Une mère avant d’être une compagne

Chapitre 3

Grace et moi avons passé la matinée à faire du shopping, à rassembler toutes les affaires de bébé et à nous organiser. Je berce ma précieuse fille, en attendant que mon frère revienne de son entraînement en tant que Gamma. Je n'ai pas hâte de lui annoncer la nouvelle, mais il est possible qu'Alpha ou quelqu'un d'autre l'ait déjà fait.

J'espère un peu qu'ils l'ont fait, afin qu'il ait eu le temps de traiter l'information. Nous avons toujours été proches, mais je sais que cela semble fou pour pratiquement tout le monde sauf moi. Enfin, j'entends la porte s'ouvrir, et je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Je l'entends monter les escaliers, alors je l'appelle pour qu'il redescende dans le salon. Quand il entre dans le salon, son visage se plisse rapidement de confusion, rendant évident que personne ne lui a dit.

« Je pensais qu'elle partait ce matin ? » demande-t-il en fronçant les sourcils.

« Eh bien, elle était censée. Écoute, ne panique pas mais... je la garde ! »

« Quoi ? » demande Lev. Ses yeux sont grands comme des soucoupes, et sa bouche s'ouvre.

« Je la garde. J'ai ce lien avec elle, Lev. Je ne peux pas la laisser avec des inconnus, vers un destin que je ne peux pas garantir comme étant bon. Je sais que le fait d'être mère célibataire n'est pas idéal, surtout à mon âge, mais je la garde. J'ai l'impression que c'est mon destin. Je le sens dans mon âme, » j'avoue. Il y a un moment de silence alors qu'il me regarde, abasourdi. « Je l'ai nommée Molly, et je sais que c'est étrange. C'est étrange pour moi aussi. Je ne peux pas croire que je ressens cela et que je prends cela en charge, surtout à 18 ans, mais je suis confiante dans ma décision, » j'ajoute.

« Wow, c'est beaucoup à digérer. Nous ne savons pas si elle est humaine, cependant. Et si elle est humaine ? »

Il est plus calme que je ne le pensais qu'il le serait. « Alors je vais déménager en ville et l'élever parmi les humains. Tu pourrais toujours venir la voir quand tu veux. Ce n'est qu'à 15 minutes en voiture. »

« Tu es prête à renoncer à être un loup ? » demande-t-il, les sourcils levés, et je hoche la tête. « Que se passe-t-il si tu as un compagnon ? Même s'il était d'accord pour que tu sois mère, la plupart des loups ne renonceraient pas à leur meute et ne vivraient pas parmi des humains. Tu pourrais risquer de perdre ton compagnon. »

« Lev, je le sais. Je suis convaincue qu'elle fait partie de mon destin, et que tout se passera comme cela doit se passer, que ce soit avec ou sans mon compagnon. »

« D'accord... Eh bien, on dirait que tu as bien réfléchi à tout ça. Je t'aime, et si c'est ce que tu veux, je te soutiendrai… C'est agréable de te voir retrouver goût à la vie, » me dit-il avec un sourire triste. Je suis tellement soulagée, je l'enlace. Il me serre dans ses bras, puis regarde dans mon autre bras et jette un bon coup d'œil à Molly.

« Je suppose que je suis un oncle, » dit-il, alors que ses lèvres commencent à se courber en un sourire. C'est si agréable d'avoir son soutien dans tout ça.

6 mois plus tard.

« Lexi, elle ira bien. Tu as dit que tu devais retourner à l'entraînement des guerriers. Molly ira bien ici, » m'assure Stella, du centre de garde d'enfants de la meute.

« Elle n'est juste pas habituée à être loin de moi, » lui rappelle-je.

« Elle ira bien. Je pense que c'est toi qui as plus de mal qu'elle. Elle ira bien, Maman. De plus, tu ne pars que pour deux heures. »

Je jette un dernier coup d'œil à Molly. Mon bébé dodu aux cheveux blonds et aux grands yeux bleus. Je la tiens près de moi et caresse ses doux cheveux de bébé. Je sens mes yeux commencer à s'embuer, et j'ai une boule au fond de ma gorge. Je sais que ce n'est que deux heures, mais je ne la laisse presque jamais, et si je le fais, c'est seulement avec Grace ou Lev, et Stella est une inconnue pour Molly.

« Si elle s'agite pendant plus de cinq minutes, promets-tu de me contacter par le lien mental ? » supplie-je.

« D'accord,» acquiesce-t-elle. Je donne à Molly quelques baisers de plus avant de la lui remettre. Molly ne pleure pas. Merci, Déesse de la Lune, car je ne sais pas si j'aurais pu partir si elle avait pleuré.

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L'entraînement s'est bien passé. Je ne suis pas en forme, et je ne suis pas aussi rapide et forte que je l'étais, mais ça fait du bien de revenir à cela. Je sais qu'il ne me faudra pas longtemps pour retrouver mon niveau d'avant, et bientôt, j'espère être plus forte. Je veux devenir aussi forte que possible, au cas où Molly et moi devrions partir de la meute dans six mois.

Je veux être capable de nous protéger des humains et des renégats, donc je vais commencer à m'entraîner deux heures tous les deux jours. Dans deux semaines, je passerai à un entraînement du lundi au vendredi, deux heures par jour. Stella ne m'a pas contactée par le lien mental pour me dire que Molly pleurait, mais je commence soudainement à m'inquiéter. Est-ce qu'elle me contacterait si Molly pleurait ? Elle est habituée aux bébés qui pleurent, surtout quand ils sont nouveaux à la crèche.

Je suis nerveuse à l'idée que Molly pleure pendant tout ce temps, alors je cours vers la crèche dans la maison de la meute. J'ouvre la porte, et à ma grande surprise, je vois Molly assise par terre avec un jouet de hochet. Elle le secoue et rit-elle va bien ! Je pousse un soupir de soulagement. Merci, Déesse de la Lune ! Je m'approche d'elle, et quand elle me voit, elle sourit encore plus largement et tend les bras.

Mon cœur fond, et je la prends dans mes bras. Je la garde près de moi, pendant que Stella me raconte comment Molly s'est comportée. Apparemment, elle a pleuré pendant deux minutes après mon départ, mais Stella a pu la distraire avec la piscine à balles. Je suis contente qu'elle ait si bien fait. Molly est mon monde entier, et je ne supporte pas l'idée qu'elle soit en détresse.

Elle a recollé les morceaux de mon cœur après avoir été complètement brisé par la perte de mes parents.

Mes parents me manquent encore tellement, mais Molly m'a donné une raison de vivre, et je lui suis tellement reconnaissante, ainsi qu'à l'amour que nous partageons. C'est la meilleure décision que j'aie jamais prise. Être maman célibataire a parfois été difficile, mais cela en vaut la peine. Chaque fois que je regarde dans ces grands yeux bleus, je sais que nous sommes toutes les deux exactement là où nous sommes censées être.