XXXV1er mars. Malgré les robes printanières des mousmés, malgré la floraison hâtive des vergers et l’allongement des soirs, c’étaient toujours les mauvais vents de Nord, la pluie, la neige, nous faisant un Japon plus sombre, plus humide et plus gelé qu’au cœur de l’hiver. Et les orangers s’étonnaient, et les grands cycas arborescents, dans les cours des pagodes, se disaient que depuis un siècle ils n’avaient pas vu tant de poudre blanche sur les beaux plumets verts. Mais voici que la griserie d’un printemps soudain est venue nous prendre, dans ce Nagasaki où nous finissons notre quatrième mois d’un exil très enjôleur. Là-haut, chez messieurs les Trépassés, la montagne se tapisse de fleurettes sauvages, pour nous inconnues ; autour des stèles innombrables, le petit monde frileux des foug


