouvrant simplement mes hormones plutôt que de les accompagner. Alors en réponse des plus évidente, mes propres phéromones les rejettent et ca me donnerait presque l'impression de sentir une mauvaise odeur. Jamais il ne pourra réellement se s'harmoniser avec quelqu'un comme ça, il joue juste un rôle qu'il a lui-même imaginé dans sa vie privée... Je devrais m'éloigner de cet abruti, ravi de pouvoir prendre une bonne douche avant de terminer ma nuit. Puis enfin, je peux juste rentrer à la maison, me faisant alpaguer par le réalisateur qui me remercie, ravi de voir l'intérêt que toutes les rumeurs suscitent déjà, promettant d'avoir de la lumière lors de la diffusion. Et je lui serre une dernière fois la main, lui souriant chaleureusement et sitôt la portière de la voiture de fonction aux vitres teintées qui me ramène, le masque tombe et enfin, mon travail est fini... Mais ça fait un bien fou d'être revenu, de retrouver l'odeur de cette maison qui m'appartient ! On a payé l'appartement cash avec Ragel, apposant nos deux noms... Ragel n'était pas sure de vouloir devenir propriétaire à l'époque, mais ça a été facile de le convaincre ! J'ai préparé un contrat et on a été voir un avocat pour qu'il lui expliquer ce que je proposais. On est ami, ça peut sembler étrange de devenir proprio entre pote, mais personnellement, c'était selon moi la meilleure chose à faire ! L'immeuble est très bien noté et correspondait à tout ce dont on avait besoin. Je n'ai jamais regretté, on est bien ici... À la maison... Et ce, même si mon abruti de coloc n'est pas foutu de faire le ménage comme il le faut !! Cet andouille vivrait dans une porcherie sans moi, c'est certain. Je veux bien entendre que l'ordre des coussins sur le canapé, que j'exige être placé par coloris, peut paraître exagéré. Mais mince, c'est presque à penser que s'il y a pas de poubelle à descendre ou de vaisselle à faire, tout est propre, qu'importe le nombre de toiles d'araignée qui borderait le plafond ou les coins de meubles... Mais rien à faire, j'ai beau le lui répéter un nombre incalculable de fois, c'est toujours moi qui m'y colle... Alors même exténué, je remets ces foutus oreillers, songeant au mien qui m'attend si sagement sur mon lit ! Mais l'odeur du tissu m'enivre aussitôt, me faisant oublier ma fatigue une seconde ou deux... Manoé était ici il y a peu... Avec Ragel, ouais je le sens aussi, mais soit, je fais l'impasse de ses phéromones à lui ! Je ne retiens pas l'immense sourire de me fendre la poire, fermant les yeux alors que j'imagine mon fantasme ambulant m'inviter entre ses cuisses ! Il est impossible de se lasser de ce gars, c'est indéniable... J'ai hâte de le revoir, c'est vrai, mais je tiens tout de même à être frais, alors même si je ne retiens pas non plus un grognement frustré, je file sous la douche avant de retourner me coucher une décennie ou deux... Si je ne prends pas soin de moi, Ragel n'hésitera pas à me vendre à sa mère, ce qui revient à le dire à la mienne, et elle serait tout à fait capable de débarquer via le prochain train pour s'assurer elle-même que je prenne soin de moi ! Le maquillage ne cache pas tout, et les cernes qui bordent mes yeux sont si intenses que j'ai surtout l'impression d'avoir des coquards dégueulasses sur la tronche ! Je file juste me coucher, m'endormant presque instantanément, à croire que mon lit m'a assommé avec sa douceur et sa prévenance ! Et quand j'ouvre de nouveau un oeil, j'entends du bruit de la cuisine... Ragel doit être rentré, rien d'étonnant, mais quand je me rends aux toilettes, je l'entends raconter quelque chose à quelqu'un et j'ai juste espoir qu'il s'agira de Manoé ! Alors je m'approche avec ce léger espoir, mais bien vite frisée de voir Raphaelle et Stanek, nos amis du lycée. - Qu'est-ce que vous foutez là tous les deux ! - Bonjour à toi aussi mon grand lapin grognon ! La demoiselle s'approche de moi, se permettant bien des familiarités alors qu'elle me serre contre elle. Raphaelle a toujours été démonstrative, et autant je ne supporte pas qu'on soit si tactile avec moi, autant elle en a le droit. Depuis des années, on est tous les quatre unis et elle, l'Oméga du groupe, nous a suivis lorsqu'on a tous décidé de monter en ville pour faire nos vies. Stanek a suivi la même voie que mon meilleur ami et ils jouent donc dans la même équipe. Raph', quant à elle, s'est endettée pour ouvrir sa propre boutique de fleurs qu'elle arrive admirablement à faire tourner toute seule ! On la surveillée de loin tous les trois, s'assurant que tout roule pour elle, mais je n'ai rien à dire, elle s'en sort très bien ! Fier d'elle, je passe alors sa main dans ses cheveux ondulés rose acidulé, lui offrant un rare sourire digne du grand frère que je suis à ses yeux. Ragel s'approche aussi, me montrant son poing pour un check de "bon retour" tandis que Stabek me tape la double bise comme une petite vieille parce que, selon lui et surtout ce que sa mère lui à bourré dans le crâne, c'est plus poli de la sorte. - Vous préparez quoi ? - Spaghetti Bolo ! - Tch, imbécile, la sauce il aurait fallu la faire mijoter toute la journée ! - Raaah, mais commence pas ! Je sais, mais j'étais pas là de la journée ! J'allais pas laisser la plaque allumée sans surveillance, tu m'aurais buté ! - Tch, plutôt deux fois qu'une ! Et sans lui demander son avis, je prends sa place devant la casserole ou la sauce bouillonne doucement, laissant son fumet envahir tout l'espace, appelant tous nos estomacs à lui répondre en chœur ! Ragel n'est pas le meilleur cuisinier qui soit, il m'a déjà fait le coup d'ajouter du miel sur des frites, car d'après lui, les deux sont bons séparément, ça ne peut pas faire un truc dégueulasse ! Il a bien été obligé de reconnaitre que si, on pouvait parfaitement obtenir un truc horrible avec deux bons ingrédients...
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