LA MORT ET LA COURONNELes mois de juin et de juillet de l’année 1902 offrirent aux méditations des hommes un de ces spectacles tragiques, qu’à la vérité nous rencontrons chaque jour dans la petite vie qui nous entoure, mais qui, comme tant de grandes choses, y passent inaperçus. Ils ne prennent leur signification et ne fixent enfin nos regards que lorsqu’ils s’accomplissent sur une de ces énormes scènes où s’entassent toutes les pensées d’un peuple, et où celui-ci aime à voir sa propre existence agrandie et solennisée par des acteurs royaux. « Il faut ajouter quelque chose à la vie ordinaire avant de pouvoir la comprendre, » disait-on dans un drame moderne. Le sort y ajoutait ici la puissance et la pompe de l’un des plus beaux trônes de la terre. Grâce à l’éclat de cette puissance et de c


