XXXIII25 février. À l’étalage de madame L’Ourse, dans ses tubes de bambous emplis d’eau claire, les derniers camélias disparaissent, comme avaient disparu les chrysanthèmes, et font place à des branches de prunier toutes garnies de fleurs neigeuses, à des branches de pêcher toutes roses. Le long des rues, aux devantures des boutiques, même des plus humbles échoppes d’ouvriers, on voit de ces premières fleurs du vrai printemps, disposées avec un goût délicat dans quelque vase de porcelaine ou de bronze. (Les gens du plus bas peuple, en ce pays, sont plus artistes et plus affinés que la moyenne des bourgeois de chez nous.) Et les mousmés, entre deux giboulées, quand luit un peu de soleil, se promènent en robes de nuances plus claires, – des gris perle, des bleus de cendre ou des lilas, qui


